Quand on pense Japon, les premières choses qui nous viennent à l'esprit sont : les manga, les dessins animés et les jeux vidéo. Il existe cependant un média hybride entre le manga, l'anime et le jeu vidéo : le Visual Novel.
Si vous vous intéressez un peu à la culture japonaise, ce terme ne devrait pas vous être étranger : les Visual Novels sont régulièrement adaptés en dessins animés. Par exemple, Fate/stay night, avant de devenir une licence culte auprès des amateurs d'animation japonaise, est un Visual Novel sorti en 2004. Pour ceux qui ne connaîtrait pas les Visual Novels, cet article vous plongera dans ce type de jeu vidéo répandu au Japon.
UNE PRODUCTION ESSENTIELLEMENT JAPONAISE
Un Visual Novel est un type de jeu vidéo, au même titre que le RPG, l'action-aventure, le FPS ou même le survival-horror. Si les Visual Novels sont très peu répandus en occident, le type de jeu duquel ils se rapprochent le plus sont les films interactifs comme Heavy Rain ou le récent Until Dawn. Le principe est le même : le jeu vous propose des choix qui décideront de l'orientation du scénario. Cela peut très bien être des orientations stratégiques (aller à droite ou aller à gauche) que des choix de réponses à donner à un personnage. En terme de gameplay, les Visual Novels sont similaires aux romans dont vous êtes le héros et les jeux d'aventure textuels des années 80. Ce sont des donc jeux très verbaux et riches en texte. Il ne faut pas avoir peur de s'abîmer les yeux sur un écran.
Au Japon, les Visual Novels sont des jeux vidéo populaires adaptés en manga et en dessin animé. Évidemment ces adaptations n'existent que par le succès de ces jeux. S'il est difficile de trouver des chiffres de ventes, le site Getchu (attention, ce site est déconseillé aux mineurs!) recense le top des ventes de Visual Novels par mois et année. Ici, on prendrai l'exemple de l'année 2004. Les trois meilleures ventes de cette année furent : Fate/stay night, Clannad et Shuffle !, trois Visual Novels qui seront par la suite décliné en version dessin animé mais aussi manga.
Je ne cite que des adaptations « tous publics » puisque selon les années, le top des meilleurs ventes est aussi scrutés par des jeux érotiques qui, en cas de grosses ventes, sont plutôt décliné en OAV (Original Animated Video, un format destiné uniquement à la vente et non diffusé à la télévision). Eh oui, la pornographie est interdite de diffusion à la télévision japonaise. C'est un fait curieusement difficile à expliquer vu que les Visual Novel érotiques se vendent dans le commerce au Japon et s'affichent même en publicité dans des magazines.
Ces jeux ont des coûts de production très faibles comparé aux super-productions. Ce sont parfois de petites sociétés de moins de 10 personnes qui font des Visual Novels. C'est une production aussi essentiellement amateur qui profite d’événements comme le Comiket (célèbre salon réunissant des artistes amateurs qui vendent leurs produits - manga, romans, jeux vidéo - dans l'espoir de se faire connaître et de passer un jour professionnel) pour se faire remarquer. Pour reprendre l'exemple de Fate/Stay Night, l'éditeur à l'origine du jeu, Type-Moon, est au départ un groupe amateur qui produira son premier titre, Tsukihime qui remportera un succès énorme puisque les 300 copies du jeu seront vendus durant lors d'une édition du Comiket en 2000. Un chiffre dérisoire pour certains, mais dans le milieu amateur, ce chiffre de ventes reste élevé et surtout très rentable.
Avec le temps, les Visual Novels sont devenus au centre d'une production professionnelle avec des studios comme Elf, Leaf, Key ou Type-Moon brassant à eux seuls plusieurs millions de yens. Surtout pour Type-Moon, l'un des studios les plus riches du Japon du fait du succès phénoménal de Fate/Stay Night et de son utilisation du transmédia au travers de romans, jeux vidéo, mangas et dessins animés.
De ce fait, le coût de production d'un Visual Novel n'a cessé d'augmenter avec le temps avec notamment l'importance du doublage : s'il est extrêmement rare pour un Visual Novel d'être doublé par des comédiens de doublage, c'est devenu quasi-systématique pour des productions pros. D'ailleurs, le succès des Visual Novels repose aussi sur le choix de son casting : si les seiyuu (nom donné aux comédiens de doublage japonais) sont des figures reconnues dans le milieu, les fans achèteront le jeu les yeux fermés. Autant dire que cette garantie permet à de nombreux jeux érotiques de devenir des succès commerciaux.
HISTORIQUE DU VISUAL NOVEL
Les premiers Visual Novel datent de la fin des années 80 et sont majoritairement à l'époque édités sur ordinateurs : d'une part car ils sont en majorité érotiques mais surtout parce que ce sont des jeux très graphiques. En effet, plus que n'importe quel type de jeux, les Visual Novels se doivent d'avoir des graphismes soignés et esthétiques. L'un des premiers jeux du genre est Lipstick Aventure de la société Fairy Tale en 1988. Le jeu raconte une romance entre un détective et une étudiante sur fond d'enquête policière. Cependant, le premier Visual Novel à incorporer l'aspect du multi-scénario est Otogiriso de Chun Soft qui sort sur Super NES et qui, par conséquent, n'est pas érotique.
En effet, je me permets de faire une petite parenthèse sur les plateformes d'édition des Visual Novels : les jeux érotiques ne peuvent sortir que sur ordinateurs parce que les éditeurs de consoles refusent ce type de jeux sur leurs plateformes. Cela n'a pas empêché Sega, en voyant l'échec de la Saturn, puis de la Dreamcast, de sortir certains jeux érotiques pour se vendre, au moins sur le sol japonais. Certains Visual Novels peuvent cependant être édité sur consoles, à condition que le contenu érotique soit supprimé ou du moins nettement amoindri. Fate/stay night fut par exemple édité sur PS2 dans une version soft deux ans après sa sortie sur PC qui elle était érotique.
Revenons à notre historique : dans les années 90, grâce à l'avancée technologique des ordinateurs, des jeux de plus en sophistiqués sont faits : le concept de multi-scénario devient le principal attrait des jeux de drague : le joueur incarne un protagoniste qui doit séduire des filles. L'un des jeux les plus connus du genre est Dokyusei de la société Elf. D'abord édité en 1992, le jeu connaîtra un certain nombre d'éditions et sera par ailleurs le premier Visual Novel a dépassé les 100 000 exemplaires vendus. Les filles ne sont pas en reste puisque le premier jeu de drague pour filles, appelé Otome Game, sort en 1994, édite par la société Koei : Angelique. Les otomes games vont surtout devenir très populaires dans les années 2000 avec des jeux comme Hakuouki qui bénéficiera en 2012 d'une édition en version anglaise sur le sol américain.
En matière de jeux de « drague », deux types de genre vont alors se croiser : les nakige et les nukige. Le premier représente les jeux qui font pleurer, comme Kanon de Key par leur scénario et leurs personnages. Le second en revanche a un objectif purement masturbatoire....eh oui du sexe et du sexe. Bible Black est un exemple de jeu où le sexe est partie intégrante du jeu.
Au niveau des genres de Visual Novels, ceux-ci empruntent à tous les styles même si les jeux de romance sont très largement majoritaires puisque c'est ce qui se vend le plus. Dans le genre horreur/policier, la série du Sanglot des Cigales est très réputé par la profondeur de son scénario et de ses personnages. On a également des jeux qui mélange les genres comme Tears to Tiara qui est un hybride Visual Novel / RPG. Entre des phases de dialogue sous forme de roman interactif, le joueur doit avancer dans le jeu en combattant des ennemis. Dans le cas de Tears to Tiara, les combats prennent la forme d'un tactical-RPG : le joueur doit placer ses personnages sur une carte en tenant compte des ennemis.
LE POINT EROTIQUE
Il y a une chose très importante à savoir concernant les Visual Novels : la production concentre à elle-seule 80% du marché des jeux vidéo pornographiques. Ce qui explique, en grande partie, pourquoi ces jeux restent sur le sol japonais, même si depuis plusieurs années, l'éditeur américain MangaGamer édite un certain nombre de jeux érotiques dans la langue de Shakespeare. Il n'est pas le seul puisque l'éditeur Jast USA avait lui aussi, à une époque, fait de l'importation de Visual Novels japonais traduits en anglais. Mais étant donné que ces jeux ont été classé AO (Adult Only) par l'ESRB (l'équivalent du système PEGI aux Etats-Unis), il est impossible de les acheter dans le commerce traditionnel. Il faut donc passer par Internet pour acheter ces jeux.
La présence de contenu sexuel est souvent une histoire de business. Vous le savez tous aussi bien que moi mais le sexe fait vendre et le milieu du Visual Novel ne déroge pas à la règle : le top de ventes des Visual Novels est très largement composé de jeux pornos à quelques rares exceptions où certains titres réussissent l'exploit de sortir du lot. Ce fut par exemple le cas de Clannad en 2004 qui est le Visual Novel « tous publics » le plus vendu de l'année. Cependant, la présence de scènes érotiques garanti à l'éditeur le quasi-succès de son jeu. Il n'y a évidemment pas que cela à prendre en compte mais c'est une caractéristique presque essentielle dans le cahier des charges si on veut vendre son Visual Novel. Si c'est quelque chose d'assez bidon pour un occidental, c'est pourtant ce qui a transformé ce milieu en marché de niche pour otaku.
Le terme otaku désigne un passionné de culture japonaise, que ce soit de manga, de dessin animé ou de jeu vidéo. Ce sont des fans qui collectionnent tous les produits autour de leurs séries préférées. Dans le milieu des Visuals Novels, les otakus sont très importants puisque ce sont eux qui garantissent l'achat de ces jeux par leur passion pour un type d'héroïne très souvent. En effet, très souvent, dans les Visuals Novels, le protagoniste peut se retrouver sans nom ou sans « visage ». Dans les scènes érotiques son visage est caché sous une frange et il possède un physique quelconque pour que n'importe quel joueur puisse s'identifier à lui. Très souvent aussi les scènes prennent une vue subjective comme si le joueur se retrouvait à la place du personnage qu'il incarne.
Concernant les pratiques sexuelles, tout est possible dans un jeu pornographique. Le fantasme du viol est très courant dans ce type de jeu : l'héroïne tombe follement amoureuse du personnage principal alors que même il l'a violé. Ce fantasme est aussi très employé dans les jeux de drague pour femmes adultes (oui, ça existe!). Pour le reste, c'est à vous de voir. Si certains jeux restent assez softs en matière de contenu pornographique, d'autres vous retourneront les boyaux. La saga Monster Girl Quest va très loin dans les pratiques étranges voire purement dégueulasses ; même si le jeu propose de désactiver ce qu'ils appellent des scènes de « vore » (l'excitation sexuelle ressenti par le fait de manger un individu, c'est pas moi qui le dit c'est Wikipedia).
L'autre fantasme très répandu c'est le « futanari » qui consiste à donner un pénis aux femmes. Ne me demandez pas pourquoi mais c'est la principale caractéristique des scènes de sexe dans Bible Black. Enfin concernant la pédophilie....on peut parfois s'interroger sur l'âge des filles dans les Visual Novels. C'est à votre seul jugement parce que on s'aventure sur un terrain miné : la pédopornographie est interdite par les lois internationales et depuis 2013 la représentation virtuelle d'enfants à fins sexuelles est punissable par la loi française.
L'INITIATIVE KATAWA SHOUJO
Depuis quelques temps, la plateforme de jeux vidéo Steam s'est aussi lancé dans l'édition de Visual Novels. Ils ont d'ailleurs réussi à sortir Le fruit de la Grisaille, un Visual Novel très populaire depuis son adaptation en dessin animé en 2014. Dotés d'une traduction anglaise et d'un prix fort abordable (entre 10 et 30 euros), ces jeux sont donc de plus en plus accessibles. En revanche, l'édition de ces jeux en support physique semble compliqué, ainsi qu'une sortie sur le sol européen.
Il y a plusieurs années de cela, Safran Prod, un éditeur français, a voulu édité le jeu Le sanglot des cigales en France. Pour garantir une sortie physique, l'éditeur a dû à s'en remettre à PEGI, l'organisme qui classifie les jeux vidéo selon des tranches d'âge en Europe.. Le jeu s'est vu attribué un PEGI 7 alors qu'au Japon le jeu est déconseillé aux moins de 17 ans . Cet article vous explique le malheureux incident.
Si en Europe la reconnaissance du Visual Novel comme un vrai genre de jeu vidéo n'est pas de mise, les initiatives occidentales en matière de Visual Novel sont de plus en plus nombreuses. Mais s'il y a bien un projet qui se doit d'avoir sa place dans cet article c'est Katawa Shoujo né d'un regroupement d'artistes des 4 coins du monde. Katawa Shoujo est un projet né sur un site pas vraiment fait pour les enfants : 4chan. Des membres sont parti d'un dessin d'un artiste qui réalise des productions érotiques dans l'optique d'en faire un Visual Novel. Ce dessin représentait de jeunes filles atteintes d'handicap.
Si dans l'esprit de beaucoup, on pouvait s'imaginer que le projet parte en vrille vu le sujet, il n'en fut rien. 4 années furent nécessaire pour que le Visual Novel sorte et le résultat est impressionnant. Le jeu se permet même de bénéficier d'une version française et d'un mode « safe » où l'on peut désactiver les scènes érotiques. Katawa Shoujo reste à l'heure actuelle l'initiative la plus porteuse dans l'univers des Visual Novels. Traitant avec pudeur et réalisme de situations d'handicap diverses et variées, le jeu ne tombe pas dans les travers des jeux pornographiques. Une prouesse dans un milieu où en général dès qu'on parle de sexe, les jeux font rarement dans la finesse. Katawa Shoujo est disponible en téléchargement légal et en français sur son site officiel.
APPRECIER UN VISUAL NOVEL
Comme indiqué au début, les Visuals Novel sont des jeux avec énormément de texte et de dialogue, doublés ou non. Ce sont donc des jeux relativement longs, selon le type de contenus. Pour vous donner une petite idée, Fate/stay night compte une bonne 50aines d'heures de lecture. Il existe évidemment des jeux plus courts mais étant donné la replay value de ces jeux, le nombre d'heures grimpe très très vite. Cependant l'avantage de ces jeux c'est qu'ils ne demandent pas une configuration de machine de guerre pour un ordinateur : comme ce sont essentiellement des images et du textes, la vieille bécane qui prend de la poussière dans votre grenier fera très largement l'affaire.
Au niveau des jeux, Narcissu, traduit par la Kawa Soft en français, reste une première bonne expérience avec une durée de vie assez courte pour découvrir un Visual Novel sans être chronophage. La série du Sanglot des Cigales reste aussi une référence même si la saga se rapproche plus du sound novel (un jeu dont l'intérêt réside plus dans son ambiance sonore que graphique). Pour le reste, la langue de traduction des Visual Novel reste l'anglais pour la majorité d'entre-eux.
En plus de Steam, la Kawa Soft vend un certain nombre de titres traduit en français et en anglais sur leur boutique en ligne (ici). Les membres sont également présents sur les évènements nationaux comme Japan Expo où vous pouvez acheter leurs produits directement sur leurs stands. Enfin, il reste l'éditeur américain MangaGamer (attention, site déconseillé aux mineurs) qui vend un certain nombre de titres en langue anglaise avec la possibilité d'acheter des versions dématérialisées.
Nous avons fait (presque) le tour sur le sujet des Visual Novels. Il y a beaucoup à dire sur cette industrie très japonaise dans l'esprit. J'espère que cet article vous aura appris des choses et aura éclairer une part assez méconnu de la culture japonaise.
Lectures complémentaires :
Le dossier sur les Eroges, les jeux érotiques japonais sur le site Gros Pixels : http://www.grospixels.com/site/eroge1.php
Petite histoire du Visual Novel (en anglais!) : http://andsohesaid.psychedelico.net/?p=67
La base de données (en anglais aussi) de Visual Novel (attention, certaines images peuvent choquer) : http://vndb.org/
Jeff
Le 24 novembre 2015 à 19:45Jamais entendu parler oO. Je ne peux pas dire que j'ai trouvé cela inintéressant.
Farid
Le 24 novembre 2015 à 20:35Toi tu va direct joué à Bible Black ! Merci pour cet article. Cela fait des années que je vois ce terme dans de nombreux articles sans avoir l'occasion de tester une de ces oeuvres. Je pense que cela va rapidement me saouler de voir défiler des pages de texte (déjà que je ne lis pas les bouquins trouvés dans les RPG open-world) mais je comprend mieux l'attachement de certains otakus à ces productions.
Elesia
Le 25 novembre 2015 à 08:41Tout dépend si l'histoire te plait ou non^^ Sinon j'ai pas vraiment expliqué mon histoire avec les VN car ce n'était pas le but premier de l'article (quoique, j'aurai pu faire une auto-biographie :p) mais j'ai découvert les VN par hasard, après la diffusion de l'anime de Fate/stay Night, en 2006. Et je me suis lancée dans le jeu deux ans après, lorsqu'une version anglaise complète fut disponible. J'ai adoré à l'époque car c'était tout nouveau, que c'était très différent de tout ce que j'avais vécu à l'époque. Une vraie claque. Ensuite, il y a eu un trou d'environ 2 ans où je n'ai pas joué à d'autres jeux de ce type, jusqu'à la découverte des jeux de drague pour filles :p Je trouvais ça sympa, sans prise de tête. Enfin concernant les eroges, il y a à boire et à manger. Il y a des trucs biens (Fate/stay night, Saya no Uta, Le fruit de la grisaille) d'autres qui puent un peu. Tout dépend de sa sensibilité. Si vous voulez tester votre résistance, Monster Girl Quest est une très bonne approche :p (personnellement j'ai fuis)
Jeff
Le 25 novembre 2015 à 12:14Je connais Bible Black par contre je ne savais pas que l'on pouvait y "jouer". Comment je fais pour jouer :D ?
Elesia
Le 25 novembre 2015 à 13:02Déjà tu as de la chance, le jeu est traduit en anglais :p Et sorti officiellement aux USA (mais l'éditeur est mort donc je sais pas si le jeu est désormais trouvable de manière légale). Pour le reste ,vous savez mieux faire que moi :p
Pierr7ck
Le 02 décembre 2015 à 22:10Déjà que les jeux comme farenheit ou Beyond two souls m'ont ennuyé, j'imagine pas ce que ça donnerait les VN...
Psycommuniste
Le 02 avril 2016 à 19:14C'est parce que les japonais ont honte qu'ils appellent nos "visual novel films interactif ? non parce que c'est quoi la différence hormis le fait qu'un film interactif a de meilleur caractéristique technique qu'un visual novel classique. Non parce que pour moi les jeux telltale et tout le bordel c'est des visual novel pour moi.