Comics / 6€99 / Chapitres 1 à 7
Uber était une fascinante série. Sous couvert de proposer des affrontements toujours plus gores (marque déposée d'Avatar Press) en pleine Seconde Guerre Mondiale, le scénario cache un incroyable travail de recherches effectué par Kieron Gillen. Uber n'est pas une simple version super-héroïque de ce conflit. Ces super-soldats servent aussi d'excuse pour prolonger l'affrontement entre ces puissances et faire un parallèle très juste avec la course à l'arme nucléaire.
Après 27 épisodes, la série entame une seconde saison nommée Uber Invasion qui quitte le théâtre européen pour s'aventurer aux USA. Les nazis ont renversé la vapeur depuis le départ, sans pour autant écraser toute résistance comme nous le révèle la fin de ce premier arc. Leur invasion, c'est surtout une tactique pour porter le conflit au coeur de l'ennemi, car celui-ci essaye dans l'urgence de rattraper son retard technologique. Ce premier arc propose aussi un éclairage sur la situation en Russie, qui semble assez complexe, ainsi qu'un retour des Japonais. Quant aux forces encore stationnées en Allemagne, le mystère est total. C'est la force du scénariste qui est parvenu à tisser un réseau de forces interconnectées assez réaliste. Les bastons sont jouissives et bien pensées, tout comme la stratégie utilisée et le déroulement des opérations.
L'histoire met en lumière les problèmes raciaux de l'époque (place des Afro-Américains aux USA et des Indiens dans l'empire britannique) et ne néglige pas l'apport des économiques locales. La volonté des nazis d'attaquer les Américains alors que le conflit est loin d'être maîtrisé en Europe est justement lié à ce constat valable dans notre réalité : la machine industrielle américaine fut sa meilleure arme pour gagner la guerre. Cette seconde saison d'Uber étant déjà financée par un Kickstarter, nous aurons le droit à un scénario complet qui promet une évolution homérique de ce conflit.
