Sherlock Holmes est un détective mythique qui a su résoudre de nombreux mystères. Mais comment aurait-il pu être pendant son adolescence ?
Si Sherlock Holmes a su nous emporter dans ses nombreuses enquêtes épineuses et nous étonner avec son esprit aiguisé et ses déductions imparables, nous ne savons finalement pas tant de choses que cela sur lui.
Nous avons là droit à un film où nous découvrons un Sherlock jeune, enthousiaste et plein de vie, encore peu touché par la vie et ses aléas. Ce film fait des suppositions sur ce qui aurait pu influer sa personnalité du futur.
Bienvenue en pension
L’histoire nous est contée par un homme mûr qui revoit son adolescence du point de vue de l’expérience et de la connaissance du futur. En effet, c’est le docteur Watson lui-même qui relate sa première aventure avec celui qui allait devenir son ami.
John Watson (Alan Cox) est un jeune garçon timide, gourmand qui vient de la campagne. C’est avec l’appréhension au ventre qu’il va entrer en plein milieu de l’année scolaire dans un pensionnat de Londres : la Brompton Academy. Là, il va faire une rencontre qui changera sa vie du tout au tout. Car en effet, un de ses camarades et voisin de lit n’est autre qu’un certain Sherlock Holmes (Nicholas Rowe), un génie de la déduction, toujours prêt à relever les défis que lui lancent ses camarades.
Grâce à ce jeune homme peu conventionnel, il rencontrera des personnalités intéressantes et fascinantes, notamment un professeur excentrique accompagné de sa nièce. Les deux nouveaux compères vont se retrouver face à une affaire bien étrange où des hommes, pris d’une folie soudaine, se suicident sans raison apparente. Le mystère est sombre et intrigant. Pourront-ils le résoudre ?
Les prémices du duo Watson-Holmes
Je dois préciser encore une fois que ce film n’est basé sur aucune oeuvre concrète de Sir Arthur Conan Doyle. Le scénariste a voulu imaginer les enfants qu’auraient pu être les deux compères et une aventure qui aurait forgé les personnalités qu’ils ont dans les romans de leur créateur.
Nous avons d’ailleurs droit à la fin du film à une petite note expliquant que Conan Doyle n’a jamais parlé de l’adolescence de son héros et que les auteurs ont voulu rendre hommage à Sherlock Holmes et à son créateur en inventant une histoire où ses deux protagonistes principaux se seraient rencontrés à un âge encore tendre.
Il n’en est pas moins intéressant de voir ce jeune homme encore loin et à la fois prêt du personnage qu'il sera plus tard se former aux côtés d’un scientifique un peu farfelu et d’un professeur d’escrime très charismatique. L’hypothèse est ma foi plutôt vraisemblable et peut apporter des réponses à des questions restées en suspend que l’on a pu se poser au cours des lectures des aventures de notre détective de génie.
Une production avec des noms connus ou en devenir
Si le film n’a pas été un grand succès commercial (ce que je déplore car je trouve qu’il est vraiment à voir et qu’il mérite d’être dans toute bonne vidéothèque digne de ce nom), il a bénéficié d’une équipe de production de qualité et d’éléments prometteurs.
En effet, le producteur n’est autre que le grand Steven Spielberg, qui vient de finir le très sombre Indiana Jones et le Temple Maudit. Certes, certains diront qu’il n’a pas fait que de bons films mais il y a une majorité de blockbusters, et il n’est plus à présenter.
Barry Levinson est à la réalisation. Il a fait le succès de films cultes comme Good Morning Vietnam ou encore Rain Man, qui sont à mon avis d’excellents films à voir et à revoir, malgré leur âge.
Et aux commandes du scénario, nous avons un certain Chris Columbus qui a, peu de temps auparavant, rédigé celui d'un film qui a marqué les générations et est encore culte aujourd’hui : les Gremlins. En outre, il va, 20 ans plus tard, réaliser les deux premiers films des aventures d’un certain jeune sorcier au front orné d’une cicatrice en forme d’éclair…
Tous ces noms formaient un cocktail intéressant et bien parti pour nous faire profiter d’un spectacle divertissant, intéressant et culte. Mais cela ne tourne pas comme il l’aurait fallu enfin à mon avis.
Un film pour enfants sombre et angoissant
Ce film est destiné à un public jeune, voilà, à mon avis, ce qui l'a désservi. Car si l’on y découvre deux personnages adolescents très charismatiques et attachants, le film n’en reste pas moins empreint d’une certaine noirceur horrifique qui avait tout pour faire fuir nos chères têtes blondes de l’époque.
En effet, les scènes d’hallucinations et la façon dont est tournée l’action ont de quoi rebuter les plus jeunes. On y décèle une certaine influence de la part d’Indiana Jones et le Temple Maudit qui donne le ton à l’ambiance (les décors ont d’ailleurs été créés par la même personne). Il faut noter que ce dernier est considéré comme le plus sombre des Indiana Jones et je reconnais bien humblement que c’est celui que j’apprécie le moins des trois que j’ai vus (je n’inclus pas le Crâne de Cristal, je ne l’ai pas vu). Dans le secret de la pyramide, il y a beaucoup de scènes qui se déroulent la nuit, cerayins lieux sont loin d'être engageants et le thème lui-même a de quoi mettre mal à l'aise.
Je parie cependant que si le film était sorti à notre époque, il aurait largement eu de quoi plaire à un public jeune, les attentes et les craintes de la jeune génération ayant largement évolué ces 30 dernières années.
Un bon jeu d’acteurs
On ne peut regarder les comédiens sans se dire que ce jeune Holmes est quand même une ébauche assez fidèle de ce que sera notre enquêteur flegmatique, arrogant, impatient et passionné d’énigmes. Il y a d'ailleurs un petit clin d'oeil à son intérêt pour le violon où le jeune homme s'impatiente de ne pas savoir maîtriser l'engin... au bout de 3 jours... Je salue le travail de Nicholas Rowe qui a su faire transparaître le futur homme dans ce Holmes encore immature.
On y découvre aussi un John Watson maladroit, gourmand, peu téméraire mais toujours aussi fidèle en amitié. Il va se retrouver embarqué malgré lui dans les aventures et l’enquête de son nouvel ami et il va sans dire qu’il en sortira transformé. Le jeune acteur s’en tire extrêmement bien dans l’interprétation de ce garçon gauche, peu sûr de lui et en même temps fasciné par l’assurance et le charisme de Holmes.
Holmes avant Potter
Quand on regarde ce film de nos jours, on se dit qu’on a une petite impression de déjà vu, que l’ambiance, le paysage ont quelque chose qu’on connaît mais sans pouvoir mettre véritablement le doigt dessus. Et pour cause, il faut savoir que Chris Columbus a réalisé les deux premiers opus de Harry Potter.
L’ambiance un rien fantastique du Secret de la Pyramide, son cadre scolaire et son enquête font que l’on perçoit une ébauche de ce que nous dépeindra le réalisateur dans Harry Potter à l'école des sorciers et La chambre des secrets. Je suis persuadée qu’il a puisé du côté de ce film pour en faire ce que sont devenus le petit sorcier et son univers à l’écran.
Les premières images de synthèse
Dans une scène du film, on voit se matérialiser un chevalier constitué entièrement de vitraux. Si les autres effets spéciaux étaient des marionnettes ou des figurines animées image par image, cette scène est vraiment entièrement réalisée par ordinateur. Il est évident que pour nos yeux avertis actuels, habitués à ce procédé numérique, elle n’a pas vraiment grand chose d’exceptionnel, mais pour l’époque cela relevait de la prouesse technique. Je trouve d’ailleurs qu’elle n’a pas trop vieilli et qu’elle garde de son réalisme.
De plus, elle a été récompensée aux Oscars en 1986 pour les meilleurs effets visuels. C’est le studio Industrial Light and Magic (une division de Lucasfilms Computer Graphics Group) qui a réalisé cette petite prouesse. Je ne peux d’ailleurs pas ne pas citer le nom de l’homme à l’origine de cette petite révolution : John Lasseter, futur directeur artistique d’un certain studio d’animation nommé Pixar.
Une musique très réussie
Si je parle de la Bande Originale, c’est que je trouve qu’elle est vraiment très en accord avec toute l’ambiance du film et sait se montrer tour à tour légère et entraînante comme l’enfance et angoissante et mystique comme toute cette affaire bien mystérieuse.
En effet, nous avons droit à un leitmotiv joué à la flûte plein d’entrain, d’innocence et d’énergie qui nous entraîne à la suite de ces deux jeunes garçons curieux. Elle nous montre à quel point Holmes et Watson sont encore loin des hommes faits qu’ils seront dans les oeuvres de Conan Doyle.
Les passages où elle se fait plus sombre, plus grave sont également des moments vraiment forts. On se sent vibrer de tout son corps et de toutes ses oreilles au rythme de l'ambiance plus symphonique, lourde. Je pense notamment à une mélopée envoûtante et hypnotique qui accompagne les rites de la mystérieuse Rametep. Elle contribue à cette ambiance oppressante qui nous suit tout au long du film.
Ayant reçu un accueil très mitigé et rencontré un échec commercial, Le secret de la pyramide n’a pas eu la chance de marquer les esprits comme il l'aurait dû. Mais je vous garantis que si vous passez outre ces a priori, vous passerez un excellent moment et que vous vous féliciterez de l’avoir visionné.
Aphrodythe
Le 09 mars 2017 à 19:09Très bon article :) J'adore ce film depuis toute petite et je l'ai d'ailleurs revu il y a peu !
Mayla
Le 11 mars 2017 à 08:39Merci à toi ! Moi aussi j'adore ce film, c'est une de mes "madeleines de Proust" :)