Diffusée sur la chaîne Showtime et sur Netflix, la série Penny Dreadful, sortie en 2014 et déjà composée de deux saisons, nous plonge dans une ambiance horrifique dans le Londres Victorien. Puisque Halloween approche à grands pas, voici une bonne série à se mettre sous la dent !
En fait, Penny Dreadful n'est pas une personne ni un personnage fictif, il s'agit plutôt d'un genre littéraire populaire au XIXe siècle, destiné aux adolescents de la classe ouvrière. Aussi appelés Penny Horrible ou Penny Awful, ces livres, imprimés sur du papier de mauvaise qualité, offraient au lecteur un récit macabre (coupé en plusieurs parties) pour seulement un penny. La série Penny Dreadful raconte la chasse aux démons menée par Vanessa Ives (Eva Green), une femme mystérieuse aux pouvoirs tout aussi mystérieux, Sir Malcolm Murray (Timothy Dalton), un homme très riche et explorateur à ses heures perdues, et Ethan Chandler (Josh Hartnett), un américain doué pour le tir mais qui n'aime pas la violence.
On va donc suivre ces trois personnages principaux dans le Londres de 1891 et l'on va rencontrer avec eux de célèbres personnages comme Dorian Gray, le Docteur Frankenstein ou encore le redoutable Van Helsing... La série compte pour le moment deux saisons de 8 et 10 épisodes. Personnellement, j'aime beaucoup l'époque Victorienne (période historique juste avant celle de Downton Abbey), ses hauts-de-forme, ses calèches qui cahotent sur les pavés des rues sombres, Jack L’Éventreur, Sherlock Holmes et j'en passe... C'est aussi l'époque d'Ebenezer Scrooge, pour les connaisseurs de Charles Dickens. Ainsi, dans cette période de Révolution Industrielle, surgit le surnaturel, qui vient bouleverser la vie d'Ethan par qui on entre dans l'histoire.
Penny Dreadful est une création de John Logan, qui n'est pas un étranger du genre, puisqu'il s'est occupé du scénario de Sweney Todd, la comédie musicale horrifique de Tim Burton. Logan a également participé aux scénarios d'Aviator, de Skyfall ou de Noé. Chacun des quatre réalisateurs de la série a tourné deux épisodes. Juan Antonio Bayonna (L'orphelinat) s'est occupé des deux premiers ; Dearbhla Walsh (Shameless, The Tudors) a réalisé le troisième et le quatrième épisode ; les épisodes 5 et 6 furent confiés à Coky Giedroyc (un réalisateur assez peu prolifique puisqu'il n'a réalisé que quelques épisodes de séries par-ci par-là, comme The Hour, par exemple) ; enfin les deux derniers épisodes ont été dirigés par James Hawes, dont on a pu admirer le travail dans le double épisode de Doctor Who "The Empty Child" et "The Doctor Dances". Penny Dreadful oscille entre 500 000 et 800 000 spectateurs, ce qui peut paraître bas, mais il faut rappeler que la série est diffusée sur Showtime, une chaîne payante, et sur Netflix, un service de Vidéo à la Demande accessible grâce à un abonnement.
La production a eu le mérite de soigner son générique. Je suis un grand fan de génériques et je trouve que toutes les séries qui ont décidé de s'en émanciper ont perdu un élément important de leur univers. Un écran titre n'a jamais mis dans l'ambiance. Certes, un générique composé d'images de la série et du visage des acteurs accompagné de leur nom est démodé mais l'on voit de plus en plus de génériques soignés, comme celui de Game of Thrones ou de Mad Men. Celui de Penny Dreadful, donc, ressemble davantage à celui d'American Horror Story. Il est glauque et terrifiant, nous plonge immédiatement dans l'ambiance mais le thème musical est beaucoup plus épique.
LE CASTING
L'une des forces du show, c'est évidemment son casting. Plusieurs acteurs viennent du cinéma. Quoi de plus normal à une époque où la frontière entre le grand et le petit écran s’affine ? Eva Green est une actrice française que l'on a pu voir dans Arsène Lupin, Dark Shadows ou encore 300. J'avoue que, personnellement, j'ai un peu du mal avec son jeu d'actrice mais il ne me gêne pas suffisamment pour stopper la série non plus ! Thimothy Dalton est un acteur britannique qui a notamment joué James Bond, succédant à Roger Moore, pardonnez du peu ! Récemment, on l'a vu dans beaucoup de séries, comme Chuck ou Doctor Who, dans lequel il incarne le Seigneur du Temps Rassilon. Pour moi, c'est le gros plus du casting ! Josh Hartnett est un acteur américain qui a fait ses débuts dans The Faculty mais qui a aussi joué dans Pearl Harbor, le Dahlia Noir et Slevin. Je ne sais pas pourquoi j'avais l'impression qu'il avait disparu des écrans mais en tout cas, il interprète brillamment son personnage dans Penny Dreadful.
Pour le reste du casting, on retrouve notamment Reeve Carney, un acteur et chanteur américain. Je l'ai découvert dans le musical Spider-Man : Turn off the dark (musiques et paroles de Bono !) sur Broadway, où il jouait le rôle principal. Je l'avais trouvé plutôt bon et j'ai donc été ravi de le revoir dans un autre genre. Dans Penny Dreadful, il joue Dorian Gray, un personnage assez mystérieux. Bilie Piper est une actrice britannique. Pour moi, elle est et sera toujours Rose, compagne du Docteur dans Doctor Who. Elle a toutefois également joué dans Journal Intime d'une call-girl. Autant dire qu'elle s'essaie à différents genres ! Elle joue, ici, une femme atteinte de la tuberculose, attirée par Ethan et qui semble fuir un lourd passé... Helen McCrory est une actrice britannique. Là encore, elle incarnera toujours à mes yeux la sombre Narcissa Malefoy dans Harry Potter. Elle a joué dans Les Jardins du Roi, Skyfall, Hugo Cabret ou encore Doctor Who ! Dans Penny Dreadful, elle incarne Madame Kali, adepte du spiritisme, dont on sait si peu de chose... J'en oublie, bien sûr, les personnages sont tellement nombreux !
HAUT DE FORMES, SEXE ET CREATURES
Ce qui caractérise l'ambiance de la série, ce n'est pas son action survoltée (elle n'en est pas dépourvue, mais l'action est subtilement dosée), ce serait plutôt son ambiance. L'époque victorienne est propice au fantastique, ses ruelles sombres, ses grandes propriétés dans lesquelles se cachent de nombreux secrets. Ces gens ordinaires – plus ou moins – affrontent de l'extraordinaire, c'est ce qui caractérise le genre.
La série se dote d'un côté sombre : chaque personnage semble garder un secret et l'on assiste parfois à des scènes terrifiantes. Une scène particulièrement marquante est lors d'une séance de spiritisme, Vanessa Ives est possédée par une entité maléfique. Eva Green a fait un travail formidable (contrairement à ce que j'ai dit plus haut) pour incarner cette possession qui fait froid dans le dos. En fait, on oscille sans arrêt entre le fantastique et l'horreur, sans que ça en devienne éprouvant non plus. On aime également jouer avec les clichés. Les monstres ne sont pas forcément cruels et sont mêmes, parfois, dotés de sentiments. On reprend ainsi la trame de Frankenstein, ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley.
Si les mystères autour des personnages et la plupart des histoires sont très bien menés, la première saison souffre toutefois de quelques longueurs alors qu'elle ne comprend que 8 épisodes. C'est lent, la série prend son temps, installe les personnages et fait naître des questions. Je dirai même que l'intrigue principale, la traque du Maître Vampire, est assez inintéressante. On est plus captivé par les secrets des personnages et surtout par tout ce qui est lié à l’Égypte, pourtant trop peu mis en avant !
Un petit plus non négligeable, c'est la bisexualité de certains personnages. Je ne citerai pas de noms pour conserver le mystère mais ça fait toujours plaisir de voir une telle liberté de ton dans une série. Showtime nous a souvent habitués aux personnages gays ou bi mais j'étais loin de m'y attendre dans le Londres Victorien !
En France, la série est disponible sur Netflix où les deux premières saisons sont déjà disponibles ! Avec seulement huit épisodes dans la première saison et dix dans la seconde, vous auriez tort de vous priver !
Penny Dreadful est une série qui mérite qu'on s'y arrête. Elle est originale, intrigante, même si certains récits sont mal dosés. Les personnages (et surtout le casting) sont un vrai plus car ils nous emmènent dans leur univers et le rendent parfaitement crédible. L'époque est cohérente et s'allie parfaitement avec le fantastique !
DaftVenom
Le 20 octobre 2015 à 17:42Penny dreadful est une série qu'il faut absolument voir mais auquel il faut laisser sa chance. Car même si cette série comporte de grandes qualités visuelles ou d'interprétations comme dit dans l'article (une Eva Green possédée croyez moi ça ne se critique pas!), il faut reconnaître que le rythme de la première saison et son enjeu peu ne pas donner envie de continuer. Pourtant la deuxième saison est fabuleuse d'intensité aussi bien au niveau des éléments horrifiques avec de nouveaux personnages réellement maléfiques dans leur apparence ou leur attitude, que dans son histoire qui se veut bien plus développé avec des intrigues autour de chaque personnages qui deviennent réellement bonnes. C'est une série sans concession ou l'on suit de nombreux monstres, à vous de voir lesquels sont à votre goût!
Farid
Le 20 octobre 2015 à 19:44Je l'avais sur ma liste des séries à regarder, mais j'avoue ne pas être presser, n'ayant pas eu des échos en mode "il faut absolument regarder cette série" jusqu'à maintenant. L'impression d'avoir un sujet déjà défriché et peut-être pas super ambitieux je pense