Un jeu de plate-forme indé ? Hardcore et pixel art ? Encore ? Je parie que toute la presse jeu vidéo l’encense. A tous les coups il s'agit encore d' un jeu rétro surcoté, j’en suis sûr. Bon fais voir quand même.

Bon j’exagère. Je n’étais peut être pas aussi désabusé au moment de lancer ma première partie de Celeste. Disons que j‘étais méfiant. Après avoir usé mes pouces sur Super Meat Boy, The end is nigh ,VVVVV , Spelunky ou encore Limbo, je me demandais bien ce que pouvait apporter ce nouveau jeu de plate-forme aux allures rétro, consacré par la critique.

L’obsession de l’ascension

Alors pourquoi Celeste ? Peut-être parce que Celeste est le dernier bébé de Matt Makes Games, studio connu pour le très très sympathique Towerfall. Peut-être aussi à cause de la musique exceptionnelle de Lena Raine, qui dès l’écran titre et les premières minutes de jeu, vous emporte ailleurs.

Peut-être enfin pour le principe du jeu : dans Celeste, vous incarnez Madeline, une jeune fille qui cherche à escalader le Mont Celeste, un sommet aussi effrayant que mystérieux. Je dois confesser un petit faible pour les ascensions dans les jeux vidéos. Des lors qu’un jeu de plate-forme, un jeu d’action ou un rpg me présente une tour, une montagne, un phare à gravir, je me prends au jeu instantanément. Je me souviens, par exemple, toute la passion que j'ai eu à franchir un à un les étages de Tartarus dans Persona 3 ou même le mini jeu délicieusement maso de la tour du destin dans Shovel Knight. Madeline est comme moi, elle n’a qu’une idée en tête:  se rendre au sommet de cette foutue montagne. Le reste c’est bon pour Tintin, Tchang et les autres

Un voyage magique et initiatique

Fort de ma propension à tutoyer les sommets vidéoludiques, j’ai proposé à Madeline mon aide dans sa quête. La petite avait du cran, ce qui est bien, mais aussi une capacité à dasher en plein air, ce qui est mieux. Au début, les pièges nous ont semblé plutôt familiers, comme des sentiers balisés pour alpinistes avertis. Quand nous avons commencé à prendre de l’altitude, le fond de l’air a rapidement changé et la montagne s’est mise à se jouer de nous. Pourchassés par des fantômes étranges, nous avons traversé des parois magiques, voyagé dans des bulles de savon, trouvé refuge sous de gigantesques plumes pour nous retrouver face à des dangers plus terribles encore. A chaque fois que nous nous heurtions à un obstacle, nous savions que nous pourrions le contourner avec notre expérience et beaucoup de persévérance. Et plus la montagne nous en apprenait sur elle, plus nous en apprenions sur nous même, même sur nos travers les plus sombres. Je pourrais aussi vous parler de nos rencontres, de Theo ou de M.Oshiro ou des ruines magiques du Mont Celeste, mais c’est un voyage que vous devez désormais entreprendre par vous-même. Le challenge est ardu, et quelques ampoules et engelures ne sont pas à exclure mais vous ne pourrez rester indifférents aux merveilleux paysages mais surtout au destin qui vous attend dans l’ascension du Mont Celeste.

Mon avis :

Celeste est un plateformer un peu sombre, un peu mignon, souvent cruel mais il est tellement plus que ça. Malgré les morts nombreuses, la frustration ne prend jamais ses quartiers et laisse toujours place à la satisfaction d’accompagner Madeline dans son voyage initiatique. Les hardcore gamers y trouveront un défi, les autres y trouveront aussi une vraie aventure précise, ciselée, riche, et magnifiquement orchestrée.