Parfois, il faut raccrocher les gants avant qu'il ne soit trop tard. Sauf quand il est déjà trop tard.
Le collectif vous propose chaque semaine un nouveau numéro de la rubrique Un Thème des Oeuvres. Le concept est simple : vous faire (re)découvrir des œuvres que nous apprécions sous l'angle d'un thème précis. N'y voyez pas là une sélection parfaite ou la liste des indispensables. Ce sont plus des coups de cœurs qui méritent votre attention et vos remarques, en essayant d'équilibrer la liste avec des situations variées. Nous souhaitons vous présenter des œuvres différentes, venant de nombreux médias et visant un large public. Bonne lecture ou visionnage et surtout, n'oubliez pas : l'important, c'est de prendre du plaisir !
Par Raph, Khesistos, L'Ancien et Farid.
300 – Comics et Cinéma
Dans 300, adaptation en comics d'un célèbre récit antique grecque par Frank Miller, Léonidas Ier est le roi de Sparte, une cité grecque convoitée par Xerxès, le roi des Perses. Ce dernier souhaite étendre son empire et aucune négociation n’est possible. Il ne laisse à Sparte que le choix de la soumission ou de la mort. Ce n’est pas seulement le sort de la cité mais celui de toute la Grèce qui est en jeu face aux ambitions impérialistes de Xerxès. Malgré tout, les éphores, la magistrature qui dispose du droit de guerre, ne donnent pas la permission à Léonidas de livrer bataille pour protéger sa cité. Ils sont en fait corrompus par Xerxès. Cela n’empêchera pas Léonidas de partir « en promenade » accompagné de ses 300 meilleurs guerriers près des Thermopyles, un couloir étroit et rocheux qui permet à une armée de faire face à un ennemi supérieur en nombre. Le but tactique est de repousser les 10 000 soldats de Xerxès le plus longtemps possible. Le but stratégique est d’émouvoir Sparte, et par extension la Grèce, pour qu’elle se galvanise et se mobilise après le sacrifice héroïque de 300 de ses hommes. En effet, dès le départ, le roi spartiate ne ment pas à ses soldats. Tous savent d’avance qu’ils mourront au combat et que leur bataille est perdue d’avance. Pourtant, ils acceptent avec fierté ce destin et suivent leur roi jusqu’en enfer. Il faut parfois accepter de perdre héroïquement des batailles pour gagner la guerre par culpabilité.
Metal Gear Solid 4 – Jeu Vidéo
Avec Kojima, il faut s'attendre à tout. Dès le deuxième opus (de la série Solid, pas de la franchise), il nous sortait déjà un blondinet qui volait la vedette à Solid Snake. Dans le troisième, il remonte dans le temps pour nous faire jouer son "père", Big Boss. Et là, dans le quatrième, véritable fin à la sga (l'épisode 5 revenant aux aventures de Big Boss dans le passé pour comprendre sa déchéance), on retrouve notre héros vieux, proche de la mort. L'occasion de proposer une dernière virée époque, enfin à la hauteur visuellement des attentes du créateur et bourrée de moments nostalgiques. On sent bien que Solid n'est plus de ce monde, qu'il est une relique qui essaye de rester dans le game avec des outils technologiques performants. Toutefois, les démons de son passé ne veulent pas, eux non plus, lâcher l'affaire. Il y a de nombreux héritiers à plusieurs personnages cultes de la saga, mais cette fois c'est Solid qui conserve la lumière sur lui, car après tout, la série porte son nom. Il lui reste un an à vivre ? Pas grave, il va faire le ménage dans sa vie et stopper une dernière fois son "frère" Liquid. Le tout dans un duel mémorable.
Old Man Logan - Comics
Imaginez un monde apocalyptique où les vilains ont gagné. Voici la situation du comics Old Man Logan. Ecrit par Mark Millar et illustré par Steve McNiven, on découvre Logan, vieux, vivant avec sa femme et ses deux enfants. Le mutant a décidé de ranger ses griffes pour de bon, après avoir perdu tous ses amis dans la grande guerre contre les nouveaux maîtres du monde. Mais, suite à des problèmes financiers, Logan part pour une dernière mission, accompagné de Clint Barton, désormais aveugle. On découvre ainsi un road-trip super-héroïque, agrémenté de flash-backs sur la défaite des super-héros. Cette aventure va également mener Logan à faire des choix sur la vie qu’il désire mener. Ce comics était au départ censé être un « one-shot », mais ce futur alternatif a été si marquant que l’on peut, depuis un an, découvrir la suite. Tout d’abord pendant Secret Wars, où Logan se déplace à travers d’autres domaines (fragments d’univers parallèles), puis au cours d’une série régulière, où on découvre ce Logan dans l’univers classique.
Rocky Balboa - Cinéma
Raccrocher les gants... Quand ta gueule commence à être aussi tannée que les cuirs avec lesquels tu cognes, il est peut-être temps de te poser la question. Et pour se l'être faite tannée, un mec de Philadelphie a largement de quoi ouvrir son Cuir Center. Déjà son premier combat avec Apollo le laisse le nez en trompe et les paupières en vagin. Mais c'est triomphant qu'il annonce sa (première) retraite au début de Rocky II. L'amateur, le moins que rien, petit rital, est devenu légende pour avoir tenu 12 rounds face au champion du monde dont les droits civiques ne sont pas encore secs, tout ça en amusant les WASPS. Seule la dèche suite aux achats compulsifs le ramènera sur le ring, mésaventures de la richesse soudaine. Et pour que les films se suivent, ce seront tous les ressorts de l'âme humaine qui y passeront : l'amour de soi, l'amour des autres, la rage de vivre, la vengeance, la justice, etc. Chaque victoire s'annonce comme la dernière, chaque début amène de nouveaux coups, chaque triomphe patine la statue de la légende. Et même lorsqu'il passe le témoin à Creed fils, Rocky continue de se battre ; en dehors du ring cette fois, contre un adversaire de l'intérieur. Parce qu'au fond, "Life's not about how hard of a hit you can give... it's about how many you can take, and still keep moving forward."
N'hésitez pas à laisser en commentaires vos propres choix. Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau sujet et d'autres œuvres !