Si tout le monde sait ce qu'est une BD, l'aspect économique derrière ces bulles et leurs créateurs sont moins dans la lumière. Une méconnaissance qu'il faut oublier.
Le constat est assez simple, d'un point de vue 9e art la France n'a pas à rougir face aux mastodontes productivistes que sont les États-Unis et le Japon avec leurs comic books et manga. Ce pays associé à la Belgique a réussi à créer un style et une vision de la bande dessinée différente, de grands personnages populaires et un contenu d'une grande diversité.
Pourtant depuis de nombreuses années, on entend ici et là des constats alarmants sur la viabilité de la production BD en France. Des tirages faibles, des auteurs très mal payés, des acheteurs qui n'arrivent pas à suivre le flot de nouveautés...
C'est donc avec une vision de lecteur amoureux des cases, aimant saluer les auteurs en librairies et festivals, que cette présentation de la BD aujourd'hui en France va être écrite. Car la désarroi de certains auteurs ou encore l'incompréhension de la réalité du marché par certains lecteurs, est triste et même inquiétante. Des réflexions aidées par deux rapports faisant références : celui de l'ACBD, qui décortique le marché dans son ensemble, et celui des États Généraux de la Bande Dessinée qui tend à faire connaître les conditions de travail des artistes.
Une production par milliers
Une des premières choses qu'il faut comprendre à propos du 9e art est que, comme tout art, il se monnaye et permet de faire tourner tout un système économique. Éditeurs, auteurs, distributeurs, libraires... Différents métiers qui ont tous besoin d'une seule et unique chose : la BD !
On a parfois l'impression que cela est oublié, mais sans ces livres pleins d'images, tout le système s'effondre. Et nous parlons bien ici de livres de papier, qu'on peut toucher, car si la BD au format numérique a ses avantages, elle est encore loin d'attirer les foules. Probablement parce qu'on parle d'un art graphique.
Ces BD si essentielles, en France, on n'en manque pas. En 2016 ce sont 5305 de ces ouvrages qui ont été publiés. Plusieurs centaines par mois, on se rend compte assez facilement que toute cette production est inaccessible pour n'importe quel acheteur. Ce qui est en quelque sorte normal puisque tout n'est pas destiné à plaire aux goûts de tout le monde. Mais tout de même, plus de 5000 publications chaque année depuis 2010, et une production qui a globalement été multipliée par 3,5 depuis 2000.
La croissance peut être signe de marché porteur et donc de développement, mais peut-être que, dans le cas présent, elle cache un plus vaste problème. Car voir de nombreuses BD sur les étalages ne signifie pas forcément qu'il y a plus de lecteurs ou qu'ils achètent plus.
Des éditeurs, que dis-je des conglomérats
En BD, les éditeurs sont parfois aussi connus que les personnages. Ils sont même associés à ces héros de manière indéfectible. Dupuis et Spirou, Soleil et les Mondes de Troy, Le Lombard et Les Schtroumpfs, Glénat et Dragon Ball... Des grands noms, qui en côtoient d'autres tout aussi importants mais bien souvent moins connus. En France, le marché se partage entre plusieurs centaines d'éditeurs, 384 différents en 2016, avec des apparitions et disparitions par dizaines chaque année. Un nombre qui laisserait presque sans voix, tant on a l'impression de n'avoir jamais entendu parler d'une bonne partie d'entre eux.
Et pour cause, 2/3 des publications sont réalisées par 15 grands groupes d'édition. Chacun d'entre eux possédant différents éditeurs qu'on pourrait croire indépendants mais qui sont au final souvent frères, et ressembleraient presque plus à des labels. Ce phénomène est particulièrement présent chez 3 énormes structures : Média Participations, le groupe Delcourt et le groupe Glénat.
Média participations est un peu le mastodonte dont l'édition de BD figure parmi ses activités. Productions de séries animées, gestion de licences, édition de magazines presse et de DVD, distribution de livres… Voilà ses activités annexes. L'édition de bandes dessinées représente seulement 31% de son chiffre d'affaire, tandis que la distribution de ces livres via MDS leur en assure 22%. Un groupe devenu leader dans le secteur en quelques années qui rassemblent de grands noms : Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Lucky Comics, Kana, Urban Comics...
Delcourt est un peu le groupe historique de la BD en France, longtemps large leader, avec près de 1000 BD éditées par an au milieu de la décennie 2000. Aujourd'hui le groupe reste une référence, en particulier depuis son acquisition des Éditions Soleil en 2011. Pour autant, depuis 2010 sa production baisse. Ses maisons Delcourt, Tonkam et Soleil restent des valeurs sûres, et profitent de leur propre réseau de distribution : Delsol.
Glénat, quant à lui, reste bon troisième, avec une progression constante mais assurée de sa production. Il a développé sa marque pour tous les genres au fil des années : Glénat pour le franco-belge, Glénat Manga et plus récemment Glénat Comics. C'est cette diversification contrôlée associée à un réseau propre de diffusion qui, là encore, permettent ce résultat.
Tous les autres éditeurs sont de biens plus petites structures, même s'ils sont parfois installés depuis des années. Quelques titres, voire des dizaines publiés par ans, diffusés et distribués par des entreprises externes ou bien par les grands groupes comme MDS. Akileos, Clair de Lune, Ça et Là, Cornélius... Des noms connus des lecteurs éclairés et qui pourtant sont indispensables à la bonne santé artistique du marché BD.
Heureusement Lucky Luke le roi du tirage est là!
Des centaines d'éditeurs et des milliers de livres c'est très bien, mais encore faut il s'intéresser au nombre d'exemplaires imprimés et vendus. S'il est difficile aujourd'hui d'avoir des chiffres de ventes précis, les tirages de chaque BD sont déjà un peu plus dans le domaine public.
Ainsi, en 2016, il y a eu grosso modo 400 BD imprimées au minimum à 20 000 exemplaires, soit environ 7,5% de la production, et une quarantaine à plus de 100 000 exemplaires, moins de 1%. On comprend ainsi assez facilement qu'une BD n'est pas un objet de masse, à de rares exceptions près. La grande majorité des titres est ainsi proposée au public avec quelques milliers d'exemplaires seulement, quand on pense à la population totale du pays c'est peu, très peu.
Alors bien sûr, des grands classiques, et même des séries nouvelles trouvent une voie d'or dans les rayons. Plusieurs centaines de milliers d'exemplaires tirés pour Lucky Luke et Blake & Mortimer qui font honneur aux gloire passées, mais des chiffres impressionnants aussi pour des créations biens plus récentes avec Les Légendaires ou les Carnets de Cerise. Comics et Manga ont eux aussi leurs incontournables qui dépassent les 100 000, The Walking Dead ainsi que One Punch Man, Naruto et One Piece.
Les cartons c'est que du bonheur et de l'argent
Mais tirages ne veut pas dire ventes nettes, et si ces recordmen de l'impression sont assurés de vendre, le reste des publications est bien moins certain de trouver preneur. En librairie c'est comme cela, dans la majorité des cas les exemplaires imprimés sont distribués aux librairies et enseignes culturels qui vont les avoir en stock quelques mois puis pourront les retourner aux éditeurs si elles ne se vendent pas.
Pour exemple, l'éditeur Ça et là communique et explique ses chiffres de ventes chaque année. On peut s'apercevoir ainsi que sur des tirages à quelques centaines ou milliers d'exemplaires, qui sont des chiffres faibles mais assez courants en BD, il y a parfois la moitié, voire plus de livres qui sont retournés à l'éditeur.
L'économie de la bande dessinée ne se fait donc pas forcément sur la vente, mais bien sur la distribution aujourd'hui. Vous comprendrez ainsi pourquoi tous les grands groupes d'éditions possèdent leurs propres filières. Il est bien plus facile de diffuser pléthore de BD, même si elles ne trouvent pas de public, que d'assurer des ventes correctes sur l'ensemble de la production. Un cercle aujourd'hui considéré comme délétère, les BD se vendent mal pour beaucoup d'entre elles ou en faible quantités. Le marché est ainsi nourri par des nouveautés constantes en nombre pour gagner de l'argent par leur simple distribution et espérer trouver des succès publics, ce qui implique une visibilité plus faible pour bon nombre de titres et des lecteurs devant de plus en plus choisir car leur budget n'est pas extensible.
L'auteur, celui qui en fait son métier.
Et l'auteur dans tout ça, me direz vous ! Que devient-il aujourd'hui alors qu'il y a une quantité impressionnante de BD produites chaque années ? Eh bien il existe, elle est là mais leur situation est loin d'être facile.
Clarifions déjà quelque chose, un auteur de bande dessinée a pour vocation de vivre de cette occupation et d'en faire son métier et donc son gagne pain. Les États Généraux de la Bande Dessinée, qui ont pour vocation d'étudier cette profession, permettent d'éclaircir ce qu'est cette activité professionnelle.
Si dessiner, écrire, coloriser peut paraître parfois assez anecdotique pour le commun des mortels, les auteurs, eux, se considèrent comme des professionnels en très grande majorité, seuls 15% des interrogés se sont considérés comme amateurs. Un ressenti demandé à 1469 personnes qui, si on y ajoute des coloristes indépendants, nous donne environ 1600 auteurs qui travaillent pour la BD francophone. Des dizaines de millions de BD vendues chaque années qui sont donc créées à la base par un gros millier de personnes.
Des artistes qui considèrent faire partie d'une véritable profession mais qui pourtant sont 71% à exercer une autre activité professionnelle en parallèle. Faire des dessins ne serait donc qu'un hobby comme le pense certains ? Et bien, c'est loin d'être le cas en fait. Tout comme bon nombre d'agriculteurs, le travail réalisé par un auteur de BD lui rapporte très peu, lui rendant très difficile la possibilité de vivre de son métier.
Des revenus, un peu, beaucoup, pas du tout...
Ainsi, on peut constater que depuis plusieurs années, la moitié des auteurs BD touchent des revenus inférieur au SMIC annuel brut. Cette moitié gagne donc 16288€ brut par an au maximum. Plus alarmant, un peu plus d'un tiers des auteurs sont ainsi sous le seuil de pauvreté suite à des revenus inférieurs à environ 12000€ bruts.
Bien sûr, les plus touchés sont les auteurs se qualifiant d'amateurs ou de précaires, qui démarrent dans le métier ou ont peu de publications. Les auteurs installés sont un peu mieux lotis, mais un quart d'entre eux restent avec des revenus inférieurs au SMIC. Pourtant, près de 80% des auteurs ont fait des études supérieures, souvent artistiques, un niveau de qualification bien plus important que pour l'ensemble de la population.
Des revenus qui sont souvent faibles mais en plus extrêmement diversifiés, les auteurs gagnent de l'argent grâce à une avance sur leurs droits d'auteurs donnée par leurs éditeurs. Une somme forfaitaire pour que l'auteur puisse vivre et qui sera augmentée par de nouveaux droits d'auteurs si un de ses livres se vend suffisamment pour que l'éditeur soit « remboursé » de cette avance. On constate d'ailleurs que ces droits d'auteurs liés aux ventes sont assez rarement perçus. Leurs revenus sont ainsi complétés par leurs activités annexes, par des minima sociaux ou encore le salaire de leurs conjoints. Une situation financière bien plus complexe qu'il n'y paraît.
Ou sont les femmes ? Avec leurs billets pleins de charme
Quand on y réfléchit un peu, on peut imaginer que la pratique du dessin, de l'écriture, de la colorisation et du lettrage sont des choses assez asexuées. Au final, on ne voit pas d'avantage particulier à être un homme ou une femme, ces compétences n'étant franchement pas liées au sexe.
Pourtant on constate aujourd'hui que les femmes sont présentes en minorités parmi les auteurs, et que leurs salaires sont en adéquation. Ainsi, d'après les États Généraux de la BD, environ un quart des auteurs sont des auteures aujourd'hui. Pour un métier qui n'est pas défini par le sexe de la personne, on peut dire qu'il y a quand même des blocages qui existent pour mettre en avant plus de femmes. Peut-être qu'on peut expliquer cette faible présence par une représentation souvent très sexualisée des personnages féminins en BD, avec tout un lectorat qui s'intéressera bien plus aux courbes d'une dame qu'aux bulles qu'elle déclare.
Mais si ces problèmes de représentations peuvent se régler naturellement par des mentalités qui changent, il est bien plus incompréhensible que ces femmes touchent des salaires bien inférieurs à leurs collègues masculins. Ainsi, depuis plusieurs années, environ 2/3 des auteures perçoivent des salaires inférieurs au smic annuel brut, et environ la moitié de ces femmes sont sous le seuil de pauvreté.
Les femmes sont ainsi bien plus précaires que les hommes dans ce milieu. De manière très parlante on comprend que les 16 000€ gagnés par les femmes en moyenne par an sont bien loin des 27500€ gagnés en moyenne par les hommes. Il y a donc bien plus de petits salaires, mais les gros salaires, eux aussi faibles, ne permettent pas d'équilibrer cette moyenne.
Un constat alarmant, pour un milieu qui se devrait d'être exemplaire en transmettant des valeurs fortes et de la culture dans toutes ses composantes.
Des comics sinon rien !
La bande dessinée publiée en France s'ouvre depuis de nombreuses années aux récits étrangers, bien qu'un genre propre à l'Europe existe, le Franco Belge. Les États-Unis sont ainsi un territoire très intéressant pour les pays francophones, qui voient l'arrivée massive des comics aidé par un moteur hollywoodien à succès.
En 10 ans, le nombre de comics traduits en France a été plus que doublé, pour atteindre 552 albums originaires des US, soit environ 1/10e de la production totale de BD. Parmi l'ensemble de ces BD américaines, environ 80% sont dédiées aux histoires de super-héros. Ce sont ces personnages iconiques qui profitent d'un attrait du public indéniable et qui entraînent un enjeu financier important. Preuve en est, entre 2013 et 2016 ces titres super-héroïques ont été publiés par de plus en plus de maisons d'éditions. Seulement 16 différentes avant, et 26 aujourd'hui.
Le leader, en nombre de publications chaque année, est Panini comics et ses différentes filiales. Depuis quelques année cet éditeur spécialisé dans les titres Marvel et plus récemment Star Wars, a tendance à augmenter progressivement la quantité de ses titres, pour atteindre 213 BD éditées en 2016. Il faut de plus ne pas oublier sa présence majoritaire sur le marché des magazines en kiosque, avec près d'une vingtaine de magazines différents chaque année, tirés entre 10 000 et 20 000 exemplaires.
Delcourt Comics est quant à lui l'éditeur historique. Il a une place de choix dans la publication de BD américaines grâce à l'édition de la série The Walking Dead, tirée pour chaque volume à environ 100 000 exemplaires, sans conteste le plus gros succès comics en France d'un point de vue ventes. De nombreux éditeurs indépendants américains sont aussi proposés par Delcourt avec l'univers d'Hellboy de Dark Horse ou encore de nombreux titres Image. Avec ses titres à plus faible potentiel, et sa locomotive zombie, Delcourt publie environ 90 titres par an en faisant bien attention aux séries rentables ou non dans ses choix.
En 2012 est arrivé le troisième gros éditeur, Urban Comics appartenant au groupe Média participations. Grâce au catalogue de l'éditeur américain DC comics et à la puissance de sa maison mère, Urban Comics a réussi à s'imposer comme une valeur sûre avec environ 150 publications par an. L'éditeur a su ainsi mettre en avant des séries fortes, avec de nombreux tirages à plus de 20000 exemplaires pour les titres de l'univers Batman. Une performance inégalée par n'importe quel autre personnage tout éditeur comics confondu.
Pour les reste, de nombreux autres éditeurs tentent de se faire une place dans ce marché, avec beaucoup d'évolutions en 2016. Le grand groupe Glénat a relancé sa filiale Glénat Comics qui publie plusieurs dizaines de titres par an issus des éditeurs indépendants. D'autres structures plus petites se sont lancées, comme Bliss Comics qui publie les comics de l'éditeur Valiant, Akileos qui se développe dans ce secteur avec l'univers Doctor Who, tout comme Ankama avec des titres indés et Wetta des titres Aliens. À chaque fois c'est une dizaine d'albums qui sont publiés par chacun des éditeurs.
La nuit, tous les mangas sont gris...
Quand on parle de l'exception culturelle française, on pourrait parler du succès des mangas auprès des lecteurs. Le manga, c'est environ 1500 publications par an traduites en français, soit plus d'un tiers de la production de BD totale. D’un point de vue vente c’est entre 10 et 15 millions de volumes qui sont achetés chaque année, une quantité qui peut paraître impressionnante quand on pense à une culture BD plus classique bien implantée dans le marché. Avec de telles quantités, la France serait le deuxième marché mondial en terme de Manga, après le Japon. Une implantation récente datant des années 90, portée par des initiatives d’éditeurs comme Glénat Manga, Tonkam, Kana et une culture populaire happant la jeunesse avec les conventions et les animes sur les chaînes TV. ces héros asiatiques sont devenus les personnages fétiches de plusieurs générations d’enfants, devançant souvent le charme parfois suranné d’un astérix ou d’un lucky luke.
Aujourd'hui la grande majorité des éditeurs de manga appartiennent à des groupes, suite à des rachats ou fusions. Considéré comme la poule aux œufs d'or dans les années 2000, il fallait se développer dans ce secteur dans tant qu'éditeur. Pika et ses 250 titres par an appartient au groupe Hachette, Tonkam et Soleil Manga au groupe Delcourt avec une production équivalente. Kana est, quant à lui, une filière de Média Participation avec ses 200 titres par an. Il reste ainsi l'historique Glénat manga avec environ 150 titres par an.
D'autres éditeurs plus petits, publiant un peu moins d'une centaine de livres par an sont bien présents sur la marché. Panini manga, Kurokawa ou encore Ki-oon, un éditeur indépendant.
S'il y a pléthore de titres publiés avec des tirages hallucinants, plusieurs dizaines de milliers ou centaines de milliers de livres pour de nombreuses séries bien installées, il faut reconnaître que ce marché est en train d'atteindre un seuil limite. Après des années d'expansion, le nombre de publications se stabilise vers 1500 ouvrages différents et les ventes ont subi quelques chutes notables. Un croissance qui s'est donc arrêtée, mais avec un seuil d'équilibre très élevé.
Voilà, vous savez tout...ou presque. Avec ces lignes le but était de faire un point sur la situation de la BD en France. Car de sérieux problèmes existent aussi bien du côté des éditeurs, qui publient sans compter, que des auteurs qui, malgré une activité pleine de rêve, ne voient pas vraiment l'argent couler à flots. Il est aussi important de comprendre la diversité des éditeurs, qui changent souvent, et de tout ce qu'ils proposent. Ainsi que les notions de tirages BD, qui sont bien souvent très différents de ce qu'on pourrait penser.