Nintendo est une entreprise qui a su rentrer dans l’histoire du jeu vidéo grâce à ses nombreuses licences : Marios,Zelda, Donkey Kong…
Kirby fait partie de ces personnages célèbres mais il ne possède pas la même aura vidéoludique que ses camarades. Super Mario Bros, Ocarina of Time, Donkey Kong Country returns peuvent facilement être classés parmi les classiques du jeu vidéo alors que Kirby reste l’éternel personnage glouton au centre d’œuvres destinées aux enfants. C’est pourtant mal connaître la production liée au personnage qui a changé mainte fois de direction en gardant toujours en vue l’accessibilité et l’univers fouillé.
L’histoire de la boule rose
Kirby voit ses origines apparaitre dans le studio japonais Hal Laboratory qui au début des années 90 accueillit Sakurai Masahiro un nouvel employé qui prendra une place importantes dans l’histoire de Nintendo. A cette époque, Sakurai et son équipe, soutenus par Satoru Iwata président du studio, vont développer un nouveau jeu de plateforme pouvant plaire à tous les joueurs, qu’ils soient expérimentés ou débutants. Le développement va se faire de manière assez classique et verra l’apparition d’un petit personnage rondouillard dans le but de tester le jeu, le véritable héros devant être créé plus tard pour faciliter la tâche des développeurs. Au final c’est bien Popopo aka le futur Kirby qui devint le personnage principal du jeu, sa forme étant devenue attachante et originale.
En 1992 le premier jeu du héros sort, Kirby’s Dream Land, un jeu de plateforme à l’univers enjoué voyant Kirby vivre de nombreuses aventures et devant affronter différentes créatures : les wadle dee, Whispy Wood l’Arbre lanceur de pommes, le Roi Dadidou et son marteau… Pour se défendre deux solutions s’offrent à lui, s’envoler en aspirant de l’air qu’il peut recracher ou bien aspirer directement les ennemis pour les manger. Premier épisode d’une longue série, Kirby’s Dream Land s’est vendu dans ses premières années à 1,5 millions d’exemplaires, un score honorable pour l’époque.
Jusqu’aux années 2000, Kirby a ainsi vécu de nombreuses aventures en 2D, le personnage créé a gagné en popularité au fil des années et la production de jeux ne s’est pas arrêtée. Des aventures classiques comme à son origine, des jeux plus variés comme avec Kirby’s Fun Pack en 1996 qui comporta pas moins de huit jeux (remake, nouvelle aventure, mini jeux) ou bien des jeux plus anecdotiques permettant d’exploiter la licence à moindre coup comme avec Kirby Pinball.
L’arrivée de la Nintendo 64 a permis à Kirby d’être modélisé en 3D pour la première fois dans le célèbre jeu Super Smash Bros., créé lui aussi par Sakurai en 1999. Le passage à la 3D ne fut pas la période la plus glorieuse pour la boule rose, malgré un opus en 2000 avec Kirby : Crystal Shards il faut reconnaître que les joueurs et les développeurs plébiscitent les mécanismes de jeu en 2D sur console portable pour ce personnage. La Game boy advance fut donc la plateforme privilégiée pour la production de nouveaux jeux, puis vint le tour de la Nintendo DS qui emmena un vent de fraicheur pour cette licence. Les deux écrans de cette console et l’écran tactile ont permis aux créatifs d’être innovants, d’expérimenter de nouveaux gameplay pour éviter de faire le sempiternel même jeu de plate forme.
La diversité des gameplay
Kirby a su s’imposer dans l’univers vidéoludique grâce à son côté mignon, mais s’il a réussi à perdurer c’est grâce aux développeurs de Hal Laboratory qui ont sans cesse innové pour créer de nouvelles mécaniques de jeux propres à la boule rose. Si au départ les jeux Kirby sont de simples jeux de plate forme, avec toutefois la particularité que Kirby peut voler et aspirer ses ennemis, il faut reconnaître que très rapidement de nouvelles caractéristiques ont enrichi le gameplay du personnage. Dès le deuxième épisode Kirby’s adventure, Kirby obtient la capacité de copier le pouvoir de certains ennemis qu’il aspire. Ce nouveau pouvoir devient rapidement un incontournable du personnage, outre le fait que cela permet de varier grandement les phases de jeu et que le joueur possède plus de liberté en décidant d’utiliser tel ou tel pouvoir, il faut noter que cela permet aussi de modifier l’apparence de kirby et donc son impact sur les fans. Kirby est un personnage mignon de base mais toutes ces nouvelles déclinaisons vont enrichir cette notion, certains préfèreront un Kirby se baladant avec un petit bonnet vert et une épée, tandis que d’autres seront amateurs d’une coiffure enflammée et ainsi de suite.
Les bases de gameplay de la série sont ainsi posées au début des années 90, les épisodes suivants ne dériveront pas de cette feuille de route tout en apportant quelques petites nouveautés. Ainsi l’idée des personnages accompagnateurs fut plusieurs fois exploitée par la licence. Hiboux, Hamster et autres ont pu aider Kirby dans sa quête, modifiant les habilités du personnage ou attaquant des ennemis. Ce fonctionnement est apparu de manière récurrente dans les différents opus, ainsi la boule rose a pu être aidée au cours de sa carrière par des animaux, d’autres kirby appelés par un téléphone portable, ou bien par vous-même joueurs contrôlant des wadle dee dans des modes coopérations.
S’il a fallu attendre les années 2000 pour voir de réelles évolutions de gameplay grâce à l’apparition du tactile, il faut noter que Kirby a toujours fait l’objet d’adaptation dans d’autres types de jeux classiques : des jeux de puzzles, de Tetris, de flipper… Une très grande variété de jeux qui n’avaient aucunes prétentions vidéoludiques mais qui permettaient d’apporter du contenu bonus sous forme de mini jeux dans les épisodes principaux, ou bien de faire des jeux de transition entre les classiques. Parfois Kirby a vraiment poussé certains concepts plus loin, comme avec Kirby Air Ride en 2003, un jeu de course lorgnant sur le jeu d’aventure. Plusieurs modes sont disponibles, pour faire des courses classiques, des aventures avec recherche de boost et d’items, des batailles en mode petites voitures… L’initiative n’a pas vraiment pris, et ce concept Gamecube de restera pas dans les annales de la série.
L’arrivée de la Nintendo DS a été une vraie bouffée d’air frais pour la série qui ne cesse depuis d’innover. L’écran tactile a ainsi été utilisé de manière très pertinente, avec Kirby et le pinceau arc en ciel en 2005 c’est la possibilité de faire mouvoir Kirby qui a disparu. En effet dans ce jeu on guide uniquement Kirby, il est sous forme d’une boule rose et peut uniquement rouler ou charger. Pas de sauts, pas de marche, non c’est le chemin tracé sur l’écran qui permet de faire bouger le personnage. Il y eu aussi Kirby Mass Attack en 2011, cette fois ci il faut gérer une troupe se composant de 10 Kirby maximum. Là encore ces petites boules roses ne peuvent marcher, on va pouvoir les déplacer par paquet en les sélectionnant ou encore les lancer sur les ennemis avec le stylet. Le jeu innove encore plus avec la gestion de cette troupe de Kirby, en effet un ennemi pourra être difficilement vaincu avec seulement 5 Kirby par exemple, et certains mécanismes ne fonctionneront qu’avec un nombre de héros adéquat.
Un gameplay peut ainsi être grandement modifié par l’utilisation d’une nouvelle technologique, mais aussi simplement par la modification du level design, de l’organisation des niveaux et personnages. Sous couvert d’un parti pris graphique audacieux, Kirby Epic Yarn en 2010 montre que graphisme et design sont étroitement liés au gameplay. L’ensemble du jeu est ainsi sous forme de laine, les plates forme sont des mélanges de patchworks cousus, les personnages sont en fil de laine… Il est donc par exemple impossible pour Kirby d’aspirer ses ennemis, en effet il est en laine, il faudra donc les détricoter, il en est de même pour certaines plateforme pouvant révéler des secrets une fois les coutures enlevées. Les transformations existent toujours mais pour cela il faut recoudre Kirby dans une nouvelle forme en voyant certains patrons. Bref même si le jeu reste de type plateforme il faut comprendre que cette modification de graphismes a impliqué une refonte totale des mécanismes de jeu.
Un univers codifié
Les jeux Kirby sont reconnus par tous, des graphismes colorés, des personnages récurrents, une musique guillerette, de nombreux éléments qui permettent de créer une identité forte mais qui peuvent aussi donner une image extrêmement enfantine à cette série à tord ou à raison. L’univers graphique de Kirby est riche, c’est ce qui fait sa force. Les personnages créés sont devenus emblématiques : Il y a Meta Knight le chevalier masqué et le Roi Dadidou le pinguin énervé en tant qu’ennemis récurrents, les wadle dee ces petites créatures rouges vivants à Dreamland, les Minérisson au épines invincibles… Kirby est de plus un personnage avec ses caractéristiques propres, il est glouton et joyeux, pour gagner des points de vie il faut ainsi qu’il mange différentes denrées comme des sodas ou des gâteaux. Il a aussi pour tradition de danser à chaque fin de niveau. Des petites choses simples qui permettent d’enrichir les codes de cet univers. La série a donc son propre bestiaire à l’instar d’un Mario, ainsi que ses niveaux fétiches en forêt/prairie. Tout cela est très doux, c’est un univers qui cherche à interpréter l’imaginaire de l’enfance, pas de violence, pas de réelles morts et ainsi de suite.
Il y a donc identité visuelle mais aussi identité sonore, Kirby c’est aussi des morceaux de musiques enjoués qui sont rentrés dans l’histoire des jeux vidéo. Jun Ishikawa en est à l’origine, il a composé le thème principal de Kriby’s Dream Land ainsi que la fameuse musique Green Greens, ode à la nature. Ces musiques sont utilisées dans tous les jeux Kirby sous différentes forme, ce sont devenus des classiques qui peuvent avoir un écho chez de nombreux joueurs à l’écoute de quelques notes.
Cette apparente simplicité fait oublier que les jeux Kirby possèdent énormément de secrets à dénicher. En effet le terme accessible serait plus approprié, les nombre de boutons utilisés par les joueur est assez faible et les actions effectuées par le joueur sont faciles à faire dans le but d’être un jeu disponible pour les enfants ou néophytes. Mais il est bien plus difficile de trouver toutes les portes secrètes, de débloquer toutes les musiques et autres contenus cachés. Les jeux kirby ont toujours eu ce mécanisme du « reviens-y », pour terminer complètement le jeu il faut refaire le niveau, prendre d’autres chemins, trouver les solutions pour accéder à certains endroits bloqués, bref une attitude totalement faîte pour les joueurs expérimentés qui peuvent toujours trouver un peu de challenge dans l’univers sympathique de Kirby.
Kirby est devenu aujourd’hui une composante de la pop culture, c’est un personnage ultra marketté qui apparaît sur de nombreux produits dérivés. Mais il ne faut pas oublier qu’il provient à l’origine d’un jeu vidéo qui pendant plus de 20 ans a su créer un univers solide et pouvant se réinventer. Chaque épisode est ainsi différent mais garde toujours la saveur du premier opus telle la fameuse madeleine.
Jeff
Le 24 octobre 2015 à 10:59Un personnage incontournable de la Nintendo mais qui, effectivement, n'aura jamais eu l'aura d'un Mario ou d'un Donkey Kong. C'est bien dommage d'ailleurs. De premier abord, le personnage ne semble pas avoir énormément de disposition à évoluer alors qu'en se creusant un peu la tête, les possibilités pourraient être infinies...