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Pirates des Caraïbes : à l’abordage de la pop-culture

Avec la sortie le 24 mai de son cinquième volet, retour sur une franchise phare des années 2000 : Pirates des Caraïbes.

Pirates des Caraïbes fait partie, que l’on aime ou pas l’univers, de ces grandes sagas hollywoodiennes qui ont marqué l’esprit des spectateurs ainsi que la production cinématographique en elle-même. À l’instar de la saga d’Indiana Jones en son temps ou encore celle d’Harry Potter plus récemment, Pirates des Caraïbes a réussi le pari de nous faire aimer un univers mélangeant piraterie, aventure et fantastique, devenant un des plus gros succès des années 2000 (trois des quatre films de la saga sont présents dans le top 40 des films ayant le plus rapporté !).

Pourtant le projet avait tout du suicide commercial à la base : initialement prévu comme étant l’adaptation d’une attraction à succès de Disneyland (« Pirates of the Caribbean ») le film trouva très vite un script mélangeant le thème des pirates (déjà peu répandu à l’écran) et du fantastique mais qui fut menacé à plusieurs reprises de rejets de la part des dirigeants de Disney tels que Michael Eisner et Robert Iger. Finalement, le projet est lancé en mai 2002 avec à la réalisation Gore Verbinski (The Ring, A cure of Life) et avec dans le rôle principal Johnny Depp qui est attiré par le mélange entre film d’aventure fantastique et film humoristique.

Peu avant sa sortie, beaucoup sont inquiets dans le projet et parient sur un flop au box-office comme le souligne Chris Nashawat, journaliste à Entertainment Weekly. Finalement, le film est un succès commercial et qui a connu le destin que l’on connaît tous aujourd’hui. Mais comment un film aux ambitions si minimes a-t-il pu s’ancrer à ce point dans la pop-culture et réhabiliter l’image du pirate dans nos consciences de cinéphiles ? C’est ce que nous allons essayer de comprendre dans cet article !

Pirates des Caraïbes : un succès détonnant

En 2003 le monde découvre « Pirates des Caraïbes » et son univers si particulier qui mélange un certain réalisme historique en mettant en scène les réseaux de piraterie entre les années 1520 et 1720 dans la mer des Caraïbes ; les différents gimmicks de l’imagerie collective liée aux pirates créés par Robert Louis Stevenson dans son livre L'Île au trésor (boire du rhum, œil borgne, perroquet etc.) et enfin, différents folklores issus de l’univers maritime (coffre maudit, malédiction etc.). Avec tout ce mélange, le film a su créer sa propre mythologie et surtout avec des personnages réellement charismatiques et intéressants.

On ne présente plus le capitaine Jack Sparrow, interprété par Johnny Depp, qui est un pirate qui utilise ruse et escroquerie pour se sortir de toute les situations délicates dans lesquelles il se retrouve. Capitaine du Black Pearl, qu’il a dérobé au pirate Hector Barbossa, Sparrow est un pirate à la moralité plus que douteuse qui agit de manière égoïste mais conserve tout de même cette part de bienveillance, de loyauté et d’humour qui fait que l’on s’attache à lui.
Autre personnage fort, celui de Will Turner, campé par Orlando Bloom, qui est tout le contraire de Sparrow : droit dans ses bottes, celui-ci ne rêve que d’aventures et de justice, n’hésitant pas à critiquer les pirates à longueur de temps. Enfin, on retrouve le personnage d’Elizabeth Swann qui est issue de la noblesse royale et qui va se rapprocher très vite de la piraterie par un concours de circonstances semble-t-il lié au destin…

On comprend pourquoi le premier film est un succès au box-office. Pirates des Caraïbes est en effet un film d’aventure efficace, avec des personnages attachants, des scènes d’actions cultes, un univers bien défini, une bonne dose d’humour etc… Bref, le premier film est en soi une vraie réussite qui mérite d’être vue.

Un retour qui confirme et ancre la saga dans la pop-culture

Comme toujours avec un film à succès, l’envie des fans et des studios mènent sur une suite. C’est ainsi qu’en 2006 sortit la suite du premier film : Pirates Caraïbes : le secret du coffre maudit. Toujours réalisé par Gore Verbinski, le film nous propose de suivre la suite des évènements du premier film. William et Elizabeth sont sur le point de se marier, mais ils sont rattrapés par le passé et sont arrêtés par la Compagnie des Indes Orientales pour avoir contribué à l’évasion d’un pirate, un dénommé Jack Sparrow. William Turner se met alors à sa poursuite pour obtenir sa liberté. Mais ce qu’il ne sait pas c’est que Jack doit faire face à une dette contractée dans le passé après de Davy Jones, capitaine inhumain du  Hollandais Volant

Ici, l’objectif affiché est clair : poursuivre l’élan du premier film en reprenant les codes qui ont fait son succès, tout en développant au maximum la mythologie de l’univers. Cette continuité s’affiche par des relations entre les personnages depuis le premier film : Sparrow et Turner sont partagés entre amitié et rivalité tandis que Sparrow et Swann entretiennent une relation plus qu’ambigüe sur leurs sentiments… Il faut ajouter que des éléments scénaristiques du premier film sont repris et ont une vraie importance dans l’histoire. L’humour caractéristique est aussi très présent. La continuité se fait également par la nouveauté puisque le film intègre des éléments des légendes maritimes comme le Hollandais Volant ou encore le Kraken, leur donnant une puissance symbolique et dramatique assez forte (la tension constante du film réside dans l’apparition du Kraken comme élément destructeur).  Ce second volet est une nouvelle réussite qui permet au spectateur de revoir des personnages qu’il apprécie tout en assistant à une évolution de la saga.

Un troisième film comme point d’orgue de la saga

Un an plus tard, en 2007, le troisième, et ce qui semblait pour beaucoup être le dernier film de la série, débarque. On ne change pas une équipe qui gagne, tous les éléments qui ont fait le succès des deux premiers films sont repris : même réalisateur, mêmes acteurs, même compositeur (Hans Zimmer dont je n’avais pas parlé jusque-là mais qui a fait un superbe travail sur l’ensemble des musiques) et surtout même continuité scénaristique. Les évènements sont toujours en lien direct avec l’épisode deux et cette-fois-ci, le film va s’attarder à clore l’ensemble des sous-intrigues lancées dans les deux précédents films, donnant vraiment une impression de satisfaction et de récompense au spectateur pour avoir suivi ses personnages pendant des années.

Si l’on se souvient du troisième opus de Pirates des Caraïbes, c’est qu’il a été pendant quelques années le film le plus cher de l’histoire du cinéma avec un budget total de pas moins de 300 000 000 de dollars ! Le ton est donné : se donner un maximum de moyens pour réaliser une fin satisfaisante à la trilogie engagée des années plus tôt. Pour l’occasion, l’humour caractéristique de la saga est un peu mis de côté, laissant plus place au drame et à la noirceur (la scène de pendaison en ouverture par exemple) de son univers fantastique développé dans les précédents épisodes. Mélangeant tout ce qui a fait le succès de la franchise, ce troisième volet est l’occasion de donner aux spectateurs un film visuellement fort (les différentes séquences dans la zone du Bout du Monde sont assez marquantes) et des éléments scénaristiques pas toujours très bien introduits mais qui ont pour mérite de conclure de manière assez logique les thématiques des précédents opus.

Bien que décrié, ce troisième épisode conclut de belle manière la saga engagée en 2003, donnant aux fans un spectacle impressionnant, ancrant définitivement Pirates des Caraïbes dans le registre des sagas cinématographiques à succès.  

Un quatrième film… décevant ?

Je me souviens très bien de cette année-là. C’était en 2011. L’annonce d’un quatrième volet de Pirates des Caraïbes a fait chavirer le cœur du fan en moi. Après la conclusion des différents arcs narratifs dans les trois précédents films et les quelques pistes lancées à la fin du troisième opus, j’attendais avec impatience un nouveau départ pour la saga. Mais quelle ne fut pas ma déception au visionnage de ce film, comme bon nombre d’autres fans je suppose. Pourtant, avec un budget supérieur au troisième film, on sentait la volonté des studios de produire une oeuvre de qualité. Mais qu’est ce qui cloche alors ?

C’est tout bête mais la perte de deux acteurs phares de la saga, à savoir Orlando Bloom et Keira Knightley nuit gravement au film car ils faisaient partie de la mythologie des films. Or leurs personnages ne réapparaissent pas dans ce quatrième volet davantage centré sur Jack Sparrow. Le film démarre pourtant très bien avec une scène qui le montre tentant d’échapper à la couronne d’Angleterre. Celle-ci sonne comme un hommage aux premières séquences de Jack dans le premier film. Mais très vite, le film se perd dans des dialogues et des scènes pas très intéressantes. Il faut attendre avant de voir des bateaux et d’enfin commencer le récit. On croise alors de nouveaux personnages comme Angelica jouée par Penelope Cruz ou encore Barbe Noire joué ici par Ian McShane. Même si les éléments d’intrigues semblent au début correspondre aux premiers pas de la saga, le film s’éloigne très vite du charme des autres films, devenant un film d’aventure quelconque avec de superbes décors. Malgré la présence de folklore et de légendes revisitées, la sauce ne prend pas et même le personnage de Sparrow semble s’éloigner de ce qu’il était, devenant un vulgaire héros et non un pirate ambivalent…

Le souvenir que je garde de ce film est que c’est un bon film d’action-aventure mais assez facile et prévisible. Cependant, ce n’est en tout cas, pas un bon film Pirate des Caraïbes

Qu’attendre du cinquième épisode ?

En tant que grand fan de la saga, dire que je n’attends pas ce cinquième épisode serait un mensonge. Mais comme beaucoup de gens, je suis partagé entre deux états d’esprits. Le premier est celui de la crainte, voire de la méfiance. En effet, après un quatrième épisode qui n’avait rien d’exceptionnel, et que personnellement j’ai trouvé très mauvais, ce cinquième épisode arrive comme un cheveu sur la soupe. Le projet semble être la volonté des studios Disney de faire revivre leur poule aux œufs d’or, dans le seul but de relancer la hype et d’engendrer des dollars. Mais je ne peux m’empêcher de me dire que les équipes artistiques derrière le projet ont pour volonté de faire revivre la saga en relançant une intrigue intéressante. Certes, le poncif du passé de Jack Sparrow qui réapparaît et qui menace l’équilibre des mers semble éculé mais on peut croire que cette fois-ci, les légendes maritimes et folkloriques développées dans le film seront assez raccord avec le reste de l’univers.

On peut aussi s’attendre au fait que de jeunes acteurs vont être castés afin de prendre la relève des anciens personnages et c’est quelque chose qui me fait assez peur. Pourtant on sent une continuité avec les anciens films puisqu’on annonce le retour des personnages de Will Turner et d’Elizabeth Swann, après leur absence du quatrième épisode. 

Pour conclure, Pirates des caraïbes fait partie de ces sagas incontournables et, qu’on l’apprécie ou pas, elle mérite d’être vue et étudiée pour comprendre son influence sur le cinéma d’Hollywood aujourd’hui.

1 commentaire

  1. Khesis
    Le 03 juin 2017 à 21:29

    Je n'ai pas encore tout lu. J'ai lu la partie sur Pirates des caraïbes 4. Je suis à moitié d'accord avec toi. Barbossa démontre qu'effectivement les nouveaux personnages font pâle figure face aux anciens. Il en impose dans chacune de ses scènes. En revanche, ce sont les nouveaux personnages qu'il faut accabler, pas l'absence des anciens. Ils sont mauvais, niais. La relation amoureuse entre Turner et Elisabeth fonctionnait beaucoup mieux en étant pourtant bien naïve. Question: tu penses quoi de Sparrow dans le 4 ? Je l'ai trouvé trop intelligent. Dans les trois premiers, on montrait qu'il était brillant mais qu'il avait sa propre logique. Dans le 4, il est capable de penser ses actions 12 coups à l'avance, un peu à l'image du Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Je pense beaucoup à cette scène où il s'échappe du manoir d'un seigneur. Je n'ai pas encore vu le 5. J'espère ne pas être déçu. Je suis fan de la franchise. Un univers où tout est à explorer à travers les mers me fait rêver.

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