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Mass Effect : un ticket pour l'espace

Un voyage dans l’espace, riche et palpitant, ça vous fait rêver ? Alors, laissez-moi vous présenter la saga Mass Effect et son incroyable univers.

Avant de commencer, parlons du studio qui l’a réalisé, Bioware et la création du jeu. Bioware voit le jour en 1995 des mains de Ray Muzyka et Greg Zeschuk. Après avoir produit un jeu de mecha, Shattered Steel, qui n’aura pas un grand succès, le studio commence à développer un jeu sur les royaumes oubliés tiré du jeu Donjons et Dragons et obtiendront la renommée qu’ils espéraient, ce jeu n’est autre que le classique Baldur’s Gate. Après ce succès, le jeu se lancera dans une suite ainsi qu’une autre adaptation de jeu de rôle qui deviendra culte, Neverwinter Night et la sortie d’un jeu à licence qui confirmera le talent du studio, Star Wars Knight of the Old Republic.

Toutefois, le studio a des envies de changements et surtout de créer ses propres licences et univers. C’est pourquoi il lance, vers 2005, un nouveau projet appelé SFX et il s’agit d’une nouvelle franchise de Science-fiction créé de toutes pièces.  Finalement, le projet SFX sort en 2007 sur PC et xbox 360 sous un nouveau nom : Mass Effect.

15000 ans et des poussières

L’univers de Mass Effect se situe en 2183, dans un futur où l’Humanité a franchi les frontières du système solaire. En 2148, l'Humanité a découvert sur la planète Mars les vestiges d'une civilisation disparue, les Prothéens, lui faisant faire un bond technologique qui lui permet de voyager à travers l'espace. À la suite de cette trouvaille,  un « relais cosmodésique » est découvert : il s’agit d’une technologie prothéenne permettant de se déplacer instantanément d'un relais à un autre, pouvant se trouver à l'autre bout de la galaxie.

Commence alors une phase d'exploration spatiale et la constitution de l'Alliance, une sorte de super-état regroupant toutes les nations de la Terre en vue de l'exploration des cieux. Peu après cette phase d'expansion, un premier contact est fait avec une civilisation extraterrestre évoluée, les Turiens qui aboutit à une première guerre entre les deux races. Celle-ci est toutefois rapidement écourtée par le Conseil, une sorte d’immense sénat galactique qui va permettre une plus grande expansion de l’Humanité, mais aussi sa régularisation dans la galaxie pour les obliger à respecter certaines règles imposées (comme notamment l’utilisation des fameux relais cosmodésiques).

Inutile de vous dire que pour leur premier univers créé de toutes pièces, les membres de chez Bioware n’ont pas fait les choses à moitié. Le monde de Mass Effect est riche, très riche. Planètes, technologies, races, religions ou encore histoire, on a l’impression de lire tout simplement un livre d’Histoire d’un autre monde. Tout semble vivant, les races ont leur propre histoire, leurs différences, des cultures et manières parfois de parler  variées. Leurs liens avec les autres habitants de la galaxie sont complexes et parfois loin d’être pacifistes.

Même la race humaine est vue sous un autre jour, montrée comme une race envahissante et avide d’occuper une grande place dans une galaxie qui n’est pourtant pas la sienne. Difficile de pouvoir expliquer en quoi il y a autant de subtilités dans le background de Mass Effect sans y passer des heures. Sachez simplement qu’on a affaire à un monde complet rempli de surprises et de prouesses d’écriture parfois assez surprenantes.

Mass Effect : la moisson commence

Le premier jeu Mass Effect nous présente le héros de la série : le commandant Shepard. Alors que celui-ci est choisi pour devenir le premier spectre humain (sorte d’agent spécial chargé de remplir des missions au nom du Conseil), un renégat du nom de Saren semble tramer quelque chose visant à nuire à la race humaine mais également à la galaxie entière. Shepard aura donc la lourde tâche de découvrir la vérité, ayant comme seul indice l’implication d’une ancienne race qu’on pensait même ne pas exister appelée les Moissonneuses dont le but semble bien funeste pour les races de l’univers.

Ce premier jeu ,qui servira de base pour la série, sera un RPG avec un système de jeu de tir à la troisième personne. On y incarne Shepard qui sera notre avatar durant tout le jeu et une équipe qu’on rencontrera au fur et à mesure, constituée à la fois d’humains et de diverses races extraterrestres. Le but sera principalement de remplir des objectifs, qu’il sera demandé de réussir avec tous les moyens pacifiques ou non possibles.  Si le jeu intègre beaucoup de dialogues, il est possible de régler cela par la négociation (via le bluff ou l’intimidation) et parfois de déclencher des actions inédites selon notre alignement (si on a un haut niveau de pragmatisme par exemple, il est possible de forcer des PNJs à commettre des actions pas forcément bien vues mais efficaces).

Bien qu’ayant une certaine profondeur et jouant sur un système de classe, le jeu n’est pas spécialement compliqué à comprendre et le gameplay se veut le plus accessible possible. Cela dit, il n’est pas sans défauts… le véhicule que l’on conduit pour explorer certains endroits, le MAKO, a une maniabilité assez délicate et pas forcément bonne et la technique n’est pas toujours au point (la citadelle divisée en sections cache ses temps de chargement par des phases en ascenseurs assez longues). Notons enfin que les quêtes annexes ont été critiquées à cause de leur aspect répétitif et peu intéressant.

Mass effect : un petit pas pour l’homme, un grand pour le jeu vidéo

L’histoire de ce premier jeu se veut focalisée sur la recherche et la découverte de l’univers. Bien qu’ayant un rythme tranquille sur le début, l’action et les révélations montent crescendo et certaines situations nous poussent à prendre des décisions parfois difficiles (comme par exemple, choisir entre deux membres de l’équipage, un seul pouvant être sauvé). On peut d’ailleurs souligner le travail de Bioware sur le personnage de Shepard. Ici, il parle et interagit réellement lors des scènes et des dialogues bien que l’on choisisse son apparence, sa voix, ses actions et réponses. Ça a l’air de rien dit comme ça mais ce simple détail donne beaucoup plus de vie à notre commandant, on a l’impression d’incarner réellement notre avatar et d’avoir un rôle dans tout ça (et non d’être un figurant muet comme dans d’autres jeux).

Le casting se veut aussi être une force renforcée par le développement bien amené des membres de la troupe et leurs relations (certaines races ne s’aimant pas). Notez qu’il est possible aussi, comme dans beaucoup de jeux bioware, d’avoir des relations amoureuses avec les personnages. Ce premier jeu s’avère être l’introduction attendue d’un univers qui va offrir beaucoup plus dans les épisodes suivants.

Mass Effect 2 : le côté obscur de la force

Sorti en 2010, Mass Effect 2 se veut assez différent de son prédécesseur. Pour commencer, son gameplay change. Il n’est plus question de RPG qui utilise un système de combat à la troisième personne mais d’un jeu de tir utilisant des éléments de RPG. Dit comme ça, la nuance semble insignifiante mais dans les faits, le jeu est plus orienté action et spectaculaire, ce qui casse le côté un peu trop tranquille du premier opus. Ce qu’il perd en tactique, il le gagne en dynamisme, en sensations fortes et en intérêt. On se sent plus impliqué dans les batailles qu’on mène durant les nombreuses heures de jeu.

Le jeu a modifié également ses quêtes annexes, les variant plus et les rendant plus intéressantes et plus scénarisées. Un système de récolte de ressources a également été ajouté mais a été pas mal critiqué pour son manque d’intérêt. Enfin, l’implication du joueur a été encore renforcée dans cet épisode avec des modifications assez poussées de l’histoire et l’apparition d’actions inédites sous forme contextuelles pendant certains dialogues sous certaines conditions, amenant le joueur à être plus attentif pendant ses interactions avec les personnages (comme les écouter ou encore éviter d’agir comme leur mode de pensée).

La galaxie est si petite… ou pas

Mass Effect 2 se passe peu de temps après le premier. Alors que le Normandy (le vaisseau du commandant Shepard) est en patrouille, celui-ci est attaqué et Shepard se retrouve expulsé dans l’espace, voué à une mort certaine. Toutefois, Shepard se réveille bien en vie grâce à l’organisation Cerberus (une organisation pro-humaine dont on pouvait entendre parler dans le premier jeu). Celle-ci a ranimé le commandant pour lutter contre la menace des Récolteurs,  une race alliée aux Moissonneurs du premier épisode, qui semblent s’attaquer aux colonies humaines. Shepard doit donc sauver à nouveau la galaxie avec d’anciens et de nouveaux alliés/ennemis.

Si Mass Effect nous permettait d’incarner un agent bien vu du Conseil, ici nous incarnons une sorte de mercenaire de l’ombre qui devra agir en dehors des juridictions légales. Cela joue du coup sur le casting plus varié proposant des renégats, tueurs ou autres « monstres de foires » (mais bien plus intéressants niveau personnalités) et des lieux plus sombres comme des planètes ghettos ou des bases en ruines. L’atmosphère se veut plus sombre et offre un approfondissement de l’univers moins enjolivé en montrant notamment les mauvais côtés de certaines races.

Globalement, c’est beaucoup plus intéressant et l’histoire implique clairement plus, surtout quand on sait qu’on peut considérablement influencer la conclusion du jeu (sans trop en dire, on peut finir le jeu avec le casting entier à la morgue… voire ne pas réussir du tout). Bien que le jeu ait divisé les avis sur l’orientation plus action du titre, l’écriture a été grandement saluée et a permis à Mass Effect de se faire un nom parmi les grandes licences du genre.

Mass Effect 3 : cette fois, c’est la guerre perdue d’avance

Prévue comme une trilogie, l’ultime épisode de l’histoire de Shepard (mais pas de la licence Mass Effect) sort en 2012 sous le simple nom de Mass Effect 3. Au niveau du gameplay, pas de changement fondamental, juste des affinements et des bonus comme des modifications d’armes, les dégâts localisés ou encore des armes inédites dans la série. On retrouve également la possibilité de choix de modes de jeux qui permettent de choisir entre narration, jeu de rôle ou jeu d’action pour permettre au joueur de se faire sa propre expérience. Finalement, un élément que les développeurs voulaient mettre depuis le premier jeu fait enfin son apparition : le multijoueur. Basé sur des missions et des affrontements d’équipes, il reste sympathique bien que totalement accessoire.

L’histoire se passe quelques temps après le précédent jeu, alors que Shepard revient sur terre pour prévenir de la menace moissonneuse. Malheureusement, il est trop tard, on assiste à l’arrivée de ceux-ci sur Terre et son invasion. Le commandant doit donc reprendre à nouveau les armes pour tenter de rallier les nations de la galaxie et de la sauver. Tâche qui semble toutefois difficile, voire impossible tant l’ennemi est puissant.

Le poids du monde sur les épaules

S’il a bien un mot qui peut définir ce jeu, c’est apocalypse. La fin de l’Humanité et des races intelligentes est proche et nous sommes leur dernier espoir. Mass Effect 3, c’est ni plus ni moins que la bataille finale du premier Mass Effect… toutes les deux heures. Des batailles à l’échelle planétaire qui se soldent souvent par une victoire aux dommages collatéraux nombreux ou de cuisantes défaites qui nous font douter de plus en plus de notre possible victoire.

On retrouve toutes les têtes connues des jeux précédents, on assiste à pas mal de morts et de destruction (beaucoup des mondes natals des races du jeu qu’on visite pour la première fois dans les jeux finissent détruits) et l’ambiance n’est clairement pas au beau fixe… Autant vous le dire : le final est de taille. Du moins, jusqu’à la conclusion qui a déçu pas mal de gens.

En effet, la fin a pas mal fait parler d’elle. Alors que tout le monde s’attendait à des révélations et une conséquence complexe de ses actions passées, la conclusion s’avère plutôt légère et limitée à un simple choix de fins. Ce qui fit un scandale parmi les fans et obligea même les développeurs à proposer un DLC (gratuit) pour étoffer la fin, histoire de rendre le final à la hauteur des espérances. Reste qu’au final, l’histoire de Shepard se termine ici pour le meilleur et le pire et inscrit la saga Mass Effect dans les nouvelles références en matière de jeu de Science-fiction pour pas mal de gens.

Vers Andromède et au-delà

Si Mass Effect 3 concluait la saga Shepard, la licence est loin d’avoir épuisé le filon. Au vu de la grandeur de la galaxie (il est dit que l’histoire du commandant se passe dans une partie de l’espace) et de la ligne du temps incroyablement longue (on parle quand même d’une race qui a vécu 15000 ans avant notre ère), il n’était pas difficile de partir sur de nouvelles bases et pour le coup, Bioware a joué la sécurité.

Dans Mass Effect Andromeda, le nouveau jeu qui débutera une nouvelle saga, on incarnera Sara ou Scott Ryder (selon le choix du sexe du personnage), un explorateur de l’espace qui se rendra dans le secteur Héléus dans la galaxie d'Andromède. L'histoire se passera en 2185 durant la période de Mass Effect 2 (même si les événements n'ont cependant aucun lien avec la trilogie principale). On croisera les restes d'une ancienne civilisation extraterrestre, les Remnant, dont la technologie oubliée est la clé du pouvoir dans cette région de la galaxie. À bord d'un vaisseau dénommé Le Tempête, il faudra collecter des ressources et construire des colonies pour pouvoir survivre à l’environnement de ces nouvelles terres. En espérant que ce nouvel épisode marquera un nouveau départ pour la franchise et nous proposera une expérience différente et/ou meilleure que la précédente.

Avec une poignée de jeux et un univers riche et profond, la série Mass Effect a su s’imposer à notre époque comme un nouveau standard de la science-fiction pour beaucoup de fans. Si elle a connu des hauts et des bas, la série semble bien partie pour continuer sa lancée (spatiale) dans le monde du jeu vidéo et de la pop culture. En route vers les cieux, aventuriers !

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