Un Thème des Oeuvres #11 : une journée pas comme les autres

Certains, on se lève et on se dit que la journée va être compliquée. Ces personnages ne se doutaient pas à quel point ils avaient raison.

Le collectif vous propose chaque samedi un nouveau numéro de la rubrique Un Thème des Oeuvres. Le concept est simple : vous faire (re)découvrir des œuvres que nous apprécions sous l'angle d'un thème précis. N'y voyez pas là une sélection parfaite ou la liste des indispensables. Ce sont plus des coups de cœurs qui méritent votre attention et vos remarques, en essayant d'équilibrer la liste avec des situations variées. Nous souhaitons à vous présenter des œuvres différentes, venant de nombreux médias et visant un large public. Bonne lecture ou visionnage et surtout, n'oubliez pas : l'important, c'est de prendre du plaisir !

Par Mayla, Lordo, Khesistos, Sora et Farid.

Un jour sans fin - Cinéma

I got you babe. I got you babe. Qui n’a pas entendu ce refrain chanté par Sonny and Cher revenir inlassablement dans le film Un Jour Sans Fin dès que le réveil affiche 6 heures tapantes ? Pas vous ? Erreur à réparer d’urgence ! Ce film nous conte l’histoire d’un journaliste météo désagréable et antipathique au possible, Phil Connors, interprété par Bill Murray (SOS Fantômes). Celui-ci part faire un reportage sur le Jour de la Marmotte dans une ville au doux nom de Punxsutawney. Une fois le sujet terminé, il se retrouve bloqué dans la ville par un puissant blizzard. Condamné à y séjourner, il se rend compte que sa journée se répète, jour après jour. Si au début, il tente à tout prix de se sortir de cette boucle temporelle, il finit par en prendre son parti et user de cette chance pour atteindre ses objectifs. Lesquels ? L’amour bien sûr. Il mettra à profit ce temps illimité pour découvrir le chemin qui mène au coeur de la belle Rita, interprétée par Andie MacDowell (Green Card). Ce jour revécu en boucle est assurément une journée pas comme les autres. Si ce film a reçu un accueil timide lors de sa sortie, il s’impose de nos jours comme culte.

Jour de guigne – Nouvelle

Maitre Druse Calame a eu des problèmes de serrure, a été victime d’accidents, a perdu de grosses sommes d’argent, a chuté dans tous les points d’eau qu’il a croisés et a été mordu par des chiens ; et tout cela en une seule matinée. Ce sont là les symptômes d’une crise de « Nefasie » aiguë, ou « mauvaise œil » en langue vulgaire. Le pauvre Calame est donc affecté par une malédiction plus dangereuse pour le malade que pour le reste du monde. Toutefois, il manque un symptôme pour que le diagnostic soit certain ; le sujet n’a pas été attaqué par des assassins. Et justement, un tueur en série rôde dans la rue du Rempart. Les mésaventures de Druse sont contées dans la nouvelle Jour de guigne que l’on trouve dans le recueil Janua Vera écrit par Jean-Philippe Jaworski. L’auteur utilise tout son talent dans cette histoire comique pour créer un univers riche et soigneusement travaillé. Chacun de ses personnages, même pour des apparitions courtes, dispose d’une personnalité précise et souvent expliquée de manière amusante. La ville a une âme et les origines magique de la « Nefasie » sont décrites avec une telle rigueur et une telle cohérence qu’elle semble devenir réelle. Pour l’anecdote, le héros, comme plusieurs autres personnages de Janua Vera, est mentionné furtivement dans Gagner la Guerre, la plus grande réussite de Jaworski publiée à ce jour.

24 – Série TV

Un autre exemple plutôt très célèbre, 24 (ou 24 heures chrono selon les chaînes de télévision), dans laquelle un agent de la cellule antiterroriste, Jack Bauer, tente d'enrayer une menace en 24 heures, comme le suggère subtilement le titre. À la fois brillants, efficaces et caricaturaux, les scénarios de cette série repousse Jack dans ses retranchements en le confrontant, en une seule journée, à plus de problèmes que n'importe qui en une vie ! Les ellipses temporelles entre les saisons, elles, varient de quelques mois à quelques années afin de rendre crédible la série et d'apporter de nouveaux éléments politiques et scénaristiques. 24 est une référence majeure de « journée pas comme les autres » et a donc eu droit à de nombreux hommages et parodies. En effet, le montage original des épisodes, quatre scènes en split screen (c’est-à-dire un écran divisé en quatre partie) au début, à la fin et juste avant les publicités (aux États-Unis) rend la série reconnaissable au premier coup d'œil. Concernant le format, chaque épisode dure 40 à 42 minutes, auxquelles il faut rajouter les pauses publicitaires pour obtenir une heure véritable. Un chronomètre apparaît donc avant et après chaque pub.

All You Need is Kill – Manga/Light Novel

All You Need is Kill fait partie des oeuvres récentes qui proviennent de l’adaptation en manga d’un light novel japonnais, 10 ans après sa sortie. Tekeshi Obata (dessinateur de Death Note entre autres) et Ryōsuke Takeuchi (ST&RS) ont décidé de l’adapter. Nous suivons l’histoire de Kiriya Keiji, un jeune soldat sans vraiment d’expérience qui devra affronter des extraterrestre appelé Mimics, la bataille du lendemain sera sa première fois … pour le moment. À chaque affrontement et sans savoir pourquoi, il finit par mourir, mais malheureusement/heureusement pour lui, il revient en arrière à chaque mort, le matin de la veille de la bataille. S’en suit alors une série de boucles durant laquelle il se forgera un entraînement et une expérience de la guerre. Nous ne sommes donc pas à proprement parler sur une journée en boucle, mais plutôt deux journées. Il revient toujours à ce fameux matin après chaque mort. C’est très court, deux volumes, ou bien disponible dans une intégrale publiée par Kazé. L’histoire est prenante grâce à ce principe de boucle et de l’évolution de Keiji, surtout quand l’on sait qu’une certaine Rita Vrataski est présente dans cette bataille. Cette dernière est frêle et petite, mais est surnommée Fullmetal Bitch, elle est l’une des rares personnes à avoir sur vécue à plusieurs batailles contre les Mimics. All You Need is Kill a aussi été adapté au cinéma sous le nom d'Edge of Tomorrow avec aux casting Tom Cruise et Emily Blunt. Le film est fidèle au concept du light novel et du manga.

La Haine – Cinéma

Second long métrage de Mathieu Kassovitz, La Haine est un film coup de poing qui a marqué son époque. Culte pour toute une génération, symbole d'une culture urbaine qui est forcé de s'imposer à la culture classique pour exister, cette œuvre laisse rarement indifférent. Contant la banale journée de trois potes de banlieue (un juif, un arabe et un noir), elle nous révèle l'ennui, les problèmes et les désirs d'une génération oubliée par la société. Chacun a son caractère, ses envies, ses contraintes, et la découverte du revolver perdu par un policier va changer leur destin. Déambulant rapidement dans paris pour une folle nuit, cette aventure va très mal se finir. Elle change à jamais la vie de ces jeunes et a exposé à la vue de tous le quotidien difficile d'une population. L'utilisation du noir et blanc pour l'image, la musique et les dialogues percutants, sans compter quelques scènes mémorables (la rencontre avec le vieux juif dans des toilettes où il raconte comment il a perdu un ami lors d'un transfert vers les camps nazis) font de ce film un témoignage émouvant de la diversité du cinéma français, qui est capable de réaliser de grandes choses quand il prend des risques. Le pire, c'est que cette histoire est toujours d'actualité 20 ans après sa sortie...