Vous pensez que le monde de l'espionnage, c'était seulement James Bond, son côté beau et gentil ? Préparez-vous à découvrir Archer et son monde décalé.
Archer est à l'origine la création d'Adam Reed, un scénariste américain qui avait surtout bossé sur des séries avec des marionnettes dans les années 90. En 2008, alors qu'il se trouve dans un café à Salamanque en Espagne, il essaie de s'approcher d'une belle femme assise à proximité, sans succès. Reed a alors l'idée d'un espion qui « bien sûr aurait une phrase d'approche parfaite ». Inspiré, Reed conçoit alors le concept d'un dessin animé parodique tout en marchant le long de la Vía de la Plata puis rentre ensuite en Amérique. Il propose son idée à FX, qui commande six épisodes et quatre scripts supplémentaires. Archer est né.
Nom de code : Duchesse
Archer raconte l'histoire de Sterling Archer, un homme considéré comme l'espion le plus dangereux du monde. Il travaille pour l'ISIS, une agence d'espions dirigé par sa mère Mallory et dans laquelle il est l'élément central. Malheureusement, la réalité est bien moins séduisante car Archer, malgré ses capacités d'espion, cause plus de désastres qu'il n'en résout. Et ce n'est pas ses collègues, aussi cinglés que lui qui vont réparer ses bourdes.
Archer se veut être une série animé au style volontairement un peu vieillot, avec ces dessins fixes dont les mouvements sont plutôt rigides et simples. Elle fait clairement référence à certains vieux dessins animés des années 60, notamment les séries de superhéros qui faisaient plus motion comics que vrai dessin animés.
C'est aussi un hommage appuyé à James Bond et Chapeau melon et bottes de cuir; les références de l'espionnage façon années 60. En effet, l'époque où se déroule l'action est assez étrange vu que l'on a droit à des ordinateurs vieillot et une géopolitique en pleine Guerre Froide, tout en utilisant des technologies actuelles et même pas mal d'éléments futuristes (notamment, sans trop en dire, de la technologie cyborg en circulation qui ne semble choquer personne). Une ambiance particulière qui est renforcé par son casting de personnages….vraiment atypique dira t'on...
Danger Zone
Car oui, l'intérêt de la série s'articule principalement autour de son casting totalement déjanté. En premier lieu, son personnage principal, Archer, est pour simplifier les choses une version totalement débridée de James Bond. Alcoolique, accro au sexe, à la drogue, dépourvu de sens moral et même de sens commun, égoïste, egocentrique, immature et ayant tendance à faire n'importe quoi, il n'y a que ces compétences pratique d'espion pour le sauver car niveau humain, c'est un désastre total. Et pourtant, ce personnage, on ne s'en lasse pas… Soyons franc, on est fasciné par sa capacité à toujours engendre un désastre plus horrible que le précédent.
Le reste du casting n'est malheureusement pas là pour relever le niveau. On a donc le droit à la mère d'Archer, Mallory, qui passe son temps à échafauder des plans pour détourner les fonds du gouvernement pour son intérêt propre; étant aussi égocentrique et manquant de sens commun que son fils (qu'elle réprimande pourtant pour ses bourdes). Les deux secrétaires que sont Pam et Cheryl ne l'aident pas vraiment et elles ont tendance à se mêler du travail d'Archer, créant elles-aussi des catastrophes. Figgis le comptable de l'entreprise tente de se valoriser tout en faisant pas mal de bourdes. Seuls les agents Lana Kane, une espionne qui déteste Archer (à cause d'une ancienne relation amoureuse) et Ray Gilette, le numéro 2 de l'Agence ouvertement homosexuel; semblent rattraper le niveau…quand ils ne sont pas tirés vers le fond par leurs collèges. Autant le dire, le casting d'Archer ne brille pas par son efficacité et chaque mission est plus faite pour réparer les bourdes de l'ISIS que renflouer les caisses.
À ne pas mettre entre toutes les mains
La série ne propose pas réellement de trame continue dans ses premières saisons mais malgré tout, il a une continuité entre les épisodes, les personnages évoquant d'anciennes missions ou des séquelles laissé durant leurs opérations. Le show va toutefois essayer d'évoluer de au fil des années en proposant des ambiances différentes. Par exemple, la saison 5 s'intéresent aux films de mafia et de drogue. Attention, la série n'est pas à mettre entre toutes les mains. Humour trash et vulgaire, violence graphique assez marquée et quelques passages sexuelles (même si la plupart du temps tout est plus suggéré que montré), malgré son côté cartoon, la série est violente, cynique et avant tout destiné à un public adulte et friand de ce genre d'humour noir. Si on accroche, on ne peut que rigoler de l'écriture acide qui fait d'Archer une oeuvre unique en son genre.
Avec sa recette efficace basée sur les films de contre-espionnage et les délires de scénaristes qui ont sans doute passer des heures à s'amuser sur le sujet, Archer est une série indispensable pour les amoureux d'humour trash et noir, ainsi que pour les fans de l'absurde. A défaut de réussir ces missions, Archer excelle pour nous faire rire depuis 7 saisons et c'est déjà pas mal.