Depuis quelques années ce personnage fort étrange des comics Marvel est revenu sur le devant de la scène, en particulier grâce à une très courte apparition dans le film les Gardiens de la Galaxie.
Pourtant le personnage a, depuis sa création par Steve Gerber, un univers très particulier. Des situations extravagantes, des ennemis grotesques et étranges et un humour sachant dénoncer certaines dérives de la société. Le film Howard the Duck de 1986 a essayé de représenter cela à l’écran, avec une certaine réussite pour peu qu’on soit ouvert d’esprit.
Véritable projet soutenu par Georges Lucas, le film a été accueilli encore plus froidement qu’en Sibérie par le public et la critique, un vrai bide à l’époque. On peut le comprendre, le film part dans des directions très diverses et le simple fait que le héros soit un canard extradimensionnel un brin porté sur les charmes féminins est en soi un défi pour le spectateur lambda. Et pourtant on pourrait considérer ce film comme un Blockbuster de l’époque, avec des explosions d’ampleurs, des cascades en avion et des effets spéciaux poussés. Industrial Light & Magic, la fameuse société d’effets spéciaux derrière Star Wars, a réalisé un véritable défi technique avec ce film. Maquettes, costumes, incrustations d’images, tout y passe même si tout cela a bien vieilli.
Que retenir de ce film ? Son ambiance, sa musique, ses acteurs qui incarnent bien leur personnage. Lea Thompson qui jouait auparavant dans Retour vers le Futur est ici particulièrement engagée, avec son rôle assez touchant au final dans sa relation avec Howard. Elle participe même à certaines chansons du film qui sont véritablement tubesques.
Bien sûr il ne faut pas regarder ce film sans y réfléchir avant. Il manque probablement un peu de direction dans son scénario, mais il garde un charme tout particulier. Film d’aventure, romance ou même horror movie on est parfois déboussolé. Mais les pérégrinations du canard sont souvent savoureuses, il est attachant ce bougre à se sentir seul loin des siens.
Vous le verrez, si vous avez envie de l’essayer, le film ne vous épargnera rien : tentacules, blagues graveleuses, érotisme canardo-humain, chanteuses pop, scientifiques fous et pensées métaphysiques. C’est bien ce mélange étrange et tout en plume qui lui donne son intérêt et sa savoureuse singularité.