Hayao Miyazaki a su, tout au long de sa carrière, nous offrir des oeuvres empreintes de poésie et de magie.
Autrefois, le maître incontesté de l’animation au cinéma était un certain Disney avec des histoires inspirées de contes de fées, de légendes ou d’histoires vraies, le tout saupoudré de chansons.
Mais à la grande surprise des non fans d’animation japonaise, est apparu un jour sur les grands écrans un magnifique film d’animation tant par ses images, sa musique ou son histoire qui leur a donné une grande claque : c’était Princesse Mononoke. Là, ce fut le début de la découverte d’un réalisateur prolifique et incontournable : Hayao Miyazaki.
Ses débuts
Miyazaki n’a pas créé tout de suite le studio Ghibli, dont on connaît presque tous le nom aujourd’hui, il a dû grimper les échelons avant de se démarquer comme il l’a fait plus tard. En effet, il a d’abord travaillé comme intervalliste chez Toei Animation, c’est à dire qu’il passait après l’animateur-clé, qui fait les dessins principaux, afin de combler les trous dans l’animation et la rendre plus fluide.
Il a travaillé sur des projets comme Hustle Punch en 1965 ou encore Horus, Prince du soleil, qui n'est paru qu’en 1968, un échec commercial, malgré des sublimes images. Cette année-là, il fut promu animateur-clé pour le film le Chat botté, dont il a fait une des scènes les plus importantes, qui a remporté un tel succès que l’animal est devenu la mascotte de Toei animation.
D’ailleurs, c’est pendant ses années dans le grand studio qu’il a rencontré un homme qui sera son compagnon de tous les instants dans la création, comme dans la protestation, car Miyazaki est un syndicaliste convaincu : Isao Takahata. Ils vont tous les deux s’entraider et se stimuler pour aller vers les plus hautes sphères.
Une phase transitoire
En 1971, notre homme décida de quitter Toei et rejoint Isao Takahata au studio A-pro. Il travailla sur des projets assez connus tels que des épisodes de Lupin III (Edgar de la Cambriole) en 1971.
Puis, il quitta A-pro avec son complice de toujours pour rejoindre Zuiyo Eizô, qui deviendra plus tard Nippon Animation. Il travailla comme concepteur scénique sur des séries que les vieux de la vieille connaissent bien : Heidi, la petite fille des Alpes en 1973 ou encore Marco en 1975. Il reçu l’opportunité de réaliser sa propre série et il nous livra Conan, le fils du Futur, l’histoire d’un jeune garçon à la force surhumaine qui vient au secours une jeune fille capable de communiquer par la pensée. On y sent les prémices du Château dans le ciel.
Ensuite, en 1979, il quitta à nouveau sa place (décidément il avait la bougeotte) pour aller chez la Telecom Animation Film (Une branche de la Tokyo Movie Shinsha) où il co-scénarisa et réalisa son premier film, qui a pour héros Lupin III : Le château de Cagliostro. Ce film est l’un des meilleurs, que dis-je, le meilleur, de la série de films sur notre cambrioleur préféré.
Par la suite, en 1982, il réalisa également quelques épisodes de la série Sherlock Holmes, avec un Sherlock qui a l’apparence d’un renard et Watson celle d’un chien, en collaboration avec la chaîne italienne RAI Uno. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi ça reste un dessin animé culte.
Nausicaä, la voie vers Ghibli
Pendant qu’il travaillait sur Sherlock Holmes, il eut l’idée de réaliser un film : Nausicaä de la Vallée du Vent. Car, contrairement à ce que tout le monde pourrait penser, ce n’est pas une oeuvre des studios Ghibli, mais il a été sans aucun doute le tremplin qui a permis de les créer.
En effet, Miyazaki proposa son projet à de nombreux producteurs, mais il fut refusé à chaque fois. C’est son ami et journaliste chez Animage (un magazine qui parle d’animation),Toshio Suzuki, qui deviendra plus tard le producteur en chef des Studios Ghibli, qui lui donna la bonne idée : réaliser un manga sur le thème de Nausicaä afin de sensibiliser des fans. Le manga fut un succès immédiat et ouvrit les portes de la réalisation cinématographique à son créateur. Le frère de Miyazaki, qui travaillait dans une grande agence de publicité : Hakuhôdo, l’aidera également à produire le film. Pour la petite histoire, un certain Hideaki Anno (Neon Genesis Evangelion) rejoignit les rangs des animateurs sur ce projet et réalisa la fameuse scène du Soldat Géant.
Le film est sorti en 1984 et fut un véritable succès, entre son histoire magnifique, sa Bande Originale absolument superbe qui marque les débuts de la collaboration avec le compositeur Joe Hisaishi, qui se chargera par la suite toutes les musiques des films suivants de Miyazaki, tout est un vrai régal.
Ghibli, la concrétisation d'un rêve
Forts du succès qu’a remporté le film, Hayao Miyazaki et Isao Takahata gagnèrent les fonds nécessaires pour pouvoir enfin monter leur propre affaire. C’est ainsi qu’en 1985 naquit Ghibli, tiré du nom d’avions italiens de la seconde guerre mondiale. On y sent sa fascination de notre homme pour les engins volants. Miyazaki a d’ailleurs lui-même dessiné les plans des locaux qui abriteront leurs créations.
Les deux compères vont alors décider de se consacrer à la réalisation de films. C’est en 1986 que Tenkû no shiro Laputa, Le château dans le ciel, sort dans les salles japonaises. Il reçut un accueil mitigé et fit les pires chiffres de l'histoire de Ghibli alors que c’est pourtant un film magnifique et qui acquerra ses lettres de noblesse plus tard avec la montée en visibilité et en crédibilité du studio. En effet, le film a a eu la malchance de sortir en même temps qu'un film de Doraemon, alors déjà très connu.
Isao Takahata, son complice de toujours
Comme je l’ai dit plus haut, très tôt, Miyazaki va entretenir une solide amitié avec un autre grand réalisateur de films d’animation, j’ai nommé Isao Takahata. Pour info, ce monsieur a fait Le tombeau des lucioles, un film tiré d'une histoire vraie qui a enchanté et traumatisé nombre de gens par sa cruauté et son réalisme de description sur les affres de la guerre. Il est magnifique mais terriblement dur et éprouvant. D’ailleurs, c’est grâce au projet de ce film d’animation que Totoro a pu voir le jour et nous enchanter de sa fable féérique.
En effet, le projet de Miyazaki avait été refusé de partout par les investisseurs sans doute à cause du succès mitigé de sa dernière oeuvre. C’est donc en couplant les deux oeuvres qu’en 1986 Toshio Suzuki parvint à faire accepter le projet.
La conséquence directe de ce couplage est que les studios Ghibli durent mener de front deux oeuvres en même temps et devoir plaire à deux maisons d’édition différentes car les deux sont tirés de romans. Ce fut là une période de stress immense car il fallut abattre un boulot monstrueux afin de tenir les délais, gérer deux équipes d’animation différentes et de faire deux films de qualité. Mais le jeu en valut la chandelle car à leur sortie, en 1988, les deux furent un grand succès. Totoro fut d’ailleurs tellement populaire qu’il devint par la suite la mascotte des studios Ghibli.
Princesse mononoke et Chihiro, en route pour l’Occident !
Grâce à ces succès, suivirent des oeuvres toutes plus sublimes les unes que les autres telles que Kiki la petite sorcière, qui raconte le parcours initiatique d’une jeune sorcière partie faire son apprentissage seule dans une grande ville. Ou encore Porco Rosso, qui relate les aventures d’un aviateur transformé en cochon et qui affronte les pirates de l’air, les Mamma Aiuto, en Italie.
C’est en 1995 que les choses prirent une autre dimension, Miyazaki signa avec Disney un contrat de distribution de ses oeuvres dans le monde, excepté l’Asie. C’est ainsi qu’il réalisa Princesse Mononoke, qui sortit au Japon en 1997 et en 2000 en Occident, date où il donna une grande claque au monde occidental. Cette histoire, qui nous conte l’affrontement entre les kamis (esprits de la nature, pour faire simple) et les hommes, qui détruisent la nature, avec une histoire d'amour impossible en toile de fond émerveilla (et émerveille toujours d'ailleurs) de nombreux spectateurs.
Mais c’est en 2001, avec Le voyage de Chihiro, l’histoire d’une petite fille qui se retrouve dans le monde des esprits, condamnée à travailler dans des sources chaudes réservées aux esprits, qu’il connut la consécration. Grâce à ce film, il reçut le titre de Chevalier des Arts et des Lettres en France ainsi qu’un Ours d’or à Berlin et l’Oscar du meilleur film d’animation en 2002, avouez que ça pète !
Miyazaki nous offrit par la suite d’autres films comme le Château Ambulant, qui nous parle d’un sorcier qui voyage à bord d’un étrange bâtiment doté de pattes de poulet. Il réalise aussi Ponyo sur la Falaise qui parle d’un petit poisson qui va devenir une petite fille pour explorer la surface. Il crée encore Le vent se lève qui parle d’un jeune homme qui va construire un modèle de bombardiers, après lequel il décide de partir à la retraite.
Miyazaki, le pilier de toutes ses oeuvres
Il faut savoir que malgré les apparences et les résultats de la plupart de ses oeuvres cinématographiques, Miyazaki est loin d’être aussi organisé et rigoureux qu’il n’y paraît. Je m’explique, notre homme part d’une idée de base et se laisse ensuite porter au gré de ses inspirations, et le scénario, ainsi que le storyboard, se font au fil de sa créativité. En effet, dans un procédé classique et assez organisé, on part normalement d’un scénario qui enchaîne sur le storyboard afin d’avoir une idée globale et précise de ce que va donner l’oeuvre.
Là, Miyazaki est le seul maître à bord et toute l’équipe est tributaire de ce qu'il a dans la tête. Il y a l’idée de base, originale ou inspirée d’un roman, certes, mais s’il n’arrive pas à avancer dans l’histoire, l’équipe non plus et cela donne des sueurs froides à tous ceux qui travaillent avec lui. Il semblerait que le Maître aurait eu certains coups de colère homériques lors des productions de ses films et qu’il a terrorisé nombre de ses collaborateurs.
Des courts métrages, dont un clip culte
Si sa spécialité est devenue les longs métrages, Miyazaki ne s’est pas cantonné à des oeuvres cinématographiques, il a aussi participé à certaines choses un peu différentes. Je ne peux laisser passer l’occasion de vous dire qu’il a réalisé en 1995 le superbe clip vidéo pour le duo japonais Chage and Aska dont le titre On your Mark bénéficie d'images qui, en 6 petites minutes, savent nous faire pleurer, stresser, rêver et nous émouvoir.
Il relate l’histoire de policiers qui effectuent une descente dans la tour occupée par une secte religieuse et qui découvrent une étrange créature en la personne d’une jeune femme ailée. Ils vont tout faire pour l’aider. Cette oeuvre est un véritable chef d’oeuvre et est devenue une réelle légende dans le monde de l’animation japonaise.
Il a aussi réalisé d’autres courts métrages, dont certains sont destinés à être diffusés dans le musée Ghibli, érigé à Mitaka et qui a pour but de nous faire découvrir le processus de création de ses oeuvres ainsi que des éléments de son univers. Les visiteurs peuvent ainsi conclure leur visite de rêve par une petite représentation du talent de notre homme.
Une animation à l’ancienne
Chez Miyazaki, et Ghibli donc, point de travail entier sur ordinateur, les dessins sont réalisés à l’ancienne sur des cellulos, avec de l’encre de la peinture et à la main. Si cela rend la tâche plus ardue et plus longue, c’est certain, je dois avouer que cela contribue à la petite touche made in Ghibli/Miyazaki qui me plaît tant.
Certes, l’ordinateur est utilisé, mais il ne constitue pas la majorité du travail. C'est lors de la création de Princesse Mononoké que ce procédé fût utilisé pour la première fois. Il a permis de raccourcir les temps de création, alors très tendus et d'offrir des rendus plus nets.
Si les images de synthèse sont utilisées par la suite, Miyazaki tient beaucoup à ce que la création tradictionnelle de ses oeuvres soit respectée. Donc seulement 10% du travail réalisé relève de l’ordinateur, le reste est dessiné à la main par les employés de Ghibli.
Pas que des films, des oeuvres papier aussi et des paroles !
Je vous ai parlé de son manga Nausicaä, qu’il a créé dans l’optique de persuader des producteurs de lui fournir les fonds nécessaires à la réalisation de son film. Mais notre homme n’a pas fait que celui-là, qui compte d’ailleurs 6 volumes.
Il a également fait le roman graphique Shuna no tabi (le voyage de Shuna) qui serait la base de l’histoire de Princesse Mononoke, mais pour le posséder, je le trouve beaucoup plus proche de Nausicaä du point de vue de l’histoire, enfin bref. C’est sans doute le rapport à la rencontre avec un garçon, bref…
Miyazaki a également créé quelques histoires courtes pour des magazines. Ces dernières, au nombre de 14, ont été compilées, pour 13 d’entre elles, dans un recueil nommé Miyazaki Hayao no Zassô Nôto (Notes tirées des pensées de Hayao Miyazaki).
En plus de ses talents de dessinateurs et d'écriture scénaristique, notre homme se distingue également en écrivant les paroles de certaines chansons de fin de ses films. Les chansons finales du Château dans le ciel, Totoro ou encore Princesse Mononoké.
Des oeuvres écologiques
Lorsque l’on regarde les films du réalisateur, une chose nous frappe directement : l’écologie et le respect de la nature y tiennent une place prépondérante. Nous y découvrons un sévère jugement sur la nature humaine et sur la façon irréfléchie dont l'Homme traite cette Nature qui lui permet de vivre et d'exister.
Dans Nausicaä, on découvre les conséquences de la folie des hommes de notre génération et la lourde note que paient les habitants du futur, contraints de vivre dans un monde vicié et de prendre garde à des bestioles étranges et dangereuses.
Dans Princesse Mononoke, la critique de l’industrialisation est évidente, avec la lutte entre les esprits de la forêt et les humains qui s’étendent, coupant les arbres, créant des armes en fer qui blessent les esprits, les transformant en âmes torturées et maudites : les tatarigamis.
Dans Totoro, l’on découvre les esprits de la forêt que seuls les enfants, innocents et purs, peuvent voir. Cette histoire est moins militante mais montre un aspect plus enfantin, c’est le cas de le dire. Cependant, le message n’en est pas moins clair à mes yeux : les enfants sont notre avenir et eux seuls, s’ils sont bien guidés, peuvent découvrir la beauté de la nature et ses bienfaits.
La guerre et ses affres
On voit aussi se profiler souvent dans ses oeuvres la guerre et ses méfaits, car n’oublions pas qu’il est né en 1941, l’année où le Japon est entré dans la guerre mondiale avec l’attaque de Pearl Harbour, où son père, qui fabriquait des pièces de bombardier, a profité du malheur des autres pour survivre. Je soupçonne que cela a laissé des traces chez lui.
Par là, je pense qu’il cherche à nous montrer qu’utiliser notre matière grise pour inventer des armes destinées à détruire l’ennemi ne sert à rien. Car celles-ci finiront fatalement par se retourner contre nous et nous mèneront à notre perte. Il essaie par là de faire appel à notre coeur pour comprendre que le conflit n’est pas la solution.
Ainsi, dans Porco Rosso, voit-on un peu de loin la deuxième guerre mondiale et la puissance implicite de Mussolini et de l’oppression qui découle de sa prise de pouvoir. Cependant, elle est traitée en parallèle, sur un ton plus léger et du côté des personnages de l’ombre, les pirates de l’air.
Il aborde aussi les affres des affrontements dans le Château ambulant avec ce sorcier forcé de coopérer avec les puissances en présence. Nausicaä avec les conséquences des guerres menées avec des armes surpuissantes que l’on ne maîtrise pas et qui détruisent autant les assaillis que les assaillants. Dans Le vent se lève, le personnage principal va dessiner des bombardiers destinés à faire la guerre etc.
Girl Power !
Dans les oeuvres de notre homme, la gent féminine est à l’honneur et a toujours un fort caractère. Les filles ne sont pas là pour faire de la figuration. Notons que, s’il y a des personnages masculins centraux, ils sont souvent un peu en retrait par rapport aux filles qui sont, en général, les vrais personnages principaux de toutes ces histoires. Je trouve en effet qu'elles ont tendance à briller plus et à s'imposer.
Je peux vous citer dans le désordre Chihiro, dans Le voyage de Chihiro, qui ne se laisse pa abattre malgré sa situation plus que précaire dans ces sources chaudes destinées aux esprits de la nature.
N’oublions pas San, de Princesse Mononoké, bien décidée à libérer les dieux de la forêt de l’abattage sauvage des arbres, de l’emprise du fer et de celle des humains. Elle représente d’ailleurs pour moi la quintessence de la femme forte et déterminée.
Nausicaä, dans Nausicaä de la Vallée du Vent, est une jeune princesse qui lutte pour que son peuple retrouve une terre dépourvue de toute pollution et qui affronte ceux qui veulent les asservir, prête à tous les sacrifices.
Je peux aussi citer Fio, dans Porco Rosso, cette jeune mécanicienne qui ne se laisse pas démonter face à Porco ou aux pirates de l’air et qui sait se faire respecter et entendre dans ce monde exclusivement masculin. Enfin bref, vous l’aurez compris, les filles ne se laissent pas faire et agissent.
Une fascination pour les objets volants
Un autre thème qui revient assez souvent dans les oeuvres de notre homme, ce sont bien entendu les avions et tout ce qui se rapproche des objets volants. En effet, Miyazaki nous a conté pas mal d’histoires avec ce thème : Porco l’aviateur, Le Château dans le ciel, avec cette île qui se déplace dans les airs et les pirates du ciel à bord de leurs engins légèrement insectoïdes.
Nous avons aussi Kiki, qui se déplace dans les airs avec son balai et qui constitue une véritable fascination pour Tombo (qui en japonais se prononce comme le mot “libellule”, un hasard ? Je ne pense pas, personnellement) qui va jusqu’à se créer son propre avion sur sa bicyclette afin de s’évader dans les airs. Nous avons pour finir, Le vent se lève, qui relate l’histoire d’un ingénieur aéronautique, Jirô, qui conçoit des avions.
Mais je peux aussi citer l’étrange aile volante de Nausicaä, la toupie de Totoro, Hawl qui se transforme en grand oiseau. Mais l’exemple le plus flagrant est celui que j’ai cité plus haut : le nom du studio, directement tiré des avions italiens de la seconde guerre mondiale.
Des personnages féminins trop semblables ?
La critique que j’entends souvent à propos de Miyazaki, c’est que ses personnages, surtout féminins, ont tendance à tous se ressembler physiquement et qu’au final, il ne travaille pas tant que ça leur design et qu’en fin de compte il évolue peu d’un film à l’autre.
À titre personnel, je trouve certes une certaine ressemblance entre ces filles, mais cela ne me choque pas plus que ça. D’un, je trouve normal que le style de l’auteur se retrouve dans tous ses films car au final, c’est sa patte qu’il met dedans et c’est son style, sa signature. De deux, si l’on se penche un peu plus sur ces visages, je trouve qu’ils sont de moins en moins poupins, plus fins et plus détaillés au fil de ses oeuvres.
Mais il y a une chose que l’on ne pourra jamais lui renier, c’est qu’il a un style bien à lui et qu’on ne le voit pas partout dans l’animation japonaise. On reconnaît un film de Miyazaki au premier regard.
Il s’en va et il revient, comme un tout petit refrain
Au cours de sa longue carrière, Hayao Miyazaki a, à plusieurs reprises, annoncé qu’il partait à la retraite. En effet, en 1998, après Le voyage de Chihiro, il se retire à proximité de Ghibli dans un atelier dont il a, comme pour Ghibli et son musée Ghibli, lui-même dessiné les plans : Butaya (que je traduirais par “l’antre du cochon”, sans doute en lien avec Porco Rosso, ceci est ma propre interprétation). Là, il entend réaliser des projets plus petits et s’occuper ainsi dans ce qui l’éclate tout en ralentissant un peu le rythme. Car le monsieur commence à atteindre un certain âge et le stress, ainsi que la fatigue de la production de longs métrages commencent à se sentir. Y naissent des courts métrages ainsi que des mangas. Il y donne également des cours d’animation aux jeunes recrues de Ghibli.
Cependant, il voit sa “retraite” interrompue lors du décès de celui qui devait lui succéder, Yoshifumi Kondô. Le bâtiment va donc plus servir de lieu pour les réunions et les interviews que pour faire de la création. Il rempile donc pour quelques années.
Il se retire également après Le vent se lève, en 2013. Pourtant, après avoir commencé à réaliser un court métrage, Boro la petite chenille (qu’il avait hésité à réaliser en long métrage à la place de Princesse Mononoké), notre homme décide de se remettre en selle car il trouvait frustrant de ne pouvoir exploiter au maximum son histoire. Il revient donc en 2016, prêt à nous offrir une nouvelle oeuvre.
Notre homme a pourtant 76 ans et devrait être fatigué et épuisé de s’investir autant dans ses oeuvres. Mais il faut croire que la passion ne laisse pas de répit et que pour lui, le dessin animé c’est la vie et la chanson Moi je veux mourir sur scène semble refléter son projet de vie.
L’univers de Hayao Miyazaki est tellement complexe et fourni qu’il faudrait rédiger des pages et des pages pour lui rendre vraiment justice. Le seul conseil que je puisse vous donner est que si vous ne connaissez pas encore, il faut que vous vous plongiez dans ces univers enchanteurs, fascinants et merveilleux. Vous ne regretterez pas ce voyage, je vous le garantis.
maritza
Le 21 mars 2017 à 18:07bravo pour le rappel de ce belles histoires qui nous font retrouver notre âme d'enfant