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La légende du roi Arthur, un mythe qui traverse les âges

Depuis des siècles, les légendes arthuriennes ont enflammé les imaginations.

Nous avons tous entendu au moins une fois dans notre vie parler du célèbre roi Arthur. Mais d’où vient-il ? Qui est-il ? Comment son mythe est-il né ? Est-il resté figé depuis sa création, ou, au contraire a-t-il évolué ? Car au final, nous tombons sur de nombreux programmes qui évoquent sa légende, cependant, ils sont souvent assez différents les uns des autres  et ne reflètent pas forcément la réalité, ou son manque de réalité, qui sait ?

Qui est Arthur ?

Eh bien, oui au fait qui est ce fameux roi Arthur dont tout le monde parle ? Ce serait un bon début, non ? Je suis sûre que vous connaissez déjà les grandes lignes mais ça ne fait jamais de mal de rafraîchir ses connaissances.

Arthur est le fils du roi Uther Pendragon et de dame Ygerne, veuve du duc Gorlois de Cornouailles. D’après certaines légendes, Uther a un peu rusé pour enfanter sa descendance, puisqu’il se serait fait passer pour le duc afin de faire sa petite affaire. Après avoir été mis à la tête d’un pays unifié par son père (qui avait une réputation assez cruelle manifestement) il a épousé la fameuse dame  Guenièvre, connue pour sa beauté, fille de Léodagan, roi de Carmélide.

D’après la croyance populaire, il aurait été élevé hors de sa famille jusqu’à ce qu’il retire d’un rocher une épée, Excalibur, qui le désignait comme étant le roi légendaire qui sauverait la Bretagne. Sous son égide, des chevaliers braves et vaillants se retrouvent autour d’une table ronde, symbolisant leur égalité, chargé de partir en quête d’un objet sacré : le Saint Graal.

Arthur, un être réel ?

Il arrive souvent que nos légendes soient élaborées à partir de la vie d’êtres réels qui, le temps faisant son oeuvre, se sont vus conférer une aura magique et mystérieuse. Dans le cas d’Arthur, il est un peu compliqué de savoir s’il a vraiment existé ou pas, car les allusions à son existence avant les romans, poèmes et autres gestes sont plutôt nébuleuses et succinctes, voire même contradictoires.

Arthur serait un obscur chef de clan ou roitelet de Bretagne qui aurait lutté pour sauver le pays des envahisseurs, qu’ils soient réels ou surnaturels. Les premières allusions à ce fameux roi sont tirés de textes gallois, l’Historia Brittonum. Si l’on évoque Arthur dans les écrits gallois, c’est avant tout pour une chose : dans le but de faire de la propagande. En effet, les Bretons sont assaillis de toutes parts. Ils ont besoin d’un icône forte qui leur permettra de tenir le coup. C’est là que la figure d’Arthur, le roi gravement blessé qui serait destiné  à revenir sauver son peuple d’un grand danger intervient. Mais le texte dont les légendes arthuriennes s’inspirent serait un ouvrage écrit par un évêque érudit du nom de Geoffroy de Monmouth.

C’est surtout au travers de légendes créées de toutes pièces et inventées par de nombreux écrivains et poètes qu’Arthur a obtenu ses lettres de noblesse. Roi qui se retrouve à cheval entre la religion chrétienne et les anciennes croyances païennes.

Chrétien de Troyes, celui qui a popularisé la légende

Vers le XIIe siècle, un certain Chrétien de Troyes, protégé de la reine Aliénor d’Aquitaine, va se pencher sur le cas de notre roi et écrire plusieurs poèmes et romans sur notre bon souverain de Camelot. Il va d’ailleurs ajouter sa petite touche personnelle, puisqu’il va lui créer des comparses que nous connaissons bien : Lancelot du Lac (Lancelot ou le chevalier de la Charrette), Yvain (Yvain, ou le Chevalier au lion) et Perceval (Perceval, ou le conte du Graal qu’il n’achèvera pas car il mourra au cours de sa rédaction).

Comme vous avez pu le lire juste au dessus, j’ai parlé du Graal eh bien, il n’avait jamais été évoqué auparavant et notre ami va ajouter la petite touche chrétienne à sa sauce en y incorporant la fameuse quête consistant à le retrouver. Et, comme il n’a jamais achevé son oeuvre, ce mythe a pu se développer en toute liberté, selon les inspirations et les envies de ses successeurs.

En outre, nous aurons droit également à la petite touche d’amour courtois (ou fin’amor) qui était alors en vogue à l’époque. Ainsi, la belle reine Guenièvre et le beau Lancelot du Lac en resteront à se regarder en chiens de faïence, bavant d’envie l’un sur l’autre tout en restant toujours dignes et purs, ne trompant Arthur que par les sentiments et non l’acte. Je tiens à préciser cependant pour la petite histoire que l’amour courtois n’est pas forcément platonique, il arrivait que la belle et le beau chevalier finissent par s’adonner à des joutes plus physique que verbales, bref...

Les légendes arthuriennes, un monde plus qu’un homme

Quand on évoque ces légendes, on n’imagine pas qu’un seul homme, mais tout un petit monde qui gravite autour de ce roi. En effet, sa femme, ses chevaliers, son enchanteurs ont développé des vies et des histoires personnelles. En effet, leurs récits sont assez fournis et intrigants pour faire des histoires qui se suffisent à elles-mêmes. Dans d’autres légendes, on aura plus de mal à étoffer et prendre de la matière pour créer un autre angle de vue.

D’ailleurs, il arrive souvent que l’on réalise des films, séries ou autres dessins animés sur des personnages “secondaires” qui ont marqué le destin et la vie du roi et que lui-même ne fasse plus partie que de la toile de fond de l’intrigue, remisé au simple rôle de souverain.

Merlin, son mentor, son guide

Lorsqu’on parle de notre roi de Camelot, un nom revient, lié à lui pour toujours : Merlin l’Enchanteur. S’il est antérieur à la légende, sorte de druide fou qui est doté  du pouvoir de  changer de forme et d’une grande intelligence ainsi que d’une grande connaissance de la nature, des animaux, il va être intégré plus tard à la légende du roi Arthur.

On le décrit comme étant le fils d’une humaine et d’un démon et l’instigateur de la naissance d’Arthur. Il fera tout pour que la prophétie selon laquelle le sauveur de la Bretagne va venir au monde se réalise.

Au début plus érudit qu’adepte de la magie, Merlin a fini par acquérir un statut d’enchanteur et de magicien, contribuant à apporter une touche de plus en plus féérique à la légende. On lui prête aussi une histoire d’amour avec la belle fée Viviane qui finira, dans certaines légendes,  par l’enfermer avec l’un des sorts qu’il lui avait lui-même enseigné.

Une histoire d’amour pure (?) et tragique

Comme je l’ai évoqué plus haut, l’un des thèmes qui fascinent le plus dans cette légende est le triangle amoureux que forment Arthur, Guenièvre et Lancelot. Cet amour contrarié hors mariage, pur et coupable a alimenté bien des imaginations.

En effet, la belle reine Guenièvre (obtenue un peu par la force, à cause d’un traité de paix avec la Carmélide et dont le prix était la fille du roi vaincu) ne va pas lui être vraiment fidèle. Car le beau Lancelot du Lac, le plus loyal chevalier d’Arthur va s’éprendre de la belle et réciproquement, dans un amour interdit et muet, empreint d’une petite touche trahison et de culpabilité.

Rien de plus croustillant et fascinant qu’un amour contrarié surtout dans des créations de l’époque de l’amour courtois où chevaliers et nobles pouvaient déclamer leur amour au travers de poésies dédiées à la belle de leur coeur. Toute cette histoire a bien entendu évolué jusqu’à nos jours et il arrive que la jeune et belle reine se laisse tenter par le fruit défendu et s’enfuit avec l’élu de son coeur, avec la bénédiction ou non d’Arthur.

Mordred, Morgane et Méléagant des antagonistes légendaires

Arthur est un personnage très connu, mais n’oublions pas que ses antagonistes ont permis de lui offrir aussi la célébrité, sans aventures et méchants à vaincre, point de gloire. Ainsi, voit-on émerger des personnages qui vont lui tenir tête et lui permettre de se distinguer.
La fée Morgane est sa demi-soeur, fille d’Ygerne et, si au début elle est alliée de son frère, elle va devenir un personnage antagoniste à partir des livres de Chrétien de Troyes. Guérisseuse, enchanteresse, fée, elle endosse tour à tour différentes casquettes. Morgane est souvent confondue, voire fusionnée avec Morgause qui est elle, fille d’Uther Pendragon et épouse du roi Loth. Elle a également souvent le rôle de celle qui ramène le corps blessé ou sans vie du roi dans la légendaire île d’Avalon, où il repose depuis ce jour. Elle serait aussi la mère de Mordred, un nom que vous avez sûrement déjà entendu en rapport avec Arthur.

Mordred est connu comme étant le fils incestueux de Morgane/Morgause et d’Arthur. Il est le traître, celui qui possède un caractère vil et mensonger. Suite à ses actes répréhensibles et terribles il sera chassé de l’ordre de la Table ronde et soulèvera une armée contre son oncle/père et mourra après avoir mortellement blessé le roi de Bretagne.

Méléagant est aussi un des personnages qui affrontent Arthur. Il revêt plusieurs visages au fil des oeuvres : roi, membre de la Table Ronde, traître. On lui prête souvent l’enlèvement de la reine Guenièvre. Il a été longtemps oublié pour être remis sur le devant de la scène par la série Kaamelot.

La légende a alimenté la culture populaire

C’est ainsi que, fascinés par l’histoire d’Arthur, de nombreux auteurs ont voulu se pencher sur ce mythe. Que ce soient des films, des séries télévisées, des jeux vidéo ou encore des romans, la légende d’Arthur, de l’épée Excalibur, des chevaliers de la Table Ronde  enflamment bien des imaginations.

Arthur est tantôt un roi désespéré par ses chevaliers au QI d'huître dans Kaamelot, tantôt un roi longtemps endormi qui se réveille en l’an 3000 pour affronter des extraterrestres dans le comics Camelot 3000. Il devient un rôle secondaire dans Les dames du Lac de  Marion Zimmer Bradley et laisse le rôle titre à sa demi-soeur Morgane. Il est un roi vieilli et fatigué dans le film Lancelot le premier chevalier qui ne peut rien faire face à la jeunesse de Guenièvre et de Lancelot. On peut également se marrer comme des baleines devant le film humoristique Sacré Graal ! des Monty Python. La série TV Merlin nous offre sa vision d'un jeune sorcier qui découvre ses pouvoirs et aide le jeune prince puis roi Arthur à réaliser sa destinée.

On voit aussi souvent la légende adaptée en jeux vidéo comme par exemple Fate/Stay Night ou encore dans Tears to Tiara. Tous les supports se sont un jour ou l’autre inspirés de cette manne. Il y a même une comédie musicale, La légende du roi Arthur, qui met en scène nos héros, pour le meilleur ou pour le pire. Comme vous pouvez le voir, tout est permis, tout se fait dans le plus grand respect des légendes, dans l’humour ou même dans des interprétations toutes personnelles.

Est sorti encore il y a peu une adaptation de Guy Ritchie où Arthur est un jeune homme vivant dans la rue et qui va retirer d’un rocher une épée magique qui lui confère de puissants pouvoirs. Il va finir par rejoindre une certaine Guenièvre dans la résistance qui s’organise contre le roi Vortigern, qui semble avoir décimé la famille avant de s’asseoir sur le trône.

Pourquoi une telle pérennité ?

Oui au final pourquoi cette légende est-elle si populaire et reprise ? Mais parce qu’elle foisonne d’aventures, de prophéties, de preux chevaliers engagés dans une quête impossible et mythique qui font travailler l’imaginaire et enflamment les esprits.
Elle nous transporte dans un monde médiéval (qui a plutôt le vent en poupe en ce moment) et empreint de magie(enfin pas toujours, on n’a parfois qu’Excalibur et le Graal pour apporter la touche magique) et de sombres machinations. Une épée magique dotée de pouvoirs prodigieux vient même ajouter une touche de grande légitimité à notre roi de Camelot.

L’image d’Arthur a de plus évolué de celle de roi guerrier à celle de roi équitable, bienveillant et noble, défenseur de la veuve et l’orphelin, toutes les caractéristiques qui font un héros digne d’admiration.

Les intrigues qui se trament sont dramatiques, amoureuses, pleines de rivalités entre amis, frères et soeurs, parents et enfants. Tout un maelström d’émotions et de relations qui s’emmêlent et se démêlent.  Je ne sais pas pour vous, mais c’est exactement le cocktail qu’il faut pour me happer et me transporter dans ce monde foisonnant.

Vous l’aurez compris, les légendes arthuriennes sont une source d’inspiration inespérée pour de nombreux auteurs. Il y a fort à parier que cet univers foisonnant va être encore et encore la base de nombreuses adaptations. Et on en redemande 

1 commentaire

  1. maritza
    Le 27 mai 2017 à 11:34

    bien documenté ces histoires fantastiques ns font tjs rêver certains films ou dessins animés sont une source d'enchantement pour tout public

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