Après être revenu dans un premier article sur l'histoire de la saga en jeux vidéo, il est à présent temps d'aborder les adaptations cinématographiques dont celle-ci a fait l'objet : pour le meilleur comme pour le pire. Les concernant et comme vous le constaterez très vite, les différents opus sont de qualité inégale.
Le premier opus de la série qui vit le jour est arrivé dans les salles obscures courant de l’année 2002. Ce premier film est réalisé par Paul W. S Anderson. Il s'agit de la première adaptation avec acteurs. La première chose à noter est que l'histoire commence très fort car elle s’éloigne magistralement de la série de jeux vidéos. Oublions Chris, Jill, Claire et compagnie et faites place à Alice ! Ce personnage inventé pour le film se réveille dans un manoir totalement amnésique et fait très vite la rencontre d’un autre homme dont elle ignore jusqu’à l'identité. Mais, avant même de pouvoir faire davantage connaissance avec lui, un commando armé fait irruption dans le manoir et les kidnappe. Le groupe se dirige alors vers un accès sous terrain afin de prendre un train en direction du HIVE, laboratoire situé sous Racoon City. A ce stade de l’histoire, on comprend bien que le manoir est nécessairement le manoir Spencer. De plus, le train emprunté par les forces armées correspond bien à celui utilisé dans la série par Léon, Claire et Sherry pour quitter la ville. Néanmoins, il n’existe théoriquement aucune liaison entre le laboratoire de Birkin situé sous la ville et le manoir Spencer. Le groupe armé explique finalement à Alice qu’il a pour mission de pénétrer dans le HIVE pour neutraliser la reine rouge, intelligence virtuelle ayant exterminé tous les scientifiques du laboratoire après une fuite du Virus T dans leurs locaux. Dès cet instant on se rend bien compte du paradoxe. En effet, le virus T est un virus qui se propage par ingestion, morsure et plus généralement par contact. Tel qu’il est présenté dans le film, il s’agit bien d’un mode de contamination par inhalation. On notera également l’incohérence quant au fait que la reine rouge se trouve sous Racoon City et non en Russie comme cela est le cas dans les jeux-vidéo, mais, cela relève plus du point de détail. Pour ce qui concerne le laboratoire en lui-même, on sera ravi de retrouver le même univers que celui des premiers épisodes de la série. L’ambiance est au rendez-vous et les lickers, monstres emblématiques de la licence aussi. Par contre, aucune trace de William… La fin du premier film se termine en apothéose et Alice est finalement capturée par Umbrella en compagnie de l’un de ses autres compagnons. Lequel est placé dans le programme Némésis.
Dans le second film, Alice s’échappe du laboratoire d’Umbrella et se retrouve dans une Racoon City dévastée. Aidée de Jill Valentine et d’employés d’umbrella (parce que, comme je le disais tout au début, tous ne sont pas méchants), celle-ci devra alors combattre le Némésis et échapper aux monstres présents dans la ville. La ville mise sous quarantaine, il est impossible de sortir. Seule Umbrella a la main mise sur les derniers hélicos restant. Le temps presse puisque la contamination du virus T progresse dans la ville. On ne manquera pas à ce titre de remarquer que le film fait ici état d'une propagation par morsure. Heureusement, le Dr Charles Ashford, bien qu’évacué, a toujours sa fille Alexia à l’intérieur même de Racoon City. Il reste donc à proximité afin de guider Alice et les autres survivants jusqu’à elle. Ceux qui parviendront à la retrouver pourront connaître le dernier moyen de quitter la ville et ainsi s’en échapper, avant qu’un missile nucléaire ne la rase en totalité. On en profitera pour noter qu’il n’existe aucun Charles Ashford dans la série de jeux vidéos et que malgré l’existence d’Alexia dans l’opus Code Veronica. Celle-ci ayant en effet pour père Alexander Ashford et n’a vraisemblablement jamais mis les pieds à Raccoon City. Les fans les plus fervants ne manqueront également pas de souligner le fait que Jill Valentine se met étrangement à fumer dans la saga cinéma. En définitive, malgré ces quelques petits détails, Apocalypse est sans doute le film de la série qui est le plus fidèle aux jeux. A ce stade, on perçoit bien la volonté des scénaristes de se servir des jeux tout en venant y greffer leurs idées à eux. Alors oui bien sûr c’est tout à fait louable et heureusement d’ailleurs qu’ils ne nous ont pas resservi un copier coller de ce que l’on connaît déjà… Mais d’un autre côté, la série se trouve totalement chamboulée. J’ajouterai que le personnage d’Alice est le point fort de cette adaptation sur grands écrans (incarnée par Milla Jovovitch) notamment en ce qu’elle apporte sa propre histoire d’ex agente de sécurité travaillant pour Umbrella. Vous pensiez que nous avions touché le fond ? Oh patientez encore un peu car le pire est à venir !
EXTINCTION, UN RESIDENT EVIL AXE MAGIE DANS UN MONDE POST APO
Si l’on n’est pas sans ignorer qu’Alice s’est fait injecter le virus T pendant sa captivité, ce n’est véritablement que lors de cet opus que ses pouvoirs seront vraiment extériorisés. Car oui, elle n’en a pas muté pour autant et a même réussi à développer d’incroyables capacités. Des pouvoirs magiques dans Resident evil, on se cramponne à son siège. C’est à moto qu’elle parcourra la planète à la recherche d’éventuels survivants. C'est en effet bien connu, dans RE, tout le monde est mort et s’est transformé en zombie ! Non en fait ça doit être dans The Walking dead plutôt…y’a cross over là ! Vous l’aurez donc compris, Resident evil extinction pousse plus loin encore le curseur de l’originalité. C’est clair, il n’y a plus personne ou presque sur la planète ! On est donc bien loin de la série que nous connaissons. Etrangement, même si ça part sur une voie différente, le film est quand même bien géré et plaisant. Extinction sera également l’occasion de retrouver Claire Redfield en tant que chef d’une caravane de survivants (il faut voir par là un convoi de plusieurs véhicules). En dehors du fait qu’Ali Larter colle parfaitement au rôle, le caractère du personnage est relativement fidèle à celle que nous connaissons. Ce film est aussi sujet à une scène dans le même style que les oiseaux d’Hitchcock. C’est amateurs apprécieront. Alice fait la découverte d’un carnet précisant qu’une ville, Arcadia, serait épargnée par l’épidémie. Tout le monde, faute d’objectif viable, se met alors en route vers ce nouvel espoir. Du côté d’Umbrella, les choses sont relativement complexes. La diffusion de l’épidémie à l’échelle mondiale les ont poussés à se réfugier sous terre. C’est Wesker qui est présenté comme en étant le président. Hep hep hep, minute… Pourquoi…pourquoi avoir fait une telle hérésie !? Non mais sérieusement, Wesker n’a jamais été le PDG d’Umbrella, au contraire, il a tout fait pour la combattre ! C’est aussi blasphématoire que si on avait mis Magnéto à la place du professeur X (cf X-men) ou Seymour à la place de Tidus (cf : FFX). Je veux bien que l’on change des choses, que l’on réarrange…mais on n'a pas le droit de faire de tels sacrilèges… On a pas le droit de changer les gens de camp comme ça juste pour le fun :/ ! En parallèle, un scientifique d’Umbrella, Isaac, cherche par tous les moyens à capturer Alice afin d’obtenir un échantillon de son sang. Sang réputé être un antidote contre le virus T. Non mais n’allez pas croire que les scientifiques de chez Umbrella sont tous des gens biens hein ! Ce n'est pas comme si ce scientifique en question n’avait pas donné à manger à des monstres deux de ses collègues… Ce sont notamment ses recherches qui l’amènent à la création de clones d’Alice, lesquels seront découverts par le modèle originel après avoir infiltré l’une des bases d’Umbrella. Pendant ce temps, Claire continue sa route vers Arcadia avec ce qu’il reste de survivants.
Accompagnée de ses clones, Alice se rend à Tokyo pour tuer Wesker. Cependant, ce dernier parvient une fois de plus à s’enfuir et s’arrange pour lui ôter le virus T, anciennement présent dans son organisme. Alice perd ainsi tous ses pouvoirs. Rendue en Alaska, là où devait théoriquement se trouver Arcadia, Alice ne trouve aucune trace des autres. Claire Redfield, seule personne présente sur les lieux l’attaque par surprise. Mais, celle-ci se trouve en réalité sous l’emprise du dispositif thoracique dont j’ai déjà eu l’occasion de parler en abordant les jeux. On comprend donc assez vite que les scénaristes des films se sont attaqués à Resident evil 5 (jeu sorti en 2008). Là où ça se corse c’est qu’il y aura très vite mélange entre les plagas d’Afrique (dits de type 2) et le virus T. Distinction qui n’est nullement expliquée dans aucun film ! Pourtant les effets des virus sont foncièrement distincts puisque si dans le cas du virus T, il s’agit de « zombies », dans le cas des plagas ce ne sont que des « infectés » ! Et cela change tout voyez-vous… On nous farcie donc plusieurs types de virus totalement distincts en nous laissant penser qu’il s’agit du même virus (le Virus T). Or, je suis désolé puisque si le virus T originel génère des zombies au sens où on l’entend, les plagas de type 2 (Distinguables des plagas de type 1 en ce sens qu’ils sont implantés par voie orale et à l’état adulte, dans l’organisme hôte. Les plagas de type 1 sont quant à eux implantés à l’état embryonnaire par voie intraveneuse) ne créent aucune altération corporelle sinon l’apparition d’une mâchoire quadriparties. Mais en somme, ce film est, avec le précédent, l’un des meilleurs que la série puisse compter. Le scénario se tient, le bestiaire est varié… Le film se termine même sur un super cliffhangher et lorsque l’on sort de la salle on a qu’une envie : connaître la suite.
RESIDENT EVIL RETRIBUTION, LE DEBUT DE LA FIN
Alors là, je ne sais pas ce qu’ont fumé les scénaristes…mais ça dépasse l’entendement ! Comme beaucoup de fans, j’étais très impatient de voir ce que pouvait donner la suite d’Afterlife. Les personnages principaux semblaient perdus, on frissonnait presque pour eux…. Umbrella les encerclait avec une quantité incroyable d’hélicoptères, bref, la situation semblait désespérée… Il y avait donc possibilité de faire quelque chose de bien. Alors pourquoi diable avoir bâclé cette reprise et décidé qu’Alice serait capturée par Umbrella puis envoyée dans un complexe Russe afin d’être projetée dans un rêve virtuel décrivant une famille heureuse…?! La Bande annonce en dit long. Non le lien est bon, ne vous inquiétez-pas. Surprenant non ? Il n’y a donc pas de rapport entre le début de Rétribution et la fin du film précédent…Ah parce que vous pensiez que vous auriez enfin la réponse au final d’Afterlife, ahahah ahahahah ahahahaha. Et devinez qui vient aider Alice cette fois-ci… Je vous le donne en mille : Ada Wong ! Bon, c’est une espionne d’Umbrella, on est plus à ça prêt hein… Elle qui a toujours lutté dans la série contre l’entreprise, la voilà membre à part entière. On marche sur la tête… Le pire c’est que l’actrice s’accorde très mal avec le personnage en lui-même censé rivaliser de cynisme et d’humour. L’actrice du film ne respire pas la joie et manque de répartie, tout le contraire de l’Ada Wong que l’on connait donc. Et alors là, on sombre au fond du fond du fond. Car, si le scénario en lui-même est confus à souhait : Alice progresse en effet dans le complexe d’Umbrella dans l’espoir de s’échapper. Mais ce complexe est particulier, il vise à recréer des villes, des ambiances et de « tester » les créatures possédées par Umbrella. En fait ce qui me gène le plus c’est qu’Alice sera aussi confrontée aux clones de tous ses amis décédés pendant l’histoire (Vous avez dit WTF ?). Pour faire court, ils ont pris tous les gros boss des films antérieurs, tous les personnages semi principaux, ils ont tout copié collé dans une sorte de complexe bizarre capable de créer des simulations de Moscou, de Tokyo… et l’héroïne doit se débrouiller avec… Et c’est censé s’appeler scénario ?! Non et puis, le ponpon est quand même attribué au groupe de sauvetage d’Alice. Si Léon S Kennedy est bien présent, on est en réalité loooooooooooooooooooooooooooooooooiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnn du personnage que l’on connaît. Du mec plutôt pas mal, courageux, honnête, courtois, on passe au beauf, un peu rebelle… C’est une véritable insulte à la série et je pèse mes mots. Je pense qu’il n’est même pas nécessaire de dire que Wesker va ensuite s’allier à Alice et aux autres afin de livrer bataille contre les armes biologiques, non vraiment pas… Vous pensez vous que Dark Vador aurait fait alliance avec Yoda pour lutter contre l’empire ? Moi pas.
Je ne peux vous le cacher, Resident evil premier du nom a davantage l’allure d’un film à petit budget que d’un film graphiquement somptueux. J’y verrai presque des similitudes avec Sharkman, tant l’appréhension technique de l’horreur laisse à désirer. A titre d’exemple je pourrais citer le découpage d’un personnage par l’intermédiaire d’un quadrillage laser. Ce passage est si grotesque et si long qu’il ne peut que rendre mal à l’aise… Extinction et Afterlife sont pour leur part bien gérés. En dehors de ces détails, l’ambiance de la série est globalement respectée. La BO est également sympathique même si elle ne peut manifestement pas s’écouter en dehors du film, la plupart des pistes étant en effet des effets sonores plus que des morceaux à proprement parler. Quant aux acteurs, il y a du bon comme du mauvais. Si j’ai déjà eu l’occasion d’en toucher quelques mots, j’insiste sur le fait que Retribution est un navet. En définitive, malgré la grande part de liberté scénaristique prise par rapport aux jeux, la série de films Resident evil reste néanmoins une liste de choses à voir dès lors que l’on n’est pas trop regardant, ni sur la qualité, ni sur le scénario. Cependant, je vous déconseille fortement le dernier opus à savoir Retribution. En plus de ne rien apporter à l’histoire antérieure, il constitue une dérive grave et manifestement intolérable de la part des scénaristes. On peine ainsi à envisager un avenir pour les films Resident evil avec acteurs malgré l’annonce d’un épilogue en 2016.
LA SAGA D'ANIMATION, DEUX OPUS QUI RELEVENT LE NIVEAU
A l’heure actuelle, il n’existe que deux films d’animation Resident evil. Le premier est intitulé dégénération, le second damnation. Si j’ai été assez dur avec les films avec acteurs, vous verrez comment la série d’animation rattrape largement le niveau. Vous ne devinerez jamais : cet opus s’inscrit parfaitement dans la trame originelle de la série vidéo ludique. Ici plus question de prendre des personnages, des lieux, de tout mettre dans un mixeur et de nous sortir 2 fois sur 4 une bouse. Non non non, ici la qualité est de mise. Et pourtant, le scénario est totalement inédit. C’est donc la preuve qu’une telle symbiose est possible !!!!!!! Cet opus met ainsi en scène le duo de Racoon City, Léon et Claire, en 2005. L’histoire a donc lieu entre RE4 et RE5 et se déroule au sein de l’aéroport d’Hardvardville. Il sera question du virus T mais également du Virus G. Ici pas question de vous spoiler, le film vaut vraiment la peine. Enfin tout du moins dès lors qu’on aime l’univers…
Le second film d’animation : Resident Evil Damnation, poursuit quant à lui le formidable travail d’adaptation entamé par le premier opus. Ainsi, en plus de restituer les voix originales et les personnages dans leur véritable camp, Resident evil Damnation apporte lui aussi un scénario inédit. Le conflit, localisé dans l’europe de l’Est met en scène le duo Léon-Ada, face à un état miné par une guerre bactériologique sur fond de conflit indépendantiste. Les fans auront plaisir à retrouver de nombreux monstres issus du bestiaire de la série comme par exemple les lickers ou encore l’un des tyrans les plus coriaces : Mister X. Le film glisse ainsi de nombreux easters eggs que seuls les initiés comprendront. On notera également la présence de plagas de type 2 sans que cela soit nommé comme tel. Souvenons-nous qu’une telle mutation avait été découverte dans Resident evil 5 alors que Chris œuvrait en Afrique. Bref, un film à voir si vous aimez la série vidéo ludique. Si tel n’est pas le cas, vous risquez de vous ennuyer profondément. Pour ce qui est de la réalisation, les films d'animation sont plaisants tant sur le plan de l’animation (sensiblement la même que celle des jeux) que du point de vue du scénario (qui tout en étant original s’intègre à merveille dans la saga sans la remettre en cause). La voix de Léon est celle de Matthew Mercer, lui même qui lui prêtera sa voix lors de RE6. Cela se passera donc de tout commentaire tellement son travail est à propos.
En définitive, ni la série de films classiques, ni celle de films d’animation ne vous permettront d’acquérir une entière connaissance de la licence. Car, si la première botte en touche afin de poser ses propres règles, elle ne conserve de ce fait que très peu de points communs avec l’histoire telle que nous la connaissons. Quant à la série animée, elle ne remplace pas sinon complète la saga de jeux vidéos mais, tout en restant dans les codes posés par chaque opus et sans pour sa part créer de contradictions. J’espère que ce dossier aura su répondre aux questions que vous pouviez vous poser quant aux adaptations cinéma de la célèbre saga qu’est Resident evil.
Lamesang
Le 26 avril 2015 à 22:09Pour info, Magneto a déjà remplacé Charles Xavier plusieurs fois.....dans Age of Apocalypse par exemple... Selon les films RE n'ont dés le départ rien à voir avec les jeux....mon favoris étant le 3Eme opus qui est celui qui s'éloigne le plus des jeux par son Ambiance Mad Max.