L'annonce la plus importante pour les mangas en France de cette fin d'année est très certainement l'acquisition de la licence My Hero Academia par l'editeur Ki-Oon. En tout cas, chez Pop Fixion on adore et on vous explique tout de suite pourquoi.
Le manga My Hero Academia, aussi connu comme MHA ou bien Boku No Hiro Academia en japonais, clairement l’une des futurs œuvres majeures du genre shonen. Elle possède en effet tout ce qu’il faut là où il faut : un héros qui à une grande possibilité d'évolution, un entourage très complet et la thèmatique envoutante du mythe du super-héros.
UN JEUNE AUTEUR BANAL
Ce manga est écrit et dessiné par Köhei Horikoshi. Ce mangaka, qui n'a même pas 30 ans, n’avait jusqu'à lors pas vraiment d’œuvres marquantes au compteur. Après plusieurs one-shots de qualités variables (Tenko, Boku no Hero ou Shinka Rhapsody), ce dernier publie les séries Crazy Zoo (5 tomes chez Delcourt) puis Sensei no Bulge (encore inédite en France, 2 volumes pour 16 chapitres). Dans Crazy Zoo, le mangaka dépeint un univers barré et loufoque. Ainsi, la lycéenne Hana se fait embaucher dans un zoo tenu par un … lapin transformé en homme. Ce dernier a conservé sa tête de lapin et ne pourra la retirer que si son zoo devient un endroit aimé de tous les animaux. Il a aussi le pouvoir d'humaniser et donc de donner la parole aux animaux, ce qui va conduire à des situations plus drôles les unes que les autres. Dans Sensei no Bulge, on arrive sur un format plus classique de shonen : un simple enfant devient prince par sa ressemblance avec le prince actuel, ce qui l'entraîne dans des combats contre des ennemis de plus en plus puissants. Cette dernière série est assez sympathique et comprend déjà un chara-design propre a l’auteur.
Globalement, le trait de ce mangaka est propre et rempli de détails. Il fait une utilisation habile (et massive) des trames, c'est parfois utile, mais de temps en temps cela nuit à la lecture et surtout à la compréhension de l'action. Il ne s'embarrasse pas souvent des décors et fait un rappel avec un élément mais ne dessine pas à chaque fois l'endroit complet dans chaque case. Cet aspect est cependant corrigé dans My Hero Academia, œuvre dans laquelle il s'attarde bien plus sur les dessins. On voit d'ailleurs son trait s'améliorer de volume en volume, sûrement grâce à l'habitude de dessiner les mêmes personnages pendant plus de 70 chapitres. Son trait se bonifie avec le temps et c'est encore plus agréable à regarder après quelques volumes.
My Hero Academia a commencé sa prépublication en juillet 2014 dans le très célèbre Weekly Shonen Jump (Dragon Ball, One Piece). Depuis ses débuts, la série est toujours dans le top lors des sondages du magazine. Les ventes sont bonnes, le titre se situant dans les 50 premières séries de l'industrie, vendant plus qu'un Toriko par exemple. Certains sites spécialisés estiment que ce manga est une mise à jour de Boku No Hero, un one-shot publié en 2008 par Horikoshi, mais franchement, en dehors du fait qu’il y ait des héros et que le protagoniste s’appelle Midoriya, il n’y a pas vraiment de ressemblance à mes yeux. Le one-shot parle d’un vendeur d’armes pour un personnage qui souhaiterait être un Héros, ce qui n’a que peu de ressemblance avec MHA. Cependant, il n'est pas rare de voir des artistes partir d'une idée (souvent le personnage principal) et développer par la suite leur univers en modifiant profondément certains éléments clés sur les conseils de leur éditeur. Le thème des Héros a ainsi été conservé et l'auteur a sûrement voulu garder le nom du protagoniste pour faire un clin d'oeil aux personnes qui le suivent depuis ses débuts.
UNE HISTOIRE SIMPLE MAIS QUI ACCROCHE
L’histoire de My Hero Academia est simple : 80% de la population mondiale possède un super-pouvoir appelé Alter. Certains individus l'utilisent pour faire le bien et sont des Super-Héros qui s'opposent à des Super-Vilains. Tous font partie de la vie quotidienne des habitants de ce monde. Izuku Midoriya est un enfant chétif de 14 ans, simple, qui rêverait d’avoir des pouvoirs comme certains de ses camarades et de devenir lui-même un Héros. Sa mère et son père possèdent des individualités, mais lui n’en a pas hérité. Modoriya est aussi un très grand fan d'All Might, le Super-Héros par excellence. Celui-ci est invincible, musclé, ultra puissant et on pourrait le comparer à un Superman dessiné par Frank Quitely.
Midoriya a envie de rentrer à Yuhei, l’école des super-héros. Les professeurs sont des Héros, il rêve d’en côtoyer et d’en être un. Mais lorsqu’un jour en rentrant des cours Midoriya se fait attaquer par un monstre, devinez qui viens le sauver ? All Might ! Cependant, après l’avoir secouru, son idole part avant de lui faire une dédicace. Toutefois, Midoriya s’accroche à sa jambe et All Might est donc obligé de se poser, ce qui le force par la même occasion à dévoiler son secret à Midoriya. Le Héros est affaibli depuis cinq ans et il ne peut garder sa forme de super muscle seulement 3h par jour ! En dehors, il est rachitique et son visage est creusé à cause des multiples opérations qu’il a subi suite à l’attaque d’il y a 5 ans (nous n'avons aucun détail pour l'instant concernant cette attaque). Midoriya, voulant savoir s’il est possible de devenir un héros sans avoir d’individualité, demande donc à All Might. Ce dernier lui répond alors qu’il peut devenir policier et il repart.
Totalement démoralisé, Midoriya reprend sa route mais il découvre que le monstre qui l'avait attaqué n’était pas mort et qu'il enveloppe Kacchan, l’un de ses amis/ennemis. Ce dernier fonce alors sans réfléchir pour le sauver et c’est alors qu'All Might revient à sa rescousse, malgré qu’il ait déjà atteint son quota journalier de temps de transformation. All Might et Midoriya se retrouvent à nouveau en face à face et le Héros explique finalement qu’il est bien possible d’obtenir une individualité, ou plutôt son individualité, appelé Tous Pour Un, qui est une accumulation de pouvoir qui se transmet d’hôte en hôte.
Le début du manga donne donc une explication vraiment claire et complète de l'obtention de son Alter par notre protagoniste. Midoriya absorbe donc le pouvoir Tous pour un (mais All Might peut toujours s’en servir) et s’entraîne pour apprendre à l’utiliser. C'est là que le manga commence vraiment. Midoriya rejoint l'école Yuhei et prend le pseudo Deku pour débuter son éducation de Héros. Nous allons alors apprendre à connaître tout un panel de personnages secondaires, que ce soient ses camarades de classe ou bien ses professeurs. Des épreuves l’attendent, des combats, des affrontements contre des méchants et bien d’autres histoires dignes des plus grands shonen.
LA RECETTE DU SHONEN PARFAIT ?
Justement, on peut comparer My Hero Academia aux grands shonen modernes tels que Naruto ou One Piece. Midoriya est un enfant déterminé avec un but dans la vie, tout comme les héros classiques de shonen nekketsu. Il devient de plus en plus puissant et maîtrise de plus en plus son pouvoir au fur et à mesure que les chapitres avancent. Il est accompagné d’amis qui ont chacun leur individualités. Nous avons par exemple Bakugo (surnommé Kacchan par Midoriya) qui utilise un Alter d'explosion, il est plutôt dur et méchant, mais surtout possède un don naturellement puissant (on pourrait le comparer à Sasuke de Naruto). Nous avons aussi Shoto qui possède le pouvoir de Feu et Glace. Il refuse d'utiliser son côté Feu à cause de son père Endeavor, un grand Héros reconnu de tous qui manipule justement le Feu. Les premiers tomes sont centrés exclusivement sur l'école et ses épreuves, mais des ennemis puissants et récurrents feront leur apparition par la suite. Je préfère cependant que vous gardiez la surprise total sur ceux-ci.
C’est donc assez semblable aux autres shonen qui cartonnent actuellement. De plus, on rajoute ici un élément très à la mode depuis les films Marvel : le super-heroisme de masse. Les super-héros ont le vent en poupe et la Shüeisha a senti le filon en proposant la pré-publication de ce manga. Nous avons en permanence le bien et le mal représentés par les Héros et méchants. Tout comme chez Marvel nous avons des gentils très gentils, et des méchants très méchants. Mais du côté des gentils, comme c'est souvent le cas dans les comics, certains sont à mi-chemin de basculer vers le camp des vilains.
Est-ce la recette parfaite ? Franchement … oui, je ne vois pas vraiment de défaut à celle-ci. L'action et les relations entres les élèves de l'école sont au cœur du manga, mais il n'est pas dénué d'humour avec des personnages comme Mineta qui est peureuse ou Uraraka qui est timide en présence de Midoriya. Pour le moment nous pouvons très largement comparer les premiers tomes à ceux de Naruto (examen, épreuves, découvertes de personnages secondaires à foison). C’est en plus parfaitement maîtrisé, nous avons un enchaînement d’épreuves et d’événements qui sont totalement logiques, bien construits et surtout bien travaillés. Les personnages secondaires sont vraiment recherchés et il n’est pas rare d’avoir plusieurs chapitres consacrés à eux. D’ailleurs, lors des épreuves, nous voyons tous les combats, pas seulement ceux de Midoriya. Le background est donc très travaillé et nous sommes partis pour avoir un manga qui aura une durée de vie très longue, de par son succès et son univers assez riche.
Son avenir est aussi déjà tout tracé car il a obtenu très rapidement son anime. Ce dernier n’a pas encore de date de sortie, mais on sait que le studio Bones est aux commandes (il n’a plus aucune preuve à faire depuis les adaptations des mangas Fullmetal Alchemist et Soul Eater). Une adaptation en jeu vidéo pour 3DS ainsi qu’une adaptation pour bornes d’arcade ont aussi été annoncées récemment. De plus, nous allons avoir le droit de lire l’adaptation française dans très peu de temps, la maison d’édition Ki-Oon prévoyant de sortir les 2 premiers tomes le 14 avril 2016. Autant dire que vous allez rapidement pouvoir découvrir les aventure de Midoriya !
Une thématique originale pour un manga, une recette maîtrisée dans le genre shonen nekketsu et une marge de progression énorme, tout est réuni pour faire de My Hero Academia un best-seller. Soyez prêts, Midoriya débarque en avril en France !