Joss Whedon, 1ère Partie, une montée pas à pas en haut de l’échelle

Son nom ne peut vous être inconnu, car cet homme est un touche à tout qui a évolué sur tous nos écrans.

Depuis l’énorme succès en 2015 du film Avengers, son nom se trouve en haut du panthéon hollywoodien. Pourtant, rien ne prédestinait Joss Whedon à la réalisation d’un film de super-héros aussi important. Et pour comprendre comment il en est arrivé là, je vous propose que l’on retrace ensemble sa (très) grande carrière au travers d’un article qui sera divisé en deux parties. Alors, vous me suivez ?

SES PREMIERS PAS …

Né en 1964, Joss Whedon est le fils de Tom Whedon, scénariste de séries télévisées dans les années 70/80 et petit-fils de John Whedon, lui aussi scénariste dans les années 50 pour des sitcoms américaines. On pouvait se douter que le don pour l’écriture coulait naturellement dans ses veines mais il décida cependant de ne pas orienter ses études vers l’univers des séries et d’aller rejoindre le monde du cinéma après avoir été diplômé de l’Université Wesleyenne en 1987. Hélas pour lui, après être arrivé à Los Angeles, il se pris une grosse claque en n’étant pas pris au sérieux comme scénariste.
Il écrivit en 1992 le scénario d’un film : Buffy tueuse de Vampires, il ne comprit pas la vision et la réinterprétation de son scénario par la réalisatrice Frank Rubel Kuzui, qui, selon lui, a détruit tout l’univers qu’il avait créé. Déçu, il continua quand même à vouloir se faire une place dans le milieu cinématographique.

… PLUS QUE DIFFICILES AU CINÉMA.

En 1995, il participa à l’écriture (avec 6 autres scénaristes) du film d’animation Toy Story qui connut un énorme succès. Un peu réconcilié avec le monde du grand écran, il accepta d’écrire le scénario d’Alien, la résurrection, car il était un grand fan des deux premiers films de la Saga. Mais là encore, cela se passa mal avec le réalisateur, Jean-Pierre Jeunet, qui retravailla son scénario et changea sa vision du film. Il prit cela comme une nouvelle trahison et, très déçu, il préféra claquer la porte du monde hollywoodien.
Joss Whedon se mit alors à travailler sur un projet où il voulait avoir le contrôle total et pour cela il s’orienta vers les plus petits écrans, l’univers des séries.

LA (RE)NAISSANCE DE BUFFY SUR PETIT ÉCRAN

Toujours en colère contre la réalisatrice Frank Rubel Kuzui, il n’avait pas abandonné son personnage de Buffy et l’Univers qu’il avait construit. Et même s’il n’appréciait pas la vision du film, il décida d’écrire sa série comme une suite à ce dernier. Buffy avait quitté Los Angeles après les incidents dans son école et elle était partie avec sa mère s’installer dans la ville de Sunnydale en Californie.
Joss Whedon géra intégralement le pilote et le casting de la série. Il imposa alors sa vision de l’univers de Buffy : des adolescents qui allaient être confrontés à leurs émotions face au monde horrifique qu’il leur avait créé. C’est la chaîne THE WB qui accepta de diffuser la première saison pour combler un trou dans sa grille de diffusion. Avec seulement 12 épisodes, le succès fût immédiat et la série renouvelée.
Comprenant au final 7 saisons, Buffy contre les Vampires (en version original Buffy The Vampire Slayer) et son univers est aujourd’hui considéré comme une série culte des années 90 et a influencé des séries comme Charmed, Alias ou encore dans les années 2000 Doctor Who et Supernatural. Whedon a réussi, mais il faut quand même s’intéresser un peu plus à Buffy contre les Vampires pour comprendre pourquoi.

UN CASTING PARFAITEMENT CHOISI ET DIRIGÉ

Dans son souhait de maîtriser sa série de A à Z, Joss Whedon a choisi lui-même ses actrices et acteurs. Un de ses premiers choix fut celui pour le personnage de Willow Rosenberg, la meilleure amie de Buffy, et il choisit alors Alyson Hannigan. Son nom ne vous est sûrement pas inconnu puisqu’elle a joué dans la première trilogie de la saga American Pie et également eu un rôle important dans la série à succès How I Met Your Mother.
Pour ce qui est de l’actrice principale incarnant Buffy Summers, la tueuse de vampires, il choisit Sarah Michelle Gellar. Si par la suite la carrière de l’actrice n’a pas réellement décollé, son nom reste connu et apprécié aux États-Unis puisqu’elle œuvre beaucoup au sein d’associations caritatives et reste une actrice phare des années 90.
Du côté des personnages masculins, on a celui d’Alex Harris (meilleur ami de Buffy) joué par Nicholas Brendon qui aujourd’hui apparaît dans des séries à succès comme Esprits Criminels ou Private Practice dans des rôles récurrents.
Enfin, l’acteur pour qui tout a décollé avec son rôle dans la série reste encore celui incarnant Angel (un vampire et premier grand amour de la tueuse) : David Boreanaz. Aujourd’hui acteur à succès, on l’a retrouvé dans le rôle principal de l’agent Seeley Booth dans la série Bones (qui compte 12 saisons), il est également devenu réalisateur et producteur.

Je ne peux m’attarder plus sur tous les acteurs et actrices qui sont apparus au cours des saisons, mais Joss Whedon a su repérer dès le début des personnes qui par la suite on été la tête d’affiche de séries ou films. Un véritable don donc pour choisir quel acteur diriger dans son sens, mais également pour réussir à autant développer sa série.

DÉVELOPPEMENT MAÎTRISÉ

En contrôlant son projet, Joss Whedon a su parfaitement mener sa série où il voulait en donnant à chacun des personnages des rôles clés. Si le titre de la série met en avant les vampires, l’Univers qu’il a créé s’étend aussi dans le milieu de la magie et du paranormal. Buffy est une adolescente qui doit apprendre à vivre, contrôler ses émotions, alors qu’un don (et donc pouvoir) lui a été confié : combattre les forces du mal.
Le personnage de Willow en est d’autant plus important. Devenant une sorcière au cours des saisons, elle va, à la différence de Buffy qui utilise des armes, maîtriser des sortilèges et toutes autres forces magiques. Elle va aussi accepter (et le public avec) son orientation sexuelle, devenant un personnage principale lesbien sur petit écran. Alex, quant à lui, est le personnage comique qui, même dans les moments d’horreur, est là pour nous faire sourire et surtout reste très terre à terre, ne croyant aux faits fantastiques que s’il les voit.
Et enfin Angel, un vampire, donc ennemi de base de Buffy, mais qui, suite à une malédiction, est pourvu d’une âme et à conscience de ses actes (passés et actuels). Un « méchant » qui souffre donc et auquel on ne peut que s’attacher malgré tous les crimes qu’il a commis. Il est tellement apprécié qu’il va même avoir droit à sa propre série. Avec 5 saisons, le spin-off sobrement intitulé Angel, va changer de ton par rapport à celle de Buffy et réussir à se trouver son propre public. Et en 2010, le magazine américain SFX classe Angel comme le 3ème meilleur vampire dans l’univers du cinéma et des séries.

Joss Whedon a donc parfaitement mené son projet principal, parlant librement de l’égalité des sexes, du féminisme, de la rédemption et a même réussi à intégrer des mythes californiens dans son histoire. Et si aujourd’hui les séries sont finies, les personnages continuent leurs aventures à travers des romans, comics ou encore jeux vidéos (même si ces derniers ne sont pas considérés entièrement comme appartenant à l’univers de Buffy contre les Vampires).

RÉUSSITE ET RECONNAISSANCE

Après une telle réussite, Joss Whedon a voulu remettre cela en 2002 avec une nouvelle série de science-fiction : Firefly. Inspiré par la période de la Guerre de Sécession, la série se voit finalement annulée par la FOX après seulement 12 épisodes. En comprenant au total 15, la série reste pourtant considérée comme une réussite pour le milieu SF.
Notre homme a enfin obtenu la reconnaissance attendue et est maintenant reconnu à sa juste valeur par ses pairs. Et surtout, il n’est plus connu comme « simple scénariste », mais également comme un réalisateur et producteur important.

Après avoir dominé le petit écran, Joss Whedon voit maintenant plus loin et plus grand en voulant revenir dans le monde du cinéma et enfin l’y marquer de son empreinte unique.