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Wesley Snipes, acteur culte

Peu connu de la nouvelle génération, Wesley Snipes fut une star des années 90 avec son style inimitable. Retour sur la carrière d’un artiste surprenant.

Quand on pense à Wesley Snipes, on a de suite en tête une sorte de Van Damme afro-américain, encore plus drôle et tout aussi fou. Pourtant, l’acteur ne se résume pas à cette image de superstar des films d’action des années 90, ou disons-le clairement pour certains cinéphiles, une star de nanars. Voici donc 10 raisons qui font que Wesley Snipes est une référence à part entière de la Pop Culture. Attention, c’est à son image, c'est-à-dire très éclectique.

Il a partagé l’affiche avec les plus grands

La liste est impressionnante : Christopher Walken dans King of New York, Dennis Hopper dans Boiling Point, Sean Connery dans Rising Sun, Sylvester Stallone dans Demolition Man, Gary Busey dans Drop Zone, Robert De Niro dans The Fan, Tommy Lee Jones dans US Marshals, Donald Sutherland dans The Art of War, Ving Rhames dans Undisputed (l’afro-américain de la saga Mission Impossible), Jason Statham dans Chaos... Il s’est aussi associé à Woody Harelson dans White Men Can’t Jump ou à Patrick Swayze dans To Wong FooThanks for Everything! Julie Newmar. Aussi bien des comédies que des drames et bien sûr des films d’action qui ont fait sa réputation.

Il a joué dans Navarro

Bon, celle-là est un peu tirée par les cheveux mais assez marrante. Il s’agit bien sûr de doublage. Avant 1992 et New Jack City, Wesley n’a pas de voix française attitrée. Luq Hamet dans Les Indians, Daniel Kamwa dans The King of New York, Pascal Renwick dans Mo' Better Blues ou Lionel Henry dans Jungle Fever, les acteurs français se succèdent pour le doubler. Quand Jacques Martial prend le micro, c’est le début d’une association qui va durer 6 films, dont 5 entre 1992 et 1995. Les Blancs ne savent pas sauter et Demolition Man, c’est sa voix.

Au même moment, l’acteur français incarne Bain Marie dans la célèbre série de TF1 Navarro. Pendant plus de 20 ans, il joue un flic au tempérament doux, bien loin de l’excentricité et de la castagne des rôles de Wesley Snipes. C’est toutefois Thierry Desroses, acteur français non moins connu, qui va doubler son collègue américain à partir de 1995 dans plus de 20 films, dont la saga Blade ou US Marshals. Il y aura quelques autres doubleurs ponctuels, mais ce sont ces deux voix qui vont aussi faire le succès de l’acteur en France.

C’est le méchant dans Bad

Clip iconique de la carrière du Roi de la Pop, Bad est a depuis été parodié à profusion. Faisant de Michael Jackson un loubard, il devait réunir la star et Prince, autre icône de la musique et son rival dans les charts. C’est finalement Wesley Snipes qui s’oppose à MJ (pour rappel, les 3 grands MJ des années 80 sont Jordan, Johnson et Jackson). Bad est plus qu’un clip. Réalisé en 1986 par Martin Scorsese, d’une longueur de 18 minutes et basé sur un fait divers morbide lié aux violences policières envers la population afro-américaine, il transcende la musique et le cinéma pour s’imposer comme une photo d’une époque.

Ce n’est à l’époque que le second rôle de Wesley, mais cela booste de manière inattendue sa carrière. En effet, Spike Lee, icône de la communauté afro-américaine new-yorkaise, prépare à l’époque de Do The Right Thing, un de ses plus grands succès avec Malcom X en 1992 ou He Got A Game en 1998. Wesley Snipes refuse un petit rôle dans ce film au profit de Major League, qui va véritablement lancer sa carrière au cinéma. Il travaillera toutefois avec Lee pour ses deux films suivants, mais ils n’auront pas le succès de celui d’après, Malcom X justement. Snipes aurait pu avoir une réputation toute différente avec un choix tout autre…

Il aurait pu jouer dans Star Trek

En 1987, Wesley aurait pu véritablement lancer sa carrière en rejoignant la grande famille Star Trek. Au lieu de cela, c’est LeVar Burton qui accepte le rôle dans Star Trek The Next Generation. Série culte, une des meilleures de la franchise, elle aurait pu donner une toute autre direction à sa filmographie. Jouer avec Patrick Stewart en pyjama et des lunettes WTF, on peut comprendre le refus, même si vous allez voir que Wesley aime bien les looks atypiques.

Black et Blond

C’est peut-être le péché originel, ce qui a condamné Wesley à l’oubli alors que son partenaire était pardonné. Je veux bien sûr parler de Demolition Man, film que j’adore au demeurant, mais qui est un des plus beaux nanars des années 90. C’est là que Wesley commet l’irréparable : se décolorer les cheveux. Je ne suis pas capable de dire si c’est la première fois qu’une telle couleur blonde est portée par un acteur afro-américain. Toutefois, une autre superstar de l’époque, Dennis Rodman, joueur de NBA et coéquipier de Michael Jordan, s’était alors vu comparé à Wesley. Dans les deux cas, ils ont défrayé la chronique avec ce look cassant tous les codes. Depuis, qu’ils aient la peau blanche, noire, bronzée ou de toute autre nature, on se demande encore pourquoi certains font l’erreur de nous exploser la rétine avec ce mauvais goût. Si c’est ça le futur….

Lui et Woody

Wesley Snipes n’a pas fait que des films d’actions et n’est pas uniquement associé à Stallone. Une de ses plus mémorables collaboration reste son duo avec Woody Harelson dans Les Blancs ne savent pas sauter. Après avoir fait leurs débuts ensemble au cinéma dans Wildcats en 1986 et avant de tourner Money Train, ils se retrouvent ensemble en 1992 dans ce film culte sur le basket de rue. L’histoire d’un duo qui se fait de l’argent en affrontant des équipes à Venice Beach. La combine est simple : face à un duo de joueurs afro-américains, ils jouent sur la croyance qu’un blanc ne peut pas être au niveau. Imaginant une victoire facile, leurs adversaires parient plus que de raison et se font surprendre une fois la partie commencée. Plus qu’un simple film de basket, Les Blancs ne savent pas sauter met en avant la culture urbaine et la vie compliquée de ces deux hommes. L’un est un ancien joueur universitaire, l’autre une trop grande gueule. Symbole de la carrière de Snipes, ce film montre que les apparences sont trompeuses et qu’il faut lutter pour réussir.

Star du box office

Avec 976 millions de dollars rapportés au box office américain (sans compter l’inflation du dollar et des prix des places), Snipes a fait le bonheur des studios, ce qui fait de lui le 340ème du classement des acteurs selon leurs recettes en salles, juste au dessus de stars comme Jessica Alba ou Christoph Waltz. S’il n’a jamais explosé les records, même avec la saga Blade, il a assuré bon nombre de succès et rapporté bien plus d’un milliard en prenant en compte le reste du monde.

Ceinture noire et taulard

On pourrait croire à un scénario de l’un de ses films. Wesley Snipes a passé 3 années en prison en Floride entre 2010 et 2013 pour fraude fiscale. Il s’était rendu aux autorités en 2006 malgré le fait qu’il se trouvait en Namibie, où il aurait pu se la couler douce pour le reste de ses jours de par l’absence d’accord d’extradition. Quand on sait que Wesley est ceinture noire  5ème dan en karaté et 2ème dan en aïkido, on aurait pour tourner un film sur sa rencontre avec les gangs locaux avec des bastons mémorables.

C’est un putain de producteur… ou pas

Il a appelé sa boite de production Amen Ra Films, la fusion entre les pharaons et la bible. Elle lui permet de coproduire tous ses films depuis 1998, dont la saga Blade, puis les nombreux direct-to-dvd. Le premier film Blade est un énorme succès et lui permet même d’obtenir une étoile sur Hollywood Boulevard. Notons qu’il a aussi produit des documentaires sur des intellectuels des Caraïbes et les arts martiaux.

Il s’est présenté avec un faux passeport Sud-Africain

L’histoire est véridique et assez simple. En 2005, l’acteur américain atterrit à Johannesburg avec un passeport sud-africain. Détenu par la douane, il clame l’avoir obtenu grâce à un avocat américain, ni plus ni moins, sans sourciller. Libéré, il retourne aux USA, laissant derrière lui éclater un scandale sur la légèreté des mesures douanières locales. Rien que pour ça, on valide le statut culte de Wesley qui n’a visiblement pas compris la différence entre ses films et la réalité.

King of New York, White Men Can’t Jump, Demolition Man, Drop Zone, US Marshals, Blade ou The Art of War, voir Chaos et même Futuresport pour la télévision, autant de films frisants parfois avec les nanars, souvent de qualité, qui font la legende de Wesley Snipes, un acteur pas comme les autres.

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