Eikichi Onizuka, 22 ans, célibataire et libre comme l'air. Cette phrase semble tout droit sortit d'une description Tinder, mais c'est en réalité la devise du personnage principal du manga dont nous allons parler aujourd'hui : Great Teacher Onizuka de Tōru Fujisawa.
Parlons un peu de l'auteur avant toute chose. Tōru Fujisawa est né le 12 janvier 1967 à Hokkaido au Japon. Son parcours est assez basique : il commence les mangas avec une histoire courte Love You en 1989 qui lancera sa carrière. En 1991, il démarre Shonan Junaï Gumi (aka Young GTO en France), qui montre la première apparition de Eikichi Onizuka et qui durera jusqu'en 1996. Et c'est en 1997 qu'il connut son plus grand succès avec la suite de Shonan Junaï Gumi, du nom de Great Teacher Onizuka, jusqu'en 2002.
Par la suite, il tentera de nouvelles séries comme Rose Hip Rose ou encore Kamen Teacher, mais rien ne rencontrera le même succès de GTO. En 2009 il décide donc de reprendre cet univers avec Great Teacher Onizuka : Shonan 14 Days puis Great Teacher Onizuka : Paradise Lost . Il va aussi faire des spin-off sur des personnages secondaires comme Great Transporter Ryuji ou Ino-Head Gargoyle. Le sujet qui nous intéresse aujourd'hui est donc Great Teacher Onizuka. Arrivé en France en 2001 grâce à Pika Edition, ce manga qui compte 25 tomes est pour moi un indispensable de la culture manga par son sujet et son approche. Voici pourquoi.
GTO, UN SHONEN UNIQUE ?
Great Teacher Onizuka suit l'histoire de Eikichi Onizuka, jeune branleur de 22 ans avec un passif de membre d'un gang dans sa jeunesse (que l'on peut retrouver dans Young GTO). Il décide de se ranger et de passer à un tout autre univers, celui de l'éducation. En effet, le rêve d'Onizuka est de devenir un professeur exemplaire ayant le respect de ses élèves et les aidant dans toutes situations et au passage pouvoir espérer de flirter avec les lycéennes qui approchent l'âge de la maturité. Après avoir eu de justesse l'autorisation d'enseigner, le lycée dans lequel il se retrouve va lui confier la tâche de gérer la pire classe de l'établissement, une tâche qui semble à priori impossible, mais que notre Great Teacher Onizuka va accepter.
La première chose intéressante que l'on retrouve dans ce manga, c'est qu'il utilise le schéma classique du Shônen mais de façon détournée. On retrouve bien un héros qui ne semble pas spécial à première vue, qui à un objectif qu'il veut accomplir à tout prix mais, sur son chemin, il rencontrera au fur et à mesure des ennuis de plus en plus importants, qu'il résoudra à chaque fois en se surpassant lui même. L'originalité est qu'ici, pas de Kamehameha, de Gomu Gomu No ou de Météores de Pégase, pas de méchants qui veulent la destruction et le chaos avec de l'action over the top toutes les trois pages.
Toute l'action se déroule dans la relation entre professeur et élèves avec des affrontements qui sont plus psychologiques que physique (même si Onizuka n'est pas contre infliger un petit German Suplex de temps en temps). Les élèves trouvent toujours un moyen d'humilier et de mettre en avant une faiblesse d'Onizuka, ce qui pourrait en temps normal faire démissionner n'importe quel autre professeur mais lui mettra en place des plans farfelus pour réussir à faire inverser la tendance. Si vous aimez le genre shônen, vous arriverez à vous y retrouver et y prendre autant de plaisir qu'un Dragon Ball ou One Piece.
Mais au delà du côté shônen, ce qui me passionne par dessus tout avec GTO est la capacité du manga à parler de sujets pertinents, n'hésitant pas à passer de la comédie absurde à quelques pages plus tard au drame sérieux qui parle de sujets que l'on a pas l'habitude de retrouver ailleurs.
LE MILIEU SCOLAIRE, ENTRE DRAME ET HUMOUR
Avoir comme environnement le milieu de l'enseignement et donc de l'adolescence permet de toucher à des sujets sensibles que l'on retrouve dans notre société actuelle et dont on ne parle pas assez souvent. La vision de l’éducation dans ce manga n'est pas celle de telle ou telle matière, mais plutôt l'apprentissage de la vie que subit les adolescents lors du collège/lycée, qui les transforment et les préparent à la vie active, de façon positive ou négative. A travers ses nombreux arcs, GTO arrive à parler de la solitude, du rejet, du jugement de l'autre, de la haine, des problèmes liés aux parents (absence, abus physiques et psychologiques et allant même toucher le sujet des enfants éprouvettes), du suicide, de l'amitié etc... C'est un sujet important car dans notre société actuelle où les professeurs ne peuvent plus rien dire aux élèves sous peine de se retrouver avec les parents sur le dos, il est assez intéressant de se dire que le rôle de l'éducation est maintenant assez limité et n'accomplit plus vraiment ce qu'il devrait.
Un autre sujet important abordé dans GTO concerne les apparences. Tout le manga est articulé autour de ça. Onizuka, qui semble être un branleur de base sans grande qualité, se révèle être un gars au grand cœur capable de se surpasser pour aider les autres. Tandis qu'un personnage comme Urumi Kanzaki, qui apparaît souriante et sympathique à première vue, se révèle être d'une très grande cruauté quelques pages plus tard. Même au delà de ça, les personnages qui mettent des bâtons dans les roues d'Onizuka et qui semblent être d'une méchanceté gratuite ont tous en réalité un contexte souvent lié à leur statut social et familial. Derrière cette méchanceté de base, il se révèle souvent une profonde humanité et nombre d'entre eux finissent par devenir des alliés d'Onizuka (schéma classique du shonen).
Un autre élément où le manga excelle est au niveau de l'humour, souvent dans le même registre qu'un City Hunter. L'humour du manga vient essentiellement des actions d'Onizuka, souvent dû à sa perversité qui le mêne à des situations improbables, à ses réactions imprévisibles et à ses costumes inattendus et hilarants. Great Teacher Onizuka n'hésitera pas à tenter de vous faire rire au bon moment et aide à faire retomber la pression entre des événements plus sérieux. Ça fait du bien, la combinaison des deux est parfaite et arrive à faire de GTO un classique dont on ne se lasse pas.
LES ADAPTATIONS LIEES À GTO
Si vous n'avez pas envie de lire le manga, GTO vous propose deux alternative à travers l'anime et le drama. L'anime fait par le Studio Pierrot (Naruto, Tokyo Ghoul) date du début des années 2000 et fut diffusé en France sur Canal + dans l'émission La Kaz (qui diffusait Full Metal Alchemist, Noir ou encore Evangelion), présentée par le très regretté Yannick Zicot qui fit connaître le manga dans notre pays. C'est un anime que je vous recommande grandement et une fois n'est pas coutume, je vous le conseillerais même en VF, car elle est très réussie, ce qui est assez rare pour le souligner. La trame suit très fidèlement le manga, même si l'anime s’arrête environ vers le milieu de l'histoire. Les openings et endings sont excellents, l'animation pour l'époque est très agréable. Bref une très belle adaptation qui mérite d'être vue en plus du manga.
Je ne pourrais cependant pas vous parler du drama adapté du manga qui à commencé en 2012, déjà parce que je ne suis pas fan de drama japonais et que je n'ai pas vu un seul épisode, donc difficile à juger, mais il offre une alternative intéressante pour ceux qui aimeraient le genre. Enfin, pour finir sur GTO, n'oubliez pas de lire les deux suites de qualité égale à l'originale, GTO : Shonen 14 Days ainsi que GTO : Paradise Lost encore en cours de publication et dont le premier tome est sortit en septembre aux éditions Pika !
J’espère que cet article vous aura donné envie de vous mettre ou remettre à GTO. De mon côté, je vais retourner prier pour qu'un jour, l'anime reprenne pour finir le manga et attaquer les suites !
Bart
Le 02 novembre 2015 à 17:07J'étais tombé sur l'anime sur Canal +, j'avais que les openings m'ont laisse de bons souvenirs, tout comme la série
Farid
Le 03 novembre 2015 à 14:03Faut vraiment lire Young GTO avant la série principale ?