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Les séries hebdomadaires : la prouesse de DC Comics

Les séries hebdomadaires sont devenues une marque de fabrique pour l'éditeur DC Comics qui aime en sortir de temps en temps pour nous faire plaisir.

DC Comics aime le chiffre 52. Nous en avons la preuve avec le lancement en 2011 de son reboot/relaunch nommé New 52, ou encore le fait que son multivers contienne 52 univers parallèles. Mais ce nombre correspond aussi au total de semaines dans une année, et c’est pour cela que depuis 2006, l’éditeur publie régulièrement des séries hebdomadaires. En plus de représenter son chiffre fétiche, publier un comics hebdomadairement plutôt que mensuellement permet de faire rentrer de l’argent plus facilement et certains lecteurs peuvent pardonner certains numéros plus faibles à cause de la cadence élevée de publication.

Infinite Crisis : 52, titre parlant

En avril 2006, l’événément Infinite Crisis secoue l’univers DC en entier et le remet à plat en effaçant des concepts génants à la compréhension des nouveaux lecteurs comme le principe du multivers, par exemple. Mais le crossover ne laisse pas la Trinité de DC Comics indemne. Ainsi Superman, Batman et Wonder Woman disparaissent du paysage superheroïque à la fin de l’histoire. Le mois suivant, tous les titres de l’éditeur portent le logo “One Year Later”, pour montrer qu’il s’est passé un an entre la fin du crossover et la temporalité des nouveaux titres. La Trinité est de retour, de nouvelles séries sont lancées et de nouvelles équipes créatives débarquent.

Toutefois, pour faire découvrir ce qu’il s’est passé durant ce laps de temps "perdu", l’éditeur lance Infinite Crisis : 52, une série hebdomadaire où chaque numéro correspond à une semaine dans l’univers DC. Les auteurs vont jusqu’à dater chaque événement présenté pour montrer la différence avec les habituelles histoires à la temporalité floue. Au scénario, la Distinguée Concurrence ne s’était pas moquée de ses lecteurs puisqu’elle avait réunie une équipe composée des stars : Geoff Johns, Mark Waid, Grant Morrison, Keith Giffen et Greg Rucka, chacun s’occupant d’un ou plusieurs personnages, leurs histoires s'entremêlant au fil des épisodes. Parmi les dessinateurs, on trouvait aussi de grands noms comme Dan Jurgens, Eddy Barrows, Todd Nauck, Dale Eaglesham, Mike McKone, Keith Giffen, et bien d’autres.

Du côté des personnages, on retrouvait énormément de seconds couteaux, comme Booster Gold, Renee Montoya, Question, les Metal Men, Black Adam, Ralph Dibny, Lex Luthor. Cela a aussi permis la création de personnages comme Batwoman ou la Black Adam Family composée de Black Adam, Isis et Osiris, faite pour s’opposer à la Captain Marvel Family. On a aussi le retour de l’équipe Inifinity Inc. sous la houlette de Lex Luthor qui donne des pouvoirs à certaines personnes. Toutes ces intrigues étaient très bonnes. Certains personnages meurent durant l’année. En bonus, chaque numéro avait une histoire de deux pages en backup. Pour les numéros 2 à 11, il s’agissait de l’histoire de l’univers DC racontée par Donna Troy. Les numéros suivants reprenaient à chaque fois les origines d’un personnage, écrites par Mark Waid

Cette série a été un véritable succès créatif et les ventes étaient au rendez-vous. Le premier numéro s’est vendu à près de 141 000 unités et la série a chuté autour des 95 000 unités pour ses derniers numéros, le dernier étant remonté à 102 000, ce qui est un parcours digne des meilleures ventes mensuelles.

Le compte à rebours: Countdown to Final Crisis

Directement après la fin de 52, soit dès mai 2007, une nouvelle série hebdomadaire démarre. Il s’agit de Countdown, renommée par la suite Countdown to Final Crisis. Cette fois-ci, le principe est inversé, on part du numéro 51 et le compteur descend jusqu’au numéro 1 en mai 2008 pour le lancement du crossover Final Crisis.

Du côté de l’équipe créative, on retrouvait le grand Paul Dini (Batman : The Animated Series) en chef d’orchestre, aidé de scénaristes tournants comme Justin Gray et Jimmy Palmiotti, Tony Bedard, Adam Beechen et d’autres. Du côté des dessins, les dessinateurs se succédaient pour un ou plusieurs épisodes. On pouvait y apercevoir les coups de crayons de Jesus Saiz, Pete Woods, Jim Calafiore, Manuel Garcia ou David Lopez par exemple.

L’histoire tournait autour de personnages secondaires une fois de plus, comme Mary Marvel, Karate Kid (de la Légion des Super Héros), Pied Piper et Trickster (des Rogues, ennemis de Flash), mais aussi des personnages plus connus comme Jimmy Olsen, Donna Troy, Jason Todd, Kyle Rayner (Green Lantern). En trame de fond, on voyait les manigances de Darkseid et le combat des Monitors face à Monarch, deux éléments qui auront leur importance dans Final Crisis, le crossover très attendu de l’éditeur pour 2008. Cette série est aussi très liée au reste de l’univers DC. Par exemple, on y voit quelques éléments du crossover Amazon Attacks ou encore l’enterrement de Bart Allen, qui est mort dans sa propre série.

Au niveau des chiffres de ventes, le numéro 51 s’est vendu à près de 91 000 copies pour finir à 65 000 ventes. Autre fait remarquable, la maxi-série a eu 5 séries tie-ins : Countdown to Adventure, Countdown Arena, Countdown to Mystery, The Search for Ray Palmer et Lord Havok and the Extremists. Si elle a de très bonnes ventes, le succès critique est bien moindre, la série étant une copie de 52 avec des équipes créatives moins connues et des intrigues moins abouties.

La succession de séries hebdomadaires

Après ces deux succès commerciaux, DC Comics continue d’enchaîner les séries hebdomadaires. En juin 2008 commence une série centrée sur la Trinité de l’éditeur : Superman, Batman et Wonder Woman. Sobrement intitulée Trinity et écrite par le célèbre Kurt Busiek, elle cherche à montrer l’importance de ces héros et prend une tournure mystique intéressante. Chaque numéro était séparé en deux partie. La première était dessinée par Mark Bagley et nous narrait l’histoire principale, tandis que la seconde partie racontait des histoires annexes écrites par Busiek et Fabian Nicieza et dessinée par plusieurs dessinateurs. Les secondes parties d’épisodes sont inédites en France alors que l’histoire principale a été publiée dans un magazine éponyme par Panini en 7 numéros. Les ventes outre-atlantiques n’ont pas été à la hauteur des espérances et sont passées de 70 000 à 32 000 unités.

Ensuite, entre juillet et septembre 2009, l’éditeur a publié Wednesday Comics. Cette maxi-série en 12 numéros avait la particularité d’être une anthologie de la taille d’un journal de presse quotidien, hommage aux strips des débuts pour les super-héros. Chaque épisode faisait 15 pages et chacune d’elle racontait une histoire indépendante qu’il fallait suivre sur les 12 numéros. Ainsi, Batman avait sa page hebdomadaire, tout comme Superman, Flash ou des personnages moins connu comme les Metal Men, Sergent Rock ou Kamandi. Chaque personnage avait aussi sa propre équipe créative, souvent assez étonnante. La série s’est vendu entre 47 000 et 33 000 unités, ce qui est une baisse comparée aux précédentes mais reste honorable pour un projet aussi atypique.

Enfin, entre mai 2010 et mai 2011, DC a changé sa politique et a publié deux séries bimensuelles qui sortaient en alternance. Il s’agit de Brightest Day et Justice League : Generation Lost. Les deux séries découlent du crossover Blackest Night qui a vu des personnages morts revenir à la vie. Si la première a très bien marché pour l’époque avec des ventes entre 100 000 et 70 000 unités, la seconde, s’adressant à un lectorat plus restreint, a vendu entre 50 000 et 30 000 copies. On note donc la présence d’un public pour ces projets, avec un minimum de 30 000 copies vendues à chaque fois, la différence se faisant sur l’importance du projet, sa qualité et les artistes associées.

Les New 52 : quatre séries en deux ans

Suite à son relaunch global, les New 52, en septembre 2011, l’éditeur DC Comics a arrêté les séries hebdomadaires pendant quelques temps. Mais, en avril 2014, il a renouvelé l’expérience avec la série Batman Eternal qui durera 52 numéros. Elle est chapeautée par Scott Snyder, le grand manitou de la ligne Batman, et son jeune padawan, James Tynion IV. Ils sont assisté par des auteurs et dessinateurs tournant au fur et à mesure des intrigues. La série fonctionne très bien avec des ventes oscillant entre 73 000 et 42 000. Si l’intrigue concernant Batman tourne rapidement en rond avec un vilain manipulé par un vilain, lui-même manipulé par un autre, etc…, ce sont les sous intrigues qu’il faut retenir comme  l’introduction de Stephanie Brown dans les New 52 (elle avait endossé le rôle de Batgirl et Spoiler avant le reboot de l’éditeur), la destruction de l’asile d’Arkham qui a justifié le lancement de la série Arkham Manor ou le changement de statut pour Catwoman, passant de voleuse à chef de la pègre.

Un mois plus tard, l’éditeur fait encore le pari de l’hebdomadaire et lance une deuxième série en 48 numéros : The New 52: Futures End qui se situe 5 ans dans le futur et montre un avenir où il y a eu pas mal de changement et où un Batman (Terry McGinnis de la série animée Batman Beyond), venu de 30 ans dans le futur, veut empêcher une catastrophe. Comme pour 52, plusieurs auteurs renommés, dont Brian Azzarello ou Jeff Lemire, oeuvrent sur la série, chacun ayant une ou plusieurs intrigues à la qualité variable. Au niveau des chiffres, après un démarrage à 70 000 copies vendues, la série tombe autour de 50 000 et se stabilise pour finir à 32 000 unités.

Les deux séries hebdomadaires étant plutôt stables en terme de ventes, une troisième série hebdomadaire est lancée. Après le futur, c’est un univers parallèle qui est mis en avant. La série se nomme Earth-2 : World’s End et est à suivre en parallèle de la série mensuelle Earth-2 qui perd en importance mais livre des éléments essentiels à la compréhension de l’hebdo. Elle dure 26 numéros. Là aussi, on retrouve plusieurs auteurs ayant leurs intrigues, mais les dessinateurs présents sur le titre ont aussi chacun une intrigue à dessiner. Comme son nom l’indique, on y suit les héros de la Terre-2 qui luttent contre une invasion lancée par Darkseid, un être très puissant, et ses New Gods. L’intrigue de cette maxi-série est la conclusion d’une histoire lancée depuis le numéro 14 de la série mère et qui a courru sur 19 numéros. Cette série n’ayant pas de gros noms comme cela a été le cas sur les deux autres, les ventes n’ont pas été aussi hautes. Elle a fait un démarrage à 43 000 unités avant de rapidement tomber entre 25 000 et 35 000 unités vendues.

En octobre 2015, une nouvelle et dernière (à ce jour) série hebdomadaire a été lancée. Il s’agit de Batman & Robin Eternal, qui contrairement à ce que son nom indique n’est pas la suite de Batman Eternal. Elle a duré 26 numéros et, comme pour Batman Eternal, elle était pitchée par Snyder et Tynion IV. L’histoire se centre plus sur les différents Robin et Batman est quasiment absent des numéros. Cependant, les ventes sont relativement bonnes et stables et ses chiffres suivent la même tendance que ceux de Futures End.

Quelques soient le type de lecture comics que vous appréciez, il y a forcément une série hebdomadaire de DC Comics qui vous plaira, alors testez-en une !

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1 commentaire

  1. Farid
    Le 21 avril 2016 à 19:23

    A noter l'excellent travail de Stephen Wacker, l'éditeur qui a coordonné les idées et les scripts des scénaristes de 52, permettant à la machine de dérouler la publication sans accroc ! Marvel l'a ensuite débauché pour faire la même chose sur Amazing Spider-Man (3 épisodes par mois)

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