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Les différents visages du Ghost Rider

Dans l'univers Marvel, peu nombreux sont les personnages qui ont connu plusieurs incarnations. Parmi ceux-là, on retrouve un spectre qui, plus de 40 ans après sa création, continue de hanter les pages des comics : le Ghost Rider. Retour donc sur les visages les plus connus du héros à la monture enflammée.

Avant de vous présenter les origines de quelques unes de ses différentes incarnations à travers les âges, il est important de comprendre ce qu'est le Ghost Rider car tous les héros ayant porté son nom ont finalement un point commun. À chacune des époques, le Rider est une âme meurtrie qui se retrouve possédée par un démon lui conférant au passage des pouvoirs surhumains et une tendance à vouloir par tous les moyens, même les plus extrêmes, venger les opprimés. Son apparence est commune à chacun de ses avatars : un squelette à la monture enflammée.

L'ANCETRE : LE PHANTOM RIDER

Contrairement à ce que l'on peut croire, le squelette à moto n'est pas le premier Ghost Rider. Dans les années 1960, alors que le genre super héroïque prend son envol, Marvel continue de publier des séries plus classiques. Dans l'une d'elles se déroulant au Far West, un héros nommé le Ghost Rider (mais plus connu depuis sous l’appellation de Phantom Rider) fait son apparition.

Loin du look enflammé des Riders modernes, cet ancêtre est un cowboy drapé de blanc et chevauchant un cheval de la même couleur ressemblant plus à un spectre qu'à un démon. Légèrement ringardisé par les héros en collants, ce Phantom Rider disparaîtra avant de réapparaître aux côtés du Ghost Rider (à moto) ou des West Coast Avengers lors d'une saga les ayant fait voyager dans le passé aux temps des cowboys.

LE FONDATEUR DU MYTHE : JOHNNY BLAZE

Le premier véritable Ghost Rider est apparu dans le Marvel Spotlight # 5 sous les traits de Johnny Blaze. Au début de l'histoire, Johnny est un orphelin qui décide de marcher sur les traces de son père cascadeur. À la mort de sa mère adoptive et après avoir un temps renoncé à sa vocation de motard, il décide de s'associer à son père adoptif, le bien nommé Crash, et de monter un spectacle de cascades à deux roues. Découvrant le cancer de son mentor, il fait un pacte avec le démon Mephisto afin de le guérir. Malheureusement, la figure paternelle décède accidentellement.

Blaze se retourne alors contre le diable qui nie l'avoir dupé. En effet, le pacte de base concernait le cancer et non la mort lors d'un accident de moto, et pour le punir, il lui insuffle l'esprit du démon Zarathos. Dès lors, l'humain et le démon partagent le même corps, ce qui permet de transformer le motard en un squelette à la tête de feu chevauchant une moto enflammée.

C'est cette incarnation qui fit connaître au grand public le personnage du Rider. Très apprécié des fans, et même après avoir été exorcisé de son démon, Blaze poursuivra sa carrière, rencontrant régulièrement les autres Ghost Rider. Il récupèrera d'ailleurs une partie des pouvoirs du Ghost Rider mais en conservant son apparence humaine, avant quelques années plus tard de reprendre son rôle. Au passage, il fera partie des Champions, un groupe éphémère regroupant des super-héros de seconde zone. Il épaulera aussi les Défenseurs et croisera à maintes reprises les grands héros Marvel tels que Spider-Man

Ce personnage est d'autant plus connu qu'il est le premier et le dernier à avoir fait son apparition sur grand écran sous les traits de Nicolas Cage pour une série Z à côté de laquelle Daredevil avec Ben Affleck a tout du chef d'oeuvre.

LE PREFERE DES FANS : DANNY KETCH

Dans les années 1990, Marvel tente de renouveler ses séries et d'apporter un peu de maturité dans ses éditions, visant des lectures plus adultes. C'est à cette époque qu'un nouveau Ghost Rider apparaît sous les traits de Danny Ketch. Contrairement à Blaze, Danny Ketch n'acquit pas ses pouvoirs en faisant un pacte avec le Diable mais juste après la mort de sa sœur, tuée par un gang, en trouvant une moto abandonnée dans un cimetière. Le véhicule visiblement possédé par une force démoniaque lui confère les pouvoirs du Ghost Rider, qui une nouvelle fois se fixera pour mission de venger les victimes des criminels locaux.

Moins axé sur le côté super-héros du personnage, Danny Ketch se retrouvera dans la situation d'un jeune homme blessé moralement, trouvant bien souvent les méthodes de son alter-ego enflammé trop extrêmes, et cherchant bien souvent à s'en éloigner. Il combattra lors de ses aventures de simples criminels avant d'être confronté à des vilains proches de l'univers des films d'horreur tels que des vampires et autres démons de la nuit. Il croisera bien sûr la route de Johnny Blaze qui découvrit que le démon habitant Danny n'était pas Zarathos, ce qui confèrera lors de  l'affrontement un fusil « anti-démons » à Blaze.

Les années 90 riment souvent pour Marvel avec twists scénaristiques tirés par les cheveux et c'est en toute logique (ou pas) que l'on découvrira que Johnny et Danny sont demi-frères. Ketch, une fois débarrassé de ses pouvoirs, disparaîtra des radars avant de réapparaître dans la série Ghost Racers se déroulant en parallèle du crossover Secret Wars.

LE PLUS FUTURISTE : GHOST RIDER 2099

Si vous aimez les versions « futuristes » de nos héros en collant, vous devez sans doute connaître la collection 2099 parue chez Marvel dans les années 90. Dans cette ligne temporelle se déroulant un siècle après la date de parution, l'une des meilleures séries est à mon sens celle mettant à l'honneur le Rider.

Dans les sagas estampillées 2099, la tradition est de reprendre un personnage connu et d'en réinventer de manière drastique les origine. Dans le cas de Ghost Rider, pas de malédiction, pas de possession, pas de feux de l'enfer, mais un hacker nommé Zero, assez proche du personnage de Johnny Mnemonic au ciné qui, avant d'être tué suite à un hack de trop, décide de transférer son esprit dans une enveloppe cybernétique aux allures de squelette (encore une allusion au cinéma et à la saga Terminator). Chevauchant une moto volante (forcément c'est le futur), il deviendra le Ghost Rider. Le personnage, bien éloigné de ses ancêtres, n'a ni foi ni loi et est avant tout animé par un esprit de vengeance (l'autre surnom des riders).

Cela donne une série bien éloignée du côté « film d'horreur » du Rider classique, mais qui au final est en parfaite adéquation avec la période à laquelle se déroule les histoires.Le tout servi par un design parfait, le Rider 2099 étant sans doute encore plus « bad ass » que ses prédécesseurs.

LE DERNIER EN DATE : ROBBIE REYES

Dans le cadre du relaunch Marvel Now, la Maison des Idées a souhaité remettre à l'honneur le cavalier de feu. À la grande déception de nombreux fans, le Rider version Marvel Now a perdu sa moto au profit d'une voiture tout aussi diabolique. Cette série, qui a éveillé la polémique à cause de ce changement de véhicule, a le mérite de proposer une version plus contemporaine du personnage. Dans cette maxi-série, un jeune homme d'origine hispanique, vivant dans une banlieue pauvre de Californie et ayant la garde de son jeune frère handicapé, emprunte une voiture dans le garage où il officie pour participer à une course assez semblable à celles représentées dans le premier film Fast and Furious. Par manque de chance, cette voiture transportait un colis appartenant à un gang local, ce qui vaudra au jeune Robbie de mourir criblé de balles. Un esprit de vengeance prend alors possession de son corps et lui confère les pouvoirs du Rider, le véhicule qui va avec mais cette fois-ci à quatre roues.

La grande différence avec les autres Riders tient d'abord dans le ton de la série : loin des aventures extra-ordinaires, les histoires se déroulent en milieu urbain dans une ambiance assez réaliste dépeignant le quotidien des jeunes américains pauvres issus de l'immigration et avec le lot de gangs qui va avec. L'univers est proche de la saga des Fast and Furious. Ensuite, l'entité possédant Robbie n'est pas démoniaque, il s'agit en fait d'un tueur en série souhaitant se venger de ses ex-associés. Au final, la série paraît plus réaliste car le démon en question est bien humain, ce qui crée un cas de conscience encore plus grand pour le héros.

Il y a fort à parier que le Rider poursuivra ses chevauchées dans les futures aventures signées Marvel. L'éditeur lui a d'ailleurs consacré une série dans le cadre de l'event Secret Wars. Une série rendant hommage à la plupart des incarnations du Ghost Rider, si nombreuses qu'il aurait été compliqué de toutes les présenter, qui se retrouvent au centre des jeux du cirque créé au sein de Battleworld. Cette mini-série permet de revoir des têtes biens connues de l'univers de Ghost Rider dans une sorte de remake de Ben Hur à la sauce Fatalis. Reste maintenant à savoir quand et sous quelle identité le Ghost Rider et ses roues enflammées reviendront brûler le bitumes des routes tracées par Marvel !

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