Fairy Tail est un manga créé par Hiro Mashima publié pour la première fois en août 2006 au Japon. Il s’agit d’un shonen assez classique qui a eu le droit à une adaptation en série animée, mais aussi des séries dérivées.
Hiro Mashima, l’auteur de Fairy Tail, a peu de séries à son actif. Son précédent travail de grande importance est Rave, publié de 1999 à 2005 en 35 tomes. Fairy Tail fait partie des grosses séries du moment, mais avec une plus faible aura que One Piece ou L’Attaque des Titans.
La magie de Fairy Tail
Le monde de Fairy Tail est un monde basé sur la magie. Tous les humains ne peuvent pas l’utiliser. Ici, les mages se sont pas des vieillards en toge blanche empli de sagesse, mais de simples humains, ce qui fait qu’ils ont beaucoup de sorts offensifs qu’ils combinent à des attaques au corps à corps. Les mages peuvent rejoindre des guildes officielles qui doivent respecter certaines règles établies par le Conseil de la Magie. Il y a aussi des guildes non officielles, donc dans l’illégalité. Fairy Tail est une guilde officielle dans laquelle on retrouve un grand nombre de mages. Le manga commence par la rencontre entre Natsu Dragnir, un mage de feu de Fairy Tail, et Lucy Heartfilia, une mage constellationniste (elle peut invoquer des esprits à l’aide de clé) qui intégrera cette guilde. A ce duo, s’ajoute Happy, un chat ailé, Grey, un mage de glace (donc souvent en opposition avec Natsu) et Erza, une mage pouvant revêtir diverses armures lui conférant des aptitudes spéciales. La guilde des fées nous est présentée comme une grande famille, ce qui sera rappelé très régulièrement, permettant aux héros de se surpasser. Une fois le pitch posé, on retrouve les codes du shonen. La guilde est attaquée, les mages la défendent, il y a des blessés et Natsu, le héros, trouve toujours un moyen de se surpasser pour vaincre l’ennemi. Là où Dragon Ball Z permettait la transformation en Super Sayen, Fairy Tail évite l’utilisation d’un élément similaire en proposant une surcharge de pouvoir qui n’est que temporaire. Pour éviter le côté répétitif des situations que l'on peut voir dans un shonen classique, la série a un atout dans sa manche.
Des fils rouges
La série développe assez rapidement un certain nombre de fils rouges afin de tenir le lecteur en haleine. Ils sont toujours présents en filigrane car ils se réfèrent à des événements ayant particulièrement touchés les personnages. Le plus important concerne les dragons. En effet, dans le monde de Fairy Tail, certains mages sont ce qu’on appelle des Chasseurs de Dragon. Ces mages ont, pour la plupart, été élevé par des dragons, qui ont tous disparu à la même date, le 7/7/X777 (l’histoire débute en X784, soit 7 ans plus tard). C’est une des grandes énigmes du manga, savoir ce qu’il est advenu de ces dragons. Un des autres fils rouges concerne Zeleph, c’est un mage noir vieux de 400 ans et qui a créé des démons qui posent régulièrement problèmes aux héros, et dont le livre est très souvent cités.
Il y a d’autres fils rouges moins intéressants comme la quête de Lucy pour récupérer les 12 clés d’or, qui comme les chevaliers d’or de Saint Seyia représentent les douze signes astrologiques permettant d’invoquer de puissants esprits. Enfin, le but du Conseil de la Magie est de détruire toutes les guildes clandestines, celles-ci sont regroupées autour de trois guildes principales : Oracion Seis, Grimoire Heart et Tartaros, réunies sous le nom de l’Alliance Barham.
Lire ou regarder ?
Comme tout manga à succès, Fairy Tail a été décliné en anime. Il a été lancé en octobre 2009 et compte plus de 200 épisodes. Il est très bonne facture et surtout ne tire pas en longueur, un épisode correspondant environ à deux chapitres du manga. Du coup, les combats sont rapides, et en général, on en suit plusieurs en parallèle, ce qui permet de ne pas s’éterniser 20 minutes sur un seul affrontement, contrairement à DBZ par exemple. On note une différence majeure au début : il s’agit de cercles magiques qui apparaissent quand les mages lancent leurs attaques. Ce procédé n’existe pas dans le manga et sera finalement abandonné. Comme dans d’autres animes tirés de mangas, on remarque la présence d’épisodes filler qui permettent d’éviter que l’anime ne rattrape la série. Si certains sont inutiles, d’autres apportent de l’épaisseur à l’univers. Cependant, ces épisodes fillers sont assez peu présents dans la série. D’ailleurs, afin d’éviter un trop gros rapprochement, l’anime a du être mis en pause pendant un an, d’avril 2013 à avril 2014.
Peu après le chapitre 250, dans le tome 30 du manga (et dans l’épisode 122 de l’anime), l’auteur a choisi de faire une ellipse de sept ans, laissant le lecteur assez perplexe puisque cela aurait pu être la fin de la série étant donnée les événements qui s’y déroulent, mais cela aurait aussi laissé trop de questions en suspens. Il se trouve que cela avait surtout pour but d’offrir à tous les personnages secondaires sept ans où ils ont pu s'entraîner pour rattraper le niveau des héros disparus.
Dans le même esprit, la fin du tome 35, correspondant à l’épisode à l’épisode 175, nous offre une sorte de vision de l’avenir avec la mise en place de plusieurs éléments, ce qui avait de quoi frustrer le lecteur. Celui-ci avait peu de temps à attendre pour lire la suite, alors que pour la version animée, cet aperçu correspondait au dernier épisode avant la pause d’un an.
L’auteur a su jouer avec d’autres codes. On retrouve ainsi un arc narratif traitant du voyage temporel avec des personnages venant du passé, d’autres venant de différents futurs, montrant ainsi que le chaque événement permet au futur de diverger et de créé un nouvelle branche d’histoire. Un autre arc nous montre un univers alternatif, avec une magie plus limitée. L’auteur en profite d’ailleurs pour répondre à des questions concernant certains personnages dont on ignorait jusqu’alors l’origine ou la véritable identité, mais malheureusement, ce n’est pas l’arc le plus passionnant de la série.
Concernant les moyens des voir ou lire la série, c’est assez simple. Pika publie le manga en français. Actuellement, la série compte 43 tomes et bénéficie d’une publication bimestrielle. Pour voir l’anime, plusieurs choix s’offrent à vous, soit acheter les coffrets DVD, qui sont actuellement au nombre de 18, allant jusqu’à l’épisode 175, soit regarder Game One. La chaîne offre une large visibilité à la série, puisqu’elle diffuse en général deux épisodes par jours, à trois créneaux différent : le matin autour de 8h, le midi, et le soir autour de 17h pour la semaine, et en général le week-end 6 ou 7 épisodes sont diffusés d’une traite, reprenant les épisodes diffusé en semaine.
Force et faiblesses
Comme toutes publications, la série possède des points forts et des points faibles. Un des gros atouts de Fairy Tail est la continuité instaurée, qui fait qu’un élément placé à un moment peu paraître innocent mais se révèle être partie prenante d’un plus grand tout. Si en première lecture, cela n’est pas forcément visible, il suffit de relire les tomes pour voir que certaines choses sont mises en place extrêmement tôt. Par exemple, Zeleph est mentionné rapidement dans le manga, mais il n’est plus utilisé pendant pas mal de temps et revient à la charge lors de l’arc sur l’île de Tenro soit aux alentours du chapitre 200. Un autre point positif est l’humour. Même si la série n’est pas tordante, elle fait régulièrement sourire, malgré la répétition des gags, notamment les affrontements Natsu/Grey.
Parmi les points négatifs, on peut retenir le fan service de plus en plus présent, et la tendance des héroïnes à se retrouver à poil, les vêtements totalement déchirés, ou haut moins la partie haute. Il y a aussi l’augmentation mammaire subie par Lucy depuis le début de la série. On peut enfin être lassé par la facilité avec laquelle les personnages pleurent. Dès qu’un de leur amis est gravement blessé, c’est une rivière qui leur sort des yeux.
Crossover et série dérivée
Mashima s’est amusé à mettre des références à son autre travail important, à savoir le manga Rave. Ainsi, le personnage de Gerald (Fairy Tail) est très semblable à celui de Sieghart (Rave). De même, on retrouve le personnage de Plue, petit animal accompagnant le Rave Master, qui est aussi un esprit que peut invoquer Lucy.
Il y a d’ailleurs un chapitre crossover entre les deux séries nommé Fairy Tail X Rave. Ce crossover a été adapté en version animé et offert avec le tome 39 de Fairy Tail. Un autre crossover a eu lieu avec une série dont l’univers est proche. Il s’agit de Seven Deadly Sin. Ce chapitre spécial a été publié le 23 décembre 2013. Il y avait eu un mois plus tôt un autre crossover entre les deux séries sous la forme d’un yonkoma, à savoir une planche de quatre cases que l’on trouve régulièrement dans les tomes de mangas.
Qui dit série à succès dit série dérivée. Ainsi depuis juin 2014, une série intitulée Fairy Tail Zero revient sur le personnage de Mavis, la fondatrice de Fairy Tail, et sur ce qui l’a conduite à fonder la guilde. Cette série est écrite et dessinée par Hiro Mashima. Un autre série dérivée nommée Ice Trail, elle aussi publiée depuis juin 2014, retrace le parcours de Grey, le mage de glace, depuis la mort de son maître jusqu’à son arrivée dans la guilde. Ces deux séries sont publiées dans le Monthly Fairy Tail qui, comme son nom l’indique, est un mensuel consacré uniquement à la série. Ce magazine est accompagné d’un DVD qui reprend quatre épisodes de l’anime. D’ailleurs, ce magazine arrive en France dès la mi-avril avec un prix de vente de 20€.
Fairy Tail est un très bon shonen, mais qui apporte un petit grâce à ses fils rouges, aidant le lecteur à rester fidèle à l’oeuvre (quel lecteur n’a pas envie de savoir ce qui est arrivé au dragon ?). La lecture est plutôt fluides et les combats sont relativement courts, ne s’étalant rarement pas plus de cinq chapitres. Une oeuvre qui se laisse lire/voir et relire/revoir facilement.