Round 1. Fight ! Triangle, Rond, Carré, Carré, Rond, Triangle, Croix, Carré, Rond, Triangle…et KO ! Telle est la puissance du 10-hit combo made in Tekken qui marche si bien contre le CPU en mode novice. Ça lui apprendra, à mon automate d’adversaire, à me narguer avant le combat dans une cut-scene !
C’est un fait, Tekken est un véritable monument du jeu de baston, un poing c’est tout. La série a accédé à la postérité après s’être illustrée au travers d’opus irréprochables et jouit à ce titre d’une renommée aussi bien internationale que méritée. Les détracteurs objecteront qu’il s’agit d’un misérable ramassis de ploucs désaxés qui s’échangent des gifles. Laissons ces tristes personnages déverser leur fiel, car la vérité est ailleurs : Tekken a su se forger un univers singulier qui dépasse le monde vidéoludique, tout en affirmant ses spécificités vis-à-vis de la concurrence avec ses fonctionnalités techniques, ses personnages et son scénario.
Le terme Tekken désigne un tournoi d’arts martiaux : le tournoi du poing d’acier (The King of Iron Fist Tournament) qui réunit des participants de tout azimut, aussi bien en termes de nationalité que de style de combat. Les motivations des organisateurs et des combattants sont également pour le moins diverses. La récompense du tournoi est souvent une belle somme d’argent, mais n’oublions pas la gloire et la fierté incluses dans le package du vainqueur absolu.
Quand on a 20 ans
Tekken est une belle et longue histoire contée par Katsuhiro Harada et l’éditeur Namco, forte de plus de vingt ans et ponctuée de joyeuses péripéties. Le bonhomme est d’ailleurs toujours aux manettes de la production de la série à l’heure actuelle. Le premier jeu de la lignée est édité en 1994 sur borne d’arcade puis en 1995 sur Playstation 1. Ce rythme de parution demeurera le même pour chaque volet à venir. En effet, les softs paraissent tout d’abord en version arcade, puis sont disponibles l’année suivante sur console. Ce modèle permet sans doute de disposer d’une période de test suffisamment longue pour recueillir les impressions des joueurs, corriger d’éventuelles imperfections, procéder à des rééquilibrages et proposer du contenu additionnel lors de la sortie à grande échelle du jeu.
La bagatelle d’une quinzaine de jeux a été commercialisée en près de 20 ans, en comptant les versions remasterisées et les cross-over. La licence a, tous jeux et supports confondus, atteint environ 35 millions de ventes à l'échelle du globe. La dernière production en date, Tekken 7, a grossi les rangs du catalogue de jeux arcade mais ne nous est toujours pas parvenu sur Playstation 4. Cela ne saurait tarder. On remarquera au passage que la série s’est récemment émancipée des supports historiques de Sony sur lesquels elle évoluait à l’origine, sans pour autant s’en affranchir. La Game Boy Advance, la Xbox et ses petites sœurs ainsi que la Wii U ont aussi leurs versions de Tekken. Il semblerait même que le PC ait le privilège de faire tourner Tekken 7.
Il n’y a pas que le contenu des jeux et le scénario à avoir subi des transformations d’envergure au cours de ces vingt dernières années. L’éditeur initial, Namco, a fusionné en 2006 avec Bandai pour former Namco Bandai. C’est comme lorsque Goku fusionne avec Vegeta en gueulant « FUSION ! » mais en beaucoup moins fun avec beaucoup plus d’argent à la clé. Cette information présente un intérêt, car ce rapprochement traduit une gestion du divertissement complètement repensée. La maîtrise technique de Namco sur le plan vidéoludique est un atout non négligeable dans la manche de Bandai, qui peut se targuer d’une expérience certaine dans la vente de figurines et de produits dérivés de grosses licences. Certes, les activités de Bandai étaient déjà très larges avant 2006 et regroupaient des jeux vidéo comme de la gestion de parcs à thème. Toutefois, cette opération symbolise le désir de rassembler en une seule et même structure des modalités différentes d’exploitation d’une série ou d’une licence pour en tirer des synergies. Mélangez une pincée de jeux vidéo, un soupçon de licences à succès et un zeste de figurines et jouets électroniques. Secouez un peu et vous obtiendrez un smoothie enrichi en vision stratégique.
Ma famille d'abord
Le scénario est une des forces de la série. L’intrigue trouve son fondement dans un affrontement familial, celle de la famille Mishima. La trame narrative de la licence est de surcroît ponctuée d’éléments surnaturels et fantastiques, ainsi que de références aux mythes et légendes populaires.
Dans Tekken 1 sorti en 1995, Heihachi Mishima est à la tête de la Mishima Zaibatsu, un véritable empire financier. C’est de plus un farouche partisan d’une éducation à l’ancienne qui entraîne son descendant Kazuya Mishima, à la dure, au style de combat familial. En réalité, sa femme est décédée lors de la naissance de son rejeton. Le père entretient de ce fait une haine inégalée à l’égard de son fils. Il décide lors d’un entraînement de jeter le pauvre enfant d’une falaise. En état de mort imminente à cause des blessures subies lors de sa chute, Kazuya jure de se venger de son père dans un dernier sursaut de colère. C’est à ce moment que le diable apparaît et lui propose un pacte. Le garçon survivrait s’il acceptait de servir de réceptacle. Kazuya donne son accord et parvient à rester en vie afin d’accomplir sa vengeance. Il hérite lors de ce tragique événement d’une large balafre en travers du buste.
Le fourbe Heihachi (à qui les pouvoirs publics n’ont, au passage, toujours pas retiré la garde de son enfant) adoptera par la suite un orphelin nommé Lee Chaolan. Il l’entraînera lui aussi au style de karaté Mishima. Une rivalité naît alors entre les deux frères, l’enfant adopté tant aimé et l’enfant naturel rejeté. Kazuya quitte alors le domicile familial, s’entraînant toujours plus durement, bien décidé à éliminer son paternel. Quelques années plus tard, Heihachi, connaissant les motivations de son fils, organise le premier tournoi du poing d’acier afin de tester ce dernier. Kazuya sort vainqueur de ce premier tournoi et rend à son géniteur la monnaie de sa pièce en le jetant dans un ravin.
Tekken 2, paru en 1996, met en scène Kazuya qui accède alors à la tête de l’entreprise familiale. Toutefois, son âme est consumée par le démon qui l’habite et sa gestion est impitoyable : extorsion, kidnappings, corruption et capture d’espèces protégées afin de réaliser des expériences scientifiques. Jun Kazama, agent et activiste en faveur des droits des animaux, est alors envoyée afin de faire cesser les méfaits du vil Kazuya. Heihachi, qui est parvenu à s’extirper des abysses, souhaite pour sa part infliger une cuisante correction à son impoli de gamin et s’entraîne en conséquence. Deux ans après le premier tournoi, Kazuya organise le deuxième afin de se débarrasser définitivement de ses ennemis. Cependant, Jun se trouve en fin de compte irrémédiablement attirée par Kazuya. L’enfant qui naît de leur union se nomme Jin Kazama. Le combat final oppose Mishima senior à son fils. Malgré sa transformation en démon, Kazuya lutte contre lui-même. Son bon côté, ravivé par Jun, fait face à son côté démoniaque. Heihachi prend donc l’ascendant et balance son fils dans un volcan. Décidément, la vengeance n’est pas un plat qui se mange froid !
Tel père, tel fils
Tekken 3 est commercialisé en 1998. Dans ce volet, Heihachi reprend alors son dû et revient à la tête de la société. Il crée les Tekken Forces, une organisation paramilitaire chargée de protéger la Mishima Zaibatsu. Cependant, une des équipes envoyées au Mexique dans le cadre d’un projet de fouille d’un temple est décimée. C’est l’œuvre d’une créature ancienne à l’apparence humaine, Ogre. La vie paisible de Jin et Jun est interrompue par l’arrivée de ce puissant ennemi. Le fils tente en vain de défendre sa mère de l’attaque du monstre et se fait assommer. A son réveil, il trouve sa maison brûlée et présume sa mère morte. Pris d’un accès de colère et jurant de se venger, il est possédé par le diable qui lui laisse une marque sur le bras. Il se rend auprès de Heihachi, qui accepte de l’entraîner dans le but de vaincre le meurtrier de sa mère. Lors du 19e anniversaire de Jin, Heihachi organise le troisième tournoi afin de faire sienne la puissance d’Ogre. Jin réussit finalement à battre la créature, qui s’est transformée pour atteindre sa forme finale, True Ogre. A la fin de l’affrontement, Heihachi exécute son petit-fils, estimant qu’il ne lui sert plus à rien. Toutefois, le démon ramène son hôte à la vie, puis Jin s’enfuit hors du temple.
Tekken 4 paraît en 2002. Heihachi tente dans cet épisode de devenir immortel. A cette fin, il collecte des échantillons du sang d’Ogre. Toutefois, le vieux filou ne possède pas le Devil Gene requis afin de réussir l’expérimentation. Mais il apprend que les restes de Kazuya ont été conservés dans un laboratoire de la G-Corporation et envoie des hommes le récupérer. Fâcheuse surprise, les soldats trouvent Kazuya en bonne santé et ce dernier s’empresse de les exterminer. En réalité, il a été ramené à la vie par la G-Corporation. Pendant ce temps, Jin s’est imposé un exil afin de développer un style de combat bien à lui et d'oublier le style de karaté Mishima issu de cette lignée maudite. Au cours du quatrième tournoi organisé par Heihachi, Jin est capturé par la Tekken Force et confiné au dojo Hon-Maru. Après avoir vaincu son père lors du combat final, Kazuya force Jin à se transformer en démon, mais est défait par son fils. Heihachi se mesure alors à son petit-fils pour tenter de s’accaparer le Devil Gene. Il échoue lamentablement mais est épargné par Jin, qui s’enfuit à nouveau.
Le cinquième opus principal de la série, sorti en 2005, reprend l'histoire là où elle s'était précédemment arrêtée. Des hélicoptères arrivent au-dessus du dojo où se trouvent encore les deux protagonistes battus par Jin, puis des robots pénètrent à l’intérieur de l’enceinte. Kazuya jette son père dans la mêlée avant de s’échapper. Les robots l’immobilisent alors et activent un détonateur qui engendre une puissante explosion. Raven, un agent mystérieux observant la scène, déclare Heihachi mort. La nouvelle se répand à travers le monde. 2 mois plus tard, un cinquième tournoi est annoncé. Il est organisé par Jinpachi Mishima, le père d’Heihachi, qui a été libéré suite à l’explosion du dojo. Ce sagouin d’Heihachi avait en effet enfermé son concepteur il y a 30 ans, pour lui dérober la Mishima Zaibatsu. Ces Mishima ont vraiment le sens de la famille ! Jinpachi, qui est aussi submergé par le Devil Gene, cherche un combattant capable de le vaincre. Et c’est Jin, arrivé à poings nommés, qui y parvient en réduisant son grand-père en poussière. Le petit-fils prend alors la tête de la Mishima Zaibatsu, en lieu et place de Jinpachi.
Tekken 6, commercialisé en 2008, semble dépeindre un Jin cherchant à assouvir un désir de contrôle planétaire, à l’instar de Kazuya lors de son ascension à la tête de l’empire familial. Le malandrin déclare en effet la guerre à toutes les nations. Le monde est consécutivement plongé dans le chaos et de nombreuses victimes sont à déplorer. Kazuya arrive en parallèle à la tête de la G-Corporation pour contrer son fils, qu’il considère comme un obstacle. Il place une prime sur sa tête dans le but de le capturer vivant. En conséquence, Jin annonce le sixième tournoi du poing d’acier. Le fils illégitime d’Heihachi et déserteur de la Tekken Force, Lars Alexandersson, obtient de Jin la confidence qu’il a déclaré la guerre afin de réveiller Azazel, le mal absolu, sommeillant au fond d’un temple. Sa forme physique ne peut en effet se manifester qu’en recueillant l’énergie négative à travers le monde. La bête ne pouvant être défaite que par un porteur du Devil Gene, Jin vainc le monstre.
L’ADN de la baston
Les fonctionnalités proposées par Tekken se sont étoffées au fil du temps. C’est le cas de l’apparition des pas et des projections de côté, des murs et éléments cassables présents sur un stage, ou bien encore du mode rage.
L’élément qui est le plus à même de distinguer la licence d’une autre série de jeux de combat est le juggle combo. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un combo, donc une succession rapide de coups. Cependant, c’est un combo aérien. En général, un premier enchaînement envoie l’adversaire en l’air, puis les autres coups maintiennent le personnage en suspension sans lui permettre de retomber au sol, rendant donc le joueur adverse complètement impuissant et lui imposant de subir la séquence complète sans qu’il puisse faire quoi que ce soit. Les joueurs les plus expérimentés sont parvenus à créer des juggle combos qui vident entièrement la barre de vie de l’adversaire.
D’un côté, cette possibilité est un véritable synonyme de liberté car les joueurs ont toute latitude pour inventer des combos efficaces. Ils peuvent laisser libre cours à leur créativité pour achever de nouvelles combinaisons. D’un autre côté, il s’agit de quelque chose de profondément frustrant, que ce soit pour les néophytes ou pour les joueurs aguerris car une fois en l’air, le personnage est extrêmement vulnérable.
Tekken possède d’ailleurs une énorme palette de coups par personnage. Certains protagonistes cumulent plus de 120 mouvements, en particulier ceux qui maitrisent plusieurs positions de combat et ont ainsi des coups différents assignés à chaque position. Les boutons du pad correspondent en principe aux membres du personnage, ce qui participe à la lisibilité des combinaisons. Sur Playstation, les touches triangle et carré contrôlent les poings, tandis que les touches croix et rond contrôlent les jambes. Même si cette idée paraît simple, la série est en définitive un jeu très technique qui est peu accessible au premier abord et qui nécessite beaucoup de temps et d’entraînement pour arriver à un résultat correct.
Le style graphique est unique. En particulier, lorsqu’un personnage porte un coup puissant, une explosion de lumière d’un style et d’une couleur spécifique au combattant apparaît à l’endroit de l’impact. Par exemple, les coups de Kazuya produisent des éclairs bleutés.
Les jeux de la licence se veulent dynamiques, demandant une certaine vivacité. Mais ce n’est pas un joyeux bordel à la Marvel vs. Capcom 3. Ici, tout est lisible et les joueurs qui privilégient la lecture du combat sont récompensés. La bande-originale de chaque opus est superbement réalisée et s’adapte merveilleusement aux stages. Le rythme des musiques retranscrit d’ailleurs souvent le dynamisme de l’action à l’écran.
Ca se bouscule sur le ring
Le roster est toujours plus imposant. Le nombre de personnages jouables a été multiplié par plus de 7 entre Tekken 1 et Tekken Tag Tournament 2, passant de 8 à 60. Avec le temps, certains personnages ont gagné leur indépendance. Certains étaient initialement disponibles en tant que costumes alternatifs d’un autre personnage. C’est le cas d’Angel, représentant la part de lumière de Kazuya, disponible dans Tekken 2 en tant que costume de Devil, puis jouable comme personnage à part entière dans Tekken Tag Tournament 2. Les combattants ont également acquis leur propre liste de coups, ce qui a contribué à leur réelle individualisation. Fini la palette de mouvements commune à Anna et Nina Williams !
Les développeurs ont mis un point d’honneur à rendre les protagonistes uniques, non seulement au niveau de leur style de combat, mais aussi de par leur personnalité. C’est ainsi que l’on retrouve des personnages loufoques ou tout simplement improbables. La liste est longue : Kuma (l’ours de compagnie de Heihachi qui s’exprime au travers de grognements qui sont compris par les autres personnages), Roger Jr (une mère kangourou et son petit dans sa poche ventrale tous deux affublés de gants de boxe), Bob (un prodige des arts martiaux qui est devenu obèse dans sa quête de corps parfait) ou Mokujin (un mannequin de bois enchanté qui copie le style des autres personnages) en sont des illustrations.
Le changement, c’est tout le temps
La série a su s’adapter avec son temps. En plus des évolutions déjà évoquées, Tekken a su se renouveler en apportant son lot de nouveautés. En somme, les ingrédients du succès se sont bonifiés avec l’âge. Des possibilités de personnalisation apparaissent dans Tekken 5. Les modes de jeu permettent de gagner des fonds destinés notamment à acheter des vêtements et accessoires en boutique. Ces fonctionnalités s’étoffent dans Tekken 6 et dans Tekken Tag Tournament 2. Certains objets, comme des armes à feu, deviennent utilisables en combat. Des mini-jeux en side-scrolling et du type beat’em all ont aussi été prévus dans certains opus.
L’apparition des modes en ligne a conféré un intérêt supplémentaire à la licence. L’introduction d’un système de classement dynamique, également présent hors ligne, a pimenté les parties. Tekken n’a pas non plus été épargné par la fièvre du free-to-play : Tekken Revolution a été un jeu gratuit proposant des micro-transactions, avec un système de pièces permettant de jouer, un peu à la façon des pièces de monnaie dans les bornes d’arcade.
S’il y avait un jeu de combat aussi hype et grand public que Tekken, ce serait Street Fighter. Fan-service et rivalité oblige, les papas des deux licences l’ont bien compris et ont tenté le pari de deux opus crossover. Chaque licence se doit d’incorporer les combattants phares de l’autre, mais à sa propre sauce. Pour le moment, seul Street Fighter X Tekken, produit par Yoshinori Ono et édité par Capcom a vu le jour. Le jeu vaut le détour, tant les personnages de Tekken sont méconnaissables dans le style graphique et le gameplay singuliers de Street Fighter 4. Tekken X Street Fighter, produit par Katsuhiro Harada, est en principe toujours sur les rails, mais n’a pas encore été finalisé. En tout cas, ça promet d’envoyer du lourd ! Un autre clin d’œil fait à Street Fighter est la présence de Akuma/Gouki dans Tekken 7.
La formule tag a été déclinée dans deux opus : Tekken Tag Tournament 1 et 2. Elle confère aux joueurs la faculté de participer à des combats en 2 vs 2 (non simultanés) avec des switchs de personnage durant le combat. A cette occasion, de nouvelles mécaniques de jeu sont introduites, comme les combos tag. Ceux-ci permettent de prolonger une combinaison de coups en changeant de combattant en plein combo.
Plus qu’un jeu, un monde
Tekken est un incontestable phénomène multi-médias. La licence a eu droit à un OAV très sympathique intitulé Tekken : The Motion Picture, un film d’animation nommé Tekken : Blood Vengeance et un manga paru dans le magazine en ligne Ultra Jump Egg. Mais l’énumération ne serait pas complète si l’on ne citait pas les deux films sur Tekken réalisés par Dwight H. Little puis Wych Kaosayananda. Les réalisateurs ont essayé de capitaliser sur l'engouement suscité par la série mais se sont violemment fourvoyés. Ces tentatives désespérées sont des navets absolus. Mais ce ne sont pas uniquement des insultes au septième art, ce sont des provocations directes envers l'esprit de Tekken. Les films ont choisi une orientation réaliste du style Ultimate Fighting Championship alors que la licence cultive un côté fantastique qui est complètement passé à la trappe. En plus, impossible de se représenter les personnages emblématiques dans les acteurs sélectionnés. Dans le premier film, Jin a une dégaine d'enfant et Kazuya a un bouc. WTF. Allons, pas de honte, Dragon Ball Z aussi a eu droit à sa daube de compétition Dragon Ball Evolution.
La série a su se forger au fil des années une solide fan base acquise à sa cause. Le nombre de joueurs en est tout simplement un indicateur. De nombreuses manifestations telles que des cosplays témoignent de l’amour que les passionnés de longue date, ou les nouveaux arrivants, portent à la licence. Dans un autre registre, des championnats e-gaming de Tekken sont souvent organisés à travers le monde, ce qui contribue à l’encrage du célèbre porte-étendard de Namco dans un contexte mondialisé.
Tekken est un incontournable pour les amateurs de jeux de baston. Le tournoi du poing d’acier est définitivement un jeu en béton. C’est aussi une série à haute valeur philosophique, car elle nous rappelle avec insistance que rien ne sert de courir, il faut partir à poings.
Dreadfox
Le 04 mars 2016 à 17:40Traites moi d'hérétique si tu veux, mais je trouve que le premier film Tekken est loin d'etre un navet absolu, c'est même plutôt un film correct. Et je dis ça en m'étant éclaté longtemps sur Tekken 3 et 6, et en appréciant beaucoup l'univers de la saga.
Farid
Le 04 mars 2016 à 19:29@Dreadfox sur l'échelle des adaptations de jeu vidéo, tu le met où ?
LeBleu
Le 05 mars 2016 à 03:34Voyons Dreadfox, loin de moi l'idée de te traiter d'hérétique ! Chacun a son opinion. Mais selon moi ce film est une très mauvaise adaptation du jeu. Je viens de le revoir. D'abord, il met l'accent sur un contexte géopolitique qui n'est pas du tout développé dans les premiers Tekken. L'univers dépeint dans le film est quasiment du post-apocalyptique, ce qui n'est pas absolument pas le cas de la licence, même si Tekken 6 se déroule sur fond de guerre mondiale. On peine à savoir à quel Tekken ce film fait référence, il semble que c'est un mélange d'à peu près tout. Le résultat fait bouillie infâme. Le scénario est à mille lieues du scénario réel. Où est la Zaibatsu ? Une ville qui s'appelle Tekken, ça sort d'où ? Jun est tuée par un missile ? Un des problèmes principaux du film, à écouter les personnages, c'est que le tournoi est une FIN et non pas un MOYEN comme dans la licence, apparemment les producteurs ne l'ont pas compris. Pas de démon, pas de vieille rivalité entre Kazuya et Heihachi. Il y a quand même un sentiment de vengeance, mais dans le film c'est du genre "je veux être le calife à la place du calife". La personnalité des personnages est complètement piétinée : Jin est un gamin rebelle visiblement amateur de parkour et de femmes, Kazuya (Kayuza et Heichachi en VF, au passage, n'importe quoi !) est représenté en pervers psychopathe violeur, Heihachi en vieux bonhomme soumis ! On peut prendre des libertés en faisant une adaptation, mais là ça devient folklorique. Les combats sont parfois sympathiques, c'est vrai. On reconnaît certains coups fétiches des combattants comme ceux de Bryan Fury. Les tenues sont fidèles. Le clin d'oeil aux stages, avec le décor de l'arène qui change à chaque combat, et la référence à l'écran de sélection des personnages sont appréciables également. Mais quelle est cette musique d'introduction du film qui a sa place à la WWE ? Ces clichés incessants de nanars ou de séries Z ? Ok, j'ai peut être été un peu extrême, ce n'est peut être pas un navet absolu. Le film a quelques atouts. Cependant, ils sont noyés dans un magma de médiocrité et brouillés par des raccourcis et des choix de réalisation douteux, ce qui, à mon humble avis, en font malheureusement une bouse tonitruante.
Dreadfox
Le 05 mars 2016 à 20:55@ Farid: Je encore loin de toutes les avoirs vus donc je ne peux pas vraiment le classer^^ Je suis peut-être un peu laxistes envers les adaptations (je suis du genre à bien aimer le 1er Tomb Raider, à considérer que Prince of Persia est une hérésie, mais qu'en tant que film il est divertissant, et à me marrer devant les Mortal Kombat), mais je dirais qu'en dehors de quelques choix maladroits, Tekken est distrayant et retranscrit pas si mal l'ambiance des jeux au final. C'est loin d'être une hérésie complète et une bouse sans aucun sens comme l'est Hitman:Agent 47 par exemple.
Dreadfox
Le 05 mars 2016 à 21:32@ LeBleu: Je ne dis pas. On aurait put faire une bien meilleure adaptation. Mais selon moi, le film ne s'en sort pas si mal, je m'attendais à bien pire en lanceant la lecture. Pour l'univers, le côté entreprises toutes puissantes se partageant le monde ne m'a derangé, dans le sens où Tekken 6 fait précisément ça, avec la Mishima Zaibatsu et la G-Corporation s'affrontant partout. Dommage que l'action ne se déroule pas au Japon par contre. "Bouillie infame" > Pas tant que ça. J'ai justement bien aimé le côté mélange. Et pour etre honnête, n'ayant pas joué au 1 et au 2, j'aurais moins aimé un film traitant exclusivement de cette période. Pour le coup de Jun, le film ayant fait le choix de ne pas vraiment utiliser le côté surnaturel (et vu que le postulat de départ est deja un peu wtf pour un film), ça se comprend (je pense que c'est plus confortable pour les néophytes). Donc pas d'Ogre ni de Devil en vue. Au niveau des personnages, le seul truc qui m'ait vraiment choqué si ma mémoire est bonne c'est de voir qu'Anna et Nina s'entendent, jusqu'à partager le même mec ! Je me suis aussi facepalmé sur les doubleurs français qui n'arrivaient pas semble t-il à prononcer les noms correctement, et Heihachi est disons...assez particulier^^. Mais en un sens, si il voulait absolument représenter la coiffure iconique du perso, c'était difficile de trouver un acteur plus imposant sans que ça paraisse encore plus ridicule^^. Et vu que je pense l'acteur ne savait pas vraiment se battre, ils ont dut prendre des libertés pour ne pas avoir à le représenter (et un vieux qui se bat, ça peut etre dangereux pour sa santé). Quand à Kazuya bah c'est difficile de trouver quelqu'un lui ressemblant vraiment j'imagine. Et c'est quand même une grosse enflure même dans les jeux, donc le côté violeur psychopate ne me dérange pas (j'ai toujours trouvé ça un peu bizarre que Jun en tombe amoureuse de toutes façons). Quand à Jin amateur de femmes, je crois me souvenir que c'est plus Christie qui lui saute dessus au final, lui fait pas grand chose, il a juste à saisir l'occasion (elle aurait dut sauter sur Eddy m'enfin bon). Je trouve même qu'ils ont franchement corriger un défaut du jeu, dans le sens où on voit ENFIN Yoshimitsu utiliser beaucoup son katana (jamais compris cette restriction des dévs sur ce qui est pourtant le principal interet du perso) ! Alors oui, on aurait put eviter pas mal de répliques navrantes, mais dans l'ensemble le film s'en sort plutot bien, avec une fidelité globale du cast et de l'univers (c'est réduit au minimum, mais Heihachi est une ordure, Kazuya encore plus, et Jin veut venger sa mère, c'est cohérent), une adaptation ayant sut ne pas (trop) tomber dans le ridicule, et un côté nanar qui pour moi le rattrape en partie. Ce n'est certes pas très bon, mais ç'aurait put être bien, bien pire (je pense à l'adaptation précédente, avec une adaptation non-officielle où le méchant s'appelle genre Combat-21, et où l'on se bat avec des gants spéciaux et qui, pour le coup, a littéralement l'air de chier sur l'univers)