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Vikings, la série TV qui n'a pas peur des Lannister

Ils sont de retour ! Avant-hier était diffusé le premier épisode de la nouvelle saison de Vikings, la série TV en passe de devenir culte. Celle qui n'était qu'un apéritif avant la diffusion de Game of Thrones est parvenue à conquérir son propre public.

En mars 2013, rares étaient ceux qui voyaient en Vikings le potentiel de concurrencer les grands dramas historiques, notamment ceux de HBO, Rome et Game of Thrones en tête. Alors que la saison 3 des aventures des Starks et Lannisters se faisait désespérément attendre, certains sérivores se sont penchés sur la nouvelle création de Michael Hirst, qui n'est pas un inconnu dans le milieu.  

LA NOUVELLE CREATION DU PAPA DES TUDORS

L'anglais Michael Hirst est un spécialiste des productions télévisées historiques. Il faut dire que la riche histoire de son pays lui offre de nombreuses sagas à exploiter. Né en 1952, il lui faut attendre 2007 pour connaître la consécration après avoir écrit plusieurs films, dont Elizabeth, interprété par Cate Blanchett. 2007, c'est le début de la série The Tudors portée par l'impressionnant Jonathan Rhys Meyers qui joue le roi Henry VIII d’Angleterre. En quatre saisons, nous explorons la vie excentrique de celui qui se maria plusieurs fois afin d'obtenir un héritier mâle. Ses déboires conjugaux vont l'amener à rompre avec l'église catholique pour donner naissance à l'église anglicane. C'est l'occasion pour Hirst de mettre en scène les familles dirigeants du royaume, qui fournissent des maîtresses au roi, ainsi que les alliances temporaires entre les pays.

La série est diffusée jusqu'en 2010 sur Showtime, une chaîne du câble américain. Hirst est le créateur, producteur et scénariste en chef. Après ce succès d'estime, Hirst enchaîne avec Camelot, une relecture des aventures de la Table Ronde pour la chaîne Starz. Son casting mélange des acteurs reconnus (Joseph Fiennes, Eva Green) et de nouvelles têtes. C'est la clé de la méthode Hirst : ne jamais donner les rôles principaux à des stars qui pourraient faire de l'ombre à leur personnage. Cependant, la série ne dure qu'une saison malgré une certaine qualité. Au même moment, Hirst produit The Borgias, une autre série historique, elle aussi diffusée par Starz.

Cette chaîne du câble américain cherche à élargir son audience en faisant des coups sur le marché ultra-concurrentiel des séries TV. En 2010, elle avait lancé la fameuse série TV Spartacus. D'abord moquée pour sa réalisation inspirée du film 300 (avec moins d'argent et une sur-utilisation des effets de mise en scène qu'apprécie Snyder, notamment les ralentis pendant les combats), la série va rapidement se faire un nom et élargir son public. La chaîne Starz gère parfaitement les problèmes de santé de son acteur principal, tout d'abord en produisant un prequel quand il se fait soigner, puis en lançant la saison 2 seulement quand il devient clair qu'il ne pourra plus assumer le rôle. Andy Whitfield est malheureusement mort en 2011 d'un lymphome.

Michael Hirst est donc la caution « haut de gamme » pour Starz. Ses séries sont bien écrites, proposent une réalisation léchée et des acteurs décents. Cependant, après le flop Camelot, c'est The Borgias qui doit s'arrêter avant même la fin de la 3ème saison ! Jeremy Irons jouait ce pape frivole en association avec François Arnaud, jeune acteur qui interprète le fils démoniaque, Cesare. The Borgias était écrite par Neil Jordan sous la production de Hirst. Voir deux séries s’arrêter brusquement pourrait stopper la carrière de plus d'un artiste, mais Hirst avait un autre atout dans sa manche.  

UN TERRITOIRE PEU EXPLORÉ

Après l'arrêt de Camelot, Michael Hirst va travailler avec une troisième chaîne, History Channel. C'est un choix surprenant car History n'avait alors jamais produit de fiction, se concentrant sur les documentaires historiques. C'est une des raisons qui fait que la série Vikings n'a pas été très médiatisée à ses débuts. Si certains historiens la critiquent, Hirst va tout de même apporter un semblant de logique et de respect de l'Histoire pour faire de ce show une reconstitution réaliste de la vie des vikings.

Le choix de cette période est assez intéressant pour diverses raisons. Tout d'abord, les vikings sont rarement les stars des séries TV ou films historiques, malgré leur popularité dans l’imaginaire collectif. Ils ont une image forte qui colle parfaitement aux critères actuels de la télévision, entre sexe débridé et violence récurrente. Qui plus est, ils gardent une part de mystère tout en ayant marqué de leur empreinte l'Histoire. Ainsi, Hirst choisit pour époque celle des premières invasions vikings.

Il aurait pu mettre en scène les vikings à leur apogée, quand ils terrorisaient l'Europe entière. Non, à la place il préfère mettre en lumière les premiers contacts entre ces étrangers et son pays, l'Angleterre. Attention, ne cherchez pas ici des batailles entre des pays ou des milliers d'hommes. Non, dans Vikings, nous découvrons l'impact d'un raid vikings sur la côte d'un royaume anglais (un parmi tant d'autres). C'est aussi une manière de réduire les coûts, les expéditions étant à l'époque l'apanage d'un seul clan, celui de Ragnar Lothbrok, le héros de la série. Cette célèbre figure de l'histoire scandinave a changé la vie de son peuple, habitué à ravager ses voisins. Il s'agit d'une saga légendaire, aux contours mal définis (comme pour le Roi Arthur) qui prend place au 9ème siècle après JC. Choc des religions, des langues et des cultures sont au centre de l'intrigue.

Vikings met ainsi en scène des personnages forts et il serait tentant de dévoiler certaines scènes pour vous convaincre de regarder la série. Cependant, une fois passé les premiers épisodes où le héros cherche à convaincre son village qu'il est possible de naviguer vers une terre nouvelle, l'histoire s'accélère pour finir sur un rythme effréné.  

ON EST PAS A WESTEROS

La série Vikings est diffusée depuis 2013 à partir du mois de mars, pour 10 épisodes à chaque saison. L'intrigue est donc bien entamée avant que leader du genre, Game of Thrones, ne fasse son apparition début avril. Cependant, Vikings n'a pas à rougir de la comparaison. Outre un sujet différent, la série propose de plonger le spectateur dans la vie d'un seul homme, Ragnar, et de sa famille. Nous sommes témoins de leurs malheurs, de leurs exploits et des trahisons autour d'eux. À la différence de Game of Thrones qui jongle habilement entre les familles pour ne laisser aucune chance à son personnage préféré, dans Vikings, tout est lié à Ragnar.

Que ce soit son frère, sa femme, son fils, son meilleur ami, ses alliés, son chef de clan (Earl), son roi, tout le monde va devoir prendre acte du bouleversement instauré par ce navigateur combattant. Les combats sont sanglants, mais les complots ont la fâcheuse manie de jouer avec nos nerfs. La culture vikings offre aux femmes dans cette série des rôles de premiers plans. Elles combattent parfaitement aux côtés de leurs époux, mais doivent aussi parfois protéger leur village des complots. On a donc constamment peur de voir Ragnar rentrer chez lui pour ne trouver que des cendres. Si la saison 1 se termine sur un terrible cliffangher, la saison 2 bouleverse le statu quo. Autant dire que la 3ème saison promet. Le premier épisode diffusé vendredi a toutefois déjà rempli son objectif à la perfection.  

Vous cherchez une série d'action médiévale différente avec des intrigues politiques ? Vikings est faite pour vous. Les acteurs sont bons et les intrigues solides. Si vous avez déjà lu les romans Game of Thrones, voici une série qui va vous surprendre !

Bonus : je vais obligatoirement écrire un jour un article sur ce manga, mais si vous cherchez une belle lecture sur les vikings, je vous conseille l'excellent Vinland Saga !

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