Star Trek est une licence particulière. Souvent éclipsée par Star Wars dans le domaine de la science-fiction, elle reste un phare dans le monde de la télévision. CBS a relancé cet automne la machine pour mettre en valeur son propre service de streaming. Avec Star Trek Discovery, la chaîne espérait s’offrir une magnifique vitrine pour ce nouvel outil de diffusion, tout en nouant un partenariat mondial avec Netflix. Le pari est réussi avec une saison 2 déjà commandée, un public de novices (comme moi) conquis et des fans plus ou moins satisfaits.
Au delà du succès commercial, cette nouvelle série Star Trek s’affiche encore comme une exploration de notre société sous le prisme de notre futur. Pendant que les scandales et polémiques se succèdent sur les réseaux sur fond de racisme, sexisme, homophobie et haine de l’autre, cette licence n’a pas abandonné son optimisme, son espoir d’un monde meilleur, d’une utopie où l’humanité sera unie face à d’autres menaces. Unité qui passe par une diversité acceptée, comme le démontre l’équipage des vaisseaux Starfleet.
Ainsi, la série débute avec un duo de choc composé d’une femme d’origine asiatique et d’une femme d’origine afro-américaine. Outre le fait que l’histoire et l’avenir de l’humanité repose sur elles, on peut noter qu’elles sont des leaders légitimes et respectées dans leur camp. Un autre choix fort est celui de miser sur une actrice ayant dépassé la cinquantaine, lui offrant un rôle particulièrement valorisant. On peut proposer des scènes de combat pour ces artistes.
Plus tard, nous découvrons un couple gay qui joue lui aussi un rôle central. On connaît les problèmes d’homosexualité au sein des rangs militaires, ce qui rend la chose encore plus signifiante. Surtout que ce couple est “interacial” (mon dieu que je déteste ce terme anglo-saxon), c’est-à-dire qu’il présente un amour entre un afro-américain et un homme à la peau blanche.
Souvenez-vous des réactions homophobes quand Walking Dead a présenté un baiser entre deux hommes. Vous me direz que le public de la licence Star Trek est plus mature, plus ouvert, mais le succès de Discovery est assez large et montre que l’on peut proposer une histoire réaliste, car représentant notre société, et réussir à capter son audience. Il est donc temps de ne plus hésiter quand il faut mettre en avant la diversité à l’écran. Tout ne doit pas reposer sur des jeunes hommes blancs hétérosexuels sans handicap. Cela n’est nullement un frein, car ceux qui sont choqués le sont tout autant par notre réalité, tels des dinosaures inconscients de leur extinction future.