Un héros ne pourra jamais aller loin sans la bienveillance de son maître.
Écrit par Cam et Farid.
Le collectif vous propose chaque semaine un nouveau numéro de la rubrique Un Thème des Oeuvres. Le concept est simple : vous faire (re)découvrir des œuvres que nous apprécions sous l'angle d'un thème précis. N'y voyez pas là une sélection parfaite ou la liste des indispensables. Ce sont plus des coups de cœurs qui méritent votre attention et vos remarques, en essayant d'équilibrer la liste avec des situations variées. Nous souhaitons vous présenter des œuvres différentes, venant de nombreux médias et visant un large public. Bonne lecture ou visionnage et surtout, n'oubliez pas : l'important, c'est de prendre du plaisir !
Whiplash (Film)
Dans le genre relation maître/élève conflictuelle, il me vient directement en tête l’œuvre de Damien Chanelle sortie en 2014 : Whiplash. Ce film raconte l'histoire d'Andrew Neiman (Miles Teller), un jeune batteur prodige et promit à une très grande carrière, au moment de son entrée dans une très prestigieuse école de musique de New York. Très vite, il va se faire repérer par un des enseignant et chef d'orchestre les plus exigeants de l'établissement: Terence Fletcher (J.K. Simmons). Va alors naître une relation maître/élève qui n'est basé que sur la souffrance et le dépassement de soi. Andrew va se donner chaque jour un peu plus pour accéder aux attentes toujours plus inaccessibles de son enseignant. Sous prétexte de vouloir que ses élèves deviennent les meilleurs, Fletcher n'hésite pas à user de la violence physique et psychologique sur eux, et en particulier sur Andrew. Tout au long du film, on ressent la souffrance d'Andrew et on voudrait l'aider à combattre ce professeur ignoble. Un professeur que chacun de nous a sûrement dû croiser ou (je l'espère) seulement entendre parler, durant sa période collège/lycée ….
Le Cercle des Poètes Disparus (Film)
Quand on pense aux prestigieuses académies américaines à la fin des années 50, on imagine de suite une ambiance austère et guindée. C’est le cas de Welton, un lieu bien austère qui vit sur sa réputation de vénérable institution. Autorité, conformité et respect de l’ordre établi sont les valeurs fondamentales de ce lieu de savoir. Pourtout, un professeur atypique incarné par Robin Williams va réussir à faire germer dans le coeur de ses jeunes étudiants une soif de liberté. Peter Weir, réalisateur de The Truman Show, propose déjà en 1989 un film émouvant sur la cohésion d’un groupe et le passage à l’âge adulte. Cette rébellion n’est pas aussi flamboyante que les manifestants contre la guerre qui vont fleurir quelques années plus tard aux USA, mais ces étudiants savent vivre leur passion en se réunissant au sein d’un cercle où la poésie est maître. Un petit bijou qui rappelle à chacun que nul n’est condamné à suivre ce que la société lui impose. Et puis, quel final émouvant !
Star Wars (Film)
Le maître est responsable de l’éducation de son élève, où ici de son padawan. L'univers Star Wars est indissociable des Jedi et de leur philosophie. Pour chaque combattant de la paix, il y a le risque de céder au côté obscur. Dès lors, avec une histoire centrée sur le destin de la famille Skywalker, il est impossible de ne pas faire un parallèle entre la relation Obi-Wan/Anakin et Obi-Wan/Yoda/Luke. L’échec du père sert de leçon au fils. Le maître se doit d’envisager l’échec de son padawan. Par exemple, Luke ne va jamais finir sa formation. D’ailleurs, a-t-il été vraiment formé ? Il n’est pas vraiment un jedi au sens formel du terme, mais plus un utilisateur de la Force grossièrement introduit aux rudiments de cette discipline. Le talent et le pouvoir de sa famille lui permet de surmonter son handicap technique. Avec la nouvelle trilogie, on nous ressort de grosses ficelles narratives. L’épisode 8 se dirige à toute vitesse vers un remake de l’épisode 5 et de la relation entre Luke et Rey, tout comme l’épisode 2, déjà, avait pour fondation la relation entre Obi-Wan et Anakin. Est-ce que Luke aura appris les leçons du passé ? Tout va probablement dépendre du secret entourant la famille de la jeune femme, qui pourrait être condamnée à répéter les erreurs de ses aînés.
Karaté Kid (Film)
Attention, grand classique du genre. Le premier film Karaté Kid, datant de 1984, rassemble tous les clichés entourant la relation entre un maître et son élève, tout du moins pour la version orientale, empreinte de philosophie chinoise. Ici, un jeune américain désire apprendre à se battre, sans pour autant intégrer une école martiale. Son jardinier va lui enseigner... rien du tout. Enfin, en apparence. En effet, derrière ce qui semble une suite de corvées domestiques inutiles, le maître va tout d’abord éduquer le jeune homme. Il va travailler son esprit, lui inculquer quelques notions qui vont se réveler dévastatrices par la suite. Le combat n’est pas la finalité, ce n’est qu’une utilisation parmi d’autres du savoir appris. Le film va connaître des suites, spin-off et remake qui vont développer l’aspect combat, mais il faut avant tout se souvenir de la philosophie au coeur de l’histoire.
N'hésitez pas à laisser en commentaires vos propres choix. Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau sujet et d'autres œuvres !