Disney, c'est de la magie, des personnages cultes, une enfance heureuse, bref, bien des souvenirs. C'est surtout presque 80 années de productions animées, émaillées de succès et de doutes.
Il serait déchirant de devoir demander à tout fan de dessins animés d'établir un classement de ses œuvres préférées. Cela devient même cornélien quand il faut comparer les films d'animation réalisés par Disney. Quelle époque privilégier ? Le studio a en effet connu plusieurs vies.
L'HISTOIRE D'UN STUDIO LEGENDAIRE
Créés en 1934 au sein de la Walt Disney Company (lancée en 1923), les Walt Disney Animation Studios vont servir à produire le premier film animé de l'entreprise. Les débuts en fanfare vont faire sa réputation : Blanche Neige (1937), Pinocchio etFantasia (1940), Dumbo (1941) et enfin Bambi (1942)... Cinq premiers films, cinq œuvres cultes !
Il faut attendre huit ans pour voir une nouvelle fournée de chef-d’œuvre : Cendrillon (1950), Alice au pays des merveilles (1951), Peter Pan (1953) et La Belle et le Clochard (1955). Quatre ans plus tard, rebelote : La Belle au bois dormant (1959), Les 101 Dalmatiens (1961), Merlin l'Enchanteur (1963), Le Livre de la Jungle (1967), Les Aristochats (1970), Robin des Bois (1973) et bien sûr Winnie L'Ourson (1977).
Cette domination sans partage du marché de l'animation laisse songeur aujourd'hui. Les années 80 sont moins fastes, avec des œuvres sympathiques (Bernard et Bianca, Rox et Rouky) mais moins marquantes, à l'exception de La Petite Sirène(1989). Les années 90 vont redorer le prestige de Disney avec huit œuvres magistrales qui signent le retour en grâce du studio : La Belle et la Bête (1991), Aladdin (1992), Le Roi lion (1994), Pocahontas (1995), Le Bossus de Notre-Dame (1996), Hercule(1997), Mulan (1998) et enfin Tarzan (1999). On notera un rythme annuel dans cette décennie, les moyens du studio ayant été décuplés, tout comme les recettes liées au merchandising.
LE RETOUR DU ROI
En comparaison, les années 2000 sont plus fades. Atlantide (2001) ou Lilo et Stitch (2002) ont leurs fans, mais le reste de la production déçoit, et pire, ne suscite plus l'intérêt du public et des fans de l'animation. Il faut avouer que cette décennie est dominée par Pixar, qui s'est lancé dès 1995 (Toy Story) à la conquête du public (Nemo, Les Indestructibles, Cars, Ratatouille, Wall-E, Là-Haut). Disney a senti sur sa nuque le souffle de la déchéance et va dans une logique américaine racheter son principal concurrent pour absorber la magie qui lui fait désormais défaut.
C'est un deal gagnant pour tout le monde, mais il faut du temps pour prendre ses marques. Le premier film de cette nouvelle ère, Volt en 2008, redresse la barre sans pour autant déchaîner les foules. La Princesse et la Grenouille soulève l'enthousiasme en grande partie pour son héroïne et sa technique d'animation 2D. Il faut attendre 2010 pour que le studio Disney retrouve la tête du box office et le cœur du public. Raiponce est un énorme succès et remet au goût du jour les contes de fée tout en les modernisant. Les Mondes de Ralph (le film préféré de l'auteur de cet article) en 2012 fait rentrer Disney dans la pop-culture moderne, les enfants étant désormais abreuvés de jeux vidéo.
Enfin, la Reine des Neiges permet à Disney de retrouver son statut dominant à Hollywood, avec des recettes historiques (plus grand succès pour un film d'animation avec plus de 1,2 milliards de dollars) et une reconnaissance culturelle comme à la grande époque. C'est tout une génération qui est marquée par ce film (qui n'a pas entendu cette putain de musique!!!). Disney a renoué avec un succès hors-norme, mais il le doit à un savoureux mélange entre histoires classiques (Raiponce et La Reine des Neiges) et nouvelles influences (Les Mondes de Ralph et Les Nouveaux Héros).
UNE SUCESSION D'ARTISTES
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Walt Disney, animateur de génie et fondateur de cette compagnie, n'a pas réalisé les premiers longs métrages d'animation. Il en est le producteur et laisse la réalisation à d'autres artistes de talent. Il faut dire que Walt Disney produit chaque année plus de 20 œuvres, notamment des courts-métrages. C'est donc lui qui inspire ses équipes, mais il n'est pas le seul maître du succès de ces films.
On peut distinguer plusieurs réalisateurs dans la liste des 54 longs métrages. Ben Sharpsteen a notamment réalisé Pinocchio, Fantasia et Dumbo. Il est ensuite devenu producteur de plusieurs films. Dès les débuts, Disney utilise plusieurs réalisateurs sur un même film. Hamilton Luske a ainsi co-réalisé neuf films entre 1940 et 1961, souvent en compagnie de Clyde Geronimi. D'autres comme David Hand sont des solitaires (Blanche-Neige, Bambi).
Les années 60 et 70 vont être celles de Wolfgang Reitherman. Il réalise sept films sortis en salles pour Disney, de 101 Dalmatiens à Bernard et Bianca. Ensuite, une ribambelle de réalisateurs va se succéder sans réellement imposer sa marque. Attention, cela ne veut nullement dire qu'ils ne laissent pas un héritage au monde de l'animation. C'est juste que la méthode Disney a pris le pas, c'est devenu un moule dans lequel les artistes se fondent pour offrir au public la même recette. Il n'y a pas de domination d'un artiste comme dans d'autres entreprises.
La co-réalisation de films Disney va devenir la norme dès les années 80 pour assurer une sortie quasi-annuelle. Ainsi, dans les années 90, Ron Clements et John Musker vont réaliser La Petite Sirène, Aladdin et Hercule tandis que Gary Trousdale et Kirk Wise vont proposer La Belle et la Bête, Le Bossu de Notre-Dame et Atlandide. En outre, Pocahontas, le Roi Lion, Mulan et Tarzan auront tous des réalisateurs différents, tout en conservant une patte similaire, celle de Disney. Le studio promeut ainsi nombre de ses animateurs qui ont digéré la méthode interne sur les précédents films. C'est le secret de la recette Disney : renouveler les chefs pour optimiser les ingrédients utilisés.
ANIMATION EN COULISSES
Si le studio parvient à conserver tout au long des décennies une cohérence artistique, tout n'est pas rose en interne. La politique de ne pas produire de suite à un film pour le cinéma (privilégiant ainsi le juteux marché domestique dès les années 80) instaure une pression constante. Il faut créer de nouvelles licences à chaque film, des licences assez fortes pour soutenir un marketing agressif à base de jouets, jeux, spectacles....
C'est le neveu de Walt Disney, Roy Disney, qui va insuffler le retour en grâce du studio dès la fin des années 80. Des années plus tard, sa mésentente avec le PDG de l'époque, Michael Eisner, va symboliser la cassure des années 2000 alors que le duo avait repris en main l'entreprise ensemble en 1984. Le studio est ainsi secoué par une bataille d'actionnaires dans les années 2000 pendant que des concurrents de poids apparaissent. Suite aux critiques et à une tentative d'OPA extérieure, Eisner démissionne en 2005.
Tout change quand Disney rachète son concurrent Pixar en 2006 après avoir distribué ses films. John Lasseter, cofondateur de l'entreprise, va devenir le directeur de la création des deux entités et imposer sa vision moderne de l'animation. Si de nouveaux studios (Dreamworks, Blue Sky, Illumination) se sont fait une place sur le marché, Disney a su se réinventer ces dernières années pour pérenniser sa destinée.
Disney est de retour dans le game. Le studio tient sa nouvelle référence : la Reine des Neiges, une incroyable cash-machine qui impacte profondément à lui tout seul le bilan comptable de l'entreprise plus d'un an après sa sortie. La légende est immortelle, longue vie au roi de l'animation !
Lordo
Le 11 octobre 2015 à 20:25Je sais pas si c'est parceque j'ai grandi, mais je n'ai pas aimé beaucoup des derniers Disney. Peux être le trop plein d'avoir toujours les mêmes histoire, ou bien le manque de chanson dans la plupart (La Reine des Neiges m'as justement beaucoup plus car on est retomber dans un Disney Classique avec des chansons marquantes, qu'on chantonne quand on pense au films, comme à l'époque Pocahontas, Alladin et j'en passe). Quand on vois le nombre de film sur Clochette (1 par ans presque), nous n'avons plus la rareté, l’événement d'avoir un nouveau Disney, tout simplement car il y a trop de studios maintenant. Quand l'on vois par exemple en 2013 l'années de La Reine des Neiges nous avons eu 3 films d'animations en "3D" (Monstres Academy, Planes et La Reine des Neiges). L'année suivantes (2014) nous avons eu encore un Clochette, Planes 2, Big Hero 6 et encore un Clochette... entre suites et tirage sur la corde Big Hero 6 passe un peu à côté des gens et on à du mal à se dire "Ah mais c'est un nouveau Disney ?". Le manque de pub aussi autours des films joue aussi beaucoup, je sais pas combien d'entrée à fait Vice Versa, mais je n'ai vu presque aucune pub pour ce film ... j'avoue même qu'il est sortie au cinéma et quand j'ai voulu m'y intéresser il n'était plus à l'affiche ... Je pense donc que je ne suis plus la cible ... mais j'ai hâte de voir Les indestructibles 2 en 2019 ! :D
Farid
Le 12 octobre 2015 à 15:30Pour clochette c'est vrai que c'est plus une vache à lait qu'un projet qualitatif. Après c'est vrai que le marché est devenu concurrentiel, donc chaque sortie doit se démarquer. Vice Versa a cartonné, plus de 4 millions d'entrées en France. Par contre c'est dans trop longtemps la suite des Indestructibles !!!