Un soir, par hasard, en naviguant négligemment sur le replay de la chaîne Sy Fy, je suis tombée sur les 3 saisons de la série Dark Matter.
Après avoir jeté un oeil sur le résumé plutôt intrigant, à savoir 6 personnes qui se réveillent d’une stase dans un vaisseau avec tous leurs souvenirs effacés et quelques vaisseaux à leurs trousses, j’ai décidé de plonger dans cet univers.
Bien m’en a pris car je me suis tout de suite prise dans les méandres de l’histoire, m’interrogeant en même temps que nos 6 protagonistes, appelés sobrement Un (Mark Bendavid), Deux (Melissa O’Neill), Trois (Anthony Lemke), Quatre (Alex Mallary Jr.), Cinq (Jodelle Ferland), Six (Roger R. Cross), dans l’ordre de leur réveil, avec en personnage bonus Androïde (Zoie Palmer). Tous, s’ils ont la mémoire aussi blanche qu’une feuille vierge, ont des personnalités bien distinctes. Un est le “beau gosse” (enfin d’après eux…) moralisateur, Deux la bombe sexuelle badass qui mène le groupe, Trois le filou casse-pieds (pour ne pas dire autre chose), Quatre le guerrier froid et taciturne, Cinq, la gamine douée en informatique un peu perdue au milieu de tous ces adultes et Six, le temporisateur altruiste.
S’ils ne savent pas qui ils sont, une partie de la clé de leurs souvenirs se trouve en Cinq, qui en aurait, semble-t-il, hérité et qui les revit lorsqu’elle dort. Pourquoi ont-ils vu leur mémoire effacée ? Qui est responsable ? Qui sont-ils vraiment ? Voici les questions générales auxquelles ils aimeraient bien apporter des réponses.
La première saison sert avant tout à cerner qui sont nos héros, d’où ils viennent, leur identité, enfin en partie. La deuxième nous emmène dans un tout autre décor avec une situation épineuse dont ils doivent s’extirper et la troisième est une galère encore plus énorme. Vous comprendrez que je suis volontairement vague pour ne pas vous spoiler le plaisir de regarder cette série qui m’a vraiment séduite.
L’univers est sobre et on comprend vite que, s’il y a une police galactique avec un gouvernement, il n’en est pas moins évident que celles qui tirent les ficelles sont les corporations qui exploitent les planètes (et leurs habitants). Donc, sous couvert d’une aventure somme toute assez simple, on sent que les auteurs ont cherché à nous faire un peu réaliser que si l’on laissait les compagnies prendre le pouvoir, elles risquaient de nous en faire voir des vertes et des pas mûres dans l’avenir et leur recherche de profit avant le bien être de l’Humain.
Ce que j’apprécie beaucoup aussi, ce sont ces intrigues à effet kiss cool (allusion de vieille, mais j’assume) qui nous emmène dans une direction, pour nous en faire prendre une toute autre ou réaliser un retournement de situation totalement imprévu. Alors, même dans les épisodes où je commençais un peu à m’ennuyer, j’ai eu l’agréable surprise d’être étonnée et happée de nouveau par l’histoire qui redonne un coup de fouet à l’intérêt.
Si certains trouvent que le turn over des personnages est un handicap pour la stabilité de la série, moi je pense plutôt le contraire. En effet, cela permet d’apporter du sang neuf et de varier les caractères. On va de l’un à l’autre et cela se passe en fin de compte comme dans la vraie vie : on est ensemble, on se sépare, on se retrouve. Je trouve ça plus sain au final que de mettre des personnages ensemble, de les séparer, de les mettre encore en couple avec un autre personnage de l’aquarium pour ensuite faire un beau méli mélo de relations amoureuses ou sociales aussi stériles qu’ennuyeuses à terme.
Il faut dire que les producteurs et scénaristes canadiens Joseph Mallozzi et Paul Mullie sont des habitués du succès, puisqu’ils ont travaillé sur la mythique série Stargate SG1, mais aussi sur leurs petites soeurs Stargate Atlantis et Stargate Universe (un peu plus anecdotique celle-là) . Du lourd vous ai-je dit. Plus intéressant encore, ils ont en fait adapté le Comic Book qu’ils ont publié. Le seul truc qui m’ennuie, c’est que la série s'interrompe à la fin de la saison 3 car Sy Fy a décidé de ne pas rempiler pour une quatrième… J’ai envie de dire : remboursez ! Arrêtez de nous prendre pour des pigeons ! Donnez-nous une fin satisfaisante et ne nous laissez pas sur notre faim. Car, je ne veux pas spoiler, si un peu quand même, mais on reste avec pas mal de questions en suspens et nos héros n’ont pas résolu tous leurs problèmes et il nous manque des RÉPONSES.
Mon avis final
Eh bien il est plutôt positif. Certes la série ne continuera pas, certes on reste avec des questions sans réponses. Mais en même temps, il y a quelques indices disséminés par-ci par-là qui nous aident un peu à avaler la pilule, heureusement. Et puis, les personnages, l’univers sont tellement intéressants qu’il serait dommage de passer à côté de cette petite perle. Voilà longtemps que je n’avais pas suivi une série avec autant d’intérêt. Série à ne pas manquer, donc.